L'examen des traces attribuables à des opérations de sciage de pierre, observées sur le site des thermes gallo-romains de Vieil-Evreux et sur deux tambours de colonne du sanctuaire d' Artémis à Jerash/Gérasa (Jordanie), conduit à restituer une scie à lames multiples, lisses, montées sur un cadre rigide vertical, guidée par un bâti indépendant, pour la préparation simultanée de trois ou quatre plaques de pierre dure, de faible épaisseur mais de grandes dimensions.
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Seigne Jacques. Note sur le sciage des pierres dures à l'époque romaine / Note on stone sawing in roman period . In: Revue
archéologique du Centre de la France, tome 39, 2000. pp. 223-234;
doi : https://doi.org/10.3406/racf.2000.2854
https://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_2000_num_39_1_2854
3. "Seule en effet cette technique "douce", où le débitage et/ou le façonnage de la roche ne sont pas obtenus par l'éclatement progressif du matériau sous les chocs répétés de l'outil mais par l'abrasion progressive de la roche, permet d'obtenir des plaques minces de grandes dimensions."
4. L'abrasion peut être obtenue de deux manières différentes :
- soit directement, l'outil entamant lui-même le matériau par passages répétés sur la roche ; la scie est alors munie de dents; ce type d'outils (sciottes), très semblables à ceux utilisés pour le bois, n'est attesté que pour la découpe des pierres tendres ;
- soit indirectement, l'outil ne servant qu'à entraîner un élément abrasif, en général un sable de silice humidifié ; la scie est alors dépourvue de dents, la découpe de la pierre étant assurée par le frottement des grains d'abrasif mis en mouvement par la lame de fer.
4. En raison de sa taille (les blocs à scier pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur) et de la difficulté à la maintenir à la verticale, la scie est soutenu par un système complexe de câbles et
contrepoids fixés à des supports indépendants (roder 1971 ; lambraki 1982; BESSAC 1988, 1999). Ces reconstitutions (on ne retiendra que celle de J. Rôder, les autres n'étant que des interprétations plus ou moins bien comprises de la restitution proposée par l'auteur allemand, voir Fig. 1) impliquent un mode spécifique de fonctionnement de l'appareil (va-et-vient pendulaire sans guidage latéral, voir Fig. 1), entraînant la formation de successions de stries curvilignes, plus ou moins régulières, sur les fronts de taille comme à l'arrière des blocs débités. En particulier, le profil en long des arrêts de sciage ne peut, avec cet appareil, qu'être en arc(s) de cercle(s). C'est en général ce qui est observé, en carrière (RODER 1971) ou à l'arrière des blocs débités, comme par exemple sur une dalle très paisse du monument hellénistique "en calcaire noir" de la nécropole d'Ano Générale à Rhénée, Grèce (observation personnelle).
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