By Anarkia333 |
2000
709

Le traité intitulé Zostrien est une apocalypse qui se présente comme le compte rendu pseudonyme d'un voyage dans l'au-delà effectué par Zostrien, fils de Iolaos et père d'Annénios, qui, d'après Platon (République X, 614), fut le père d'Er, le Pamphylien, plus tard assimilé à Zoroastre (Clément d'Alexandrie, Stromate V, 103, 2). Composé en grec, probablement à la fin du lIe ou au début du Ille siècle, à Alexandrie, cet ouvrage n'a survécu que dans une traduction copte réalisée dans la première moitié du IVe siècle. Le plus long des textes découverts à Nag Hammadi (132 pages), ce traité reflète les traditions et les pratiques d'une forme non chrétienne de gnose séthienne qui trouva écho jusque dans le cercle de Plotin, à Rome, dans le troisième quart du IIIe siècle.

L'Apocalypse de Zostrien figure en effet au nombre des apocalypses qu'avaient en leur possession les gnostiques qui fréquentaient l'école du philosophe et que celui-ci chargea ses élèves de réfuter. C'est dire son importance pour l'histoire du mouvement gnostique et pour celle du platonisme. La découverte de parallèles précis entre Zostrien et certains passages de Marius Victorinus montre en outre que l'auteur du traité gnostique et le néoplatonicien latin ont eu recours à une source commune, proche du Commentaire anonyme sur le Parménide de Platon, que d'aucuns attribuent à Prophyre. Le traité Zostrien constitue donc un important témoin du rapprochement de certains cercles gnostiques avec le platonisme.

Le présent volume offre une introduction développée au traité Zostrien, un texte copte nouvellement établi, une traduction française, un commentaire exhaustif, le premier à être consacré à cet ouvrage, ainsi qu'un index verborum complet. L'introduction et le commentaire s'attachent à expliquer ce texte long, difficile et mal conservé, dont l'apport à l'histoire du gnosticisme et de la philosophie des IIe et IIIe siècles s'avère capital. L'introduction est rédigée en partie en français et en partie en anglais, par C. Barry et J. D. Turner, le texte copte est édité et traduit en français par C. Barry, W.-P. Funk et Paul-Hubert Poirier, et le commentaire en anglais est rédigé par J. D. Turner.

Éditions Peeters (Louvain) Les Presses de l'Université Laval (Québec)