Parmi les milliers de tablettes cunéiformes en langues sumérienne ou akkadienne, remontant quelquefois aux environs de 3 000 ans avant J.-C., exhumées par les archéologues du sous-sol de l'Iraq actuel, figurent des « chants d'amour » qui évoquent le rite de la hiérogamie, c'est-à-dire de l'union du souverain du pays, émanation du Dieu, avec une prostituée sacrée substitut d'Inanna, la déesse de la fécondité, pour assurer à son peuple d'abondantes récoltes et la multiplication des espèces.
Si cette nuptialité religieuse n'avait pas pour but ultime le désir sexuel et l'érotisme, ils n'y étaient pas moins prégnants comme le montrent certains textes écrits dans un langage parfois cru, mais toujours animé d'un puissant souffle lyrique, pour dire dans sa sensualité la pérennité de l'amour et de ses jeux.
Après une introduction générale sur l'histoire, tant sociale que religieuse et culturelle de Sumer et de Babylone, ainsi qu'une étude sur la « naissance de l'écriture » qui eut ce pays pour berceau, les auteurs nous donnent à lire, en la replaçant dans son contexte, une littérature érotique qui n'a rien à envier aux textes connus en ce domaine.
L'ouvrage est de plus abondamment illustré de photographies de la statuaire sumérienne et babylonienne ainsi que de tablettes d'argile comportant les textes traduits. Il comporte en « appendice » un article de Jean Bottéro comparant Le Cantique des cantiques biblique à ces textes qui l'ont indéniablement inspiré, quel que soit le sens allégorique qui lui a été donné par la suite.
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