By Anarkia333 |
2012
404

Ouvrage de référence, ce livre est accessible au néophyte comme au runistre confirmé. Le symbolisme des 24 runes du futhark germanique y est présenté de manière claire et approfondie. Ces lettres sacrées nous font pénétrer au coeur de la pensée nordique ancienne, nous transportent à travers une mythologie nimbée de magie et de chants elfiques, peuplée de dragons, de nains et de géants...
Les runes, dont l'étymologie évoque le mystère et le secret chuchoté, sont les signes de l'ancienne écriture des peuples germano-scandinaves. Au-delà de leur usage pour transcrire mots et phrases, les différents futharks ou «alphabets» runiques étaient utilisés en magie et en divination afin d'entrer en communication avec les énergies célestes et d'accéder aux rouages du Destin, aux mystères du Wyrd.
Au fil des pages, chaque rune est mise en relation avec les sources, les textes mythologiques nordiques, mais aussi confrontée avec le symbolisme astrologique, les vingt-deux arcanes majeurs du Tarot et les éléments naturels : végétaux, animaux et minéraux. Les liens méconnus entre les runes et l'Ogham celtique, l'alphabet sacerdotal des arbres utilisé par les druides celtiques, sont aussi abordés de manière inédite. Ce livre s'ouvre ainsi à la mythologie et au symbolisme comparés, approche qui permet de tisser des liens entre différentes traditions.
Vectrices d'énergies sacrées, les runes représentent une voie privilégiée pour appréhender tout un héritage spirituel, celui de la tradition chamanique du Nord de l'Europe. Elles nous transmettent une sagesse qu'il nous incombe de ressusciter et de réactualiser aujourd'hui.

Un ouvrage pour tous les passionnés de runes, de mythologie et de symbolisme.

Détails - Livre

Extrait de l'introduction

Définition du mot «rune»

Le dictionnaire Petit Robert définit ainsi le mot «rune» : «n. f. caractère de l'ancien alphabet des langues germaniques orientales (gothique ou gotique) et septentrionales (nordique ou norrois)» et le Glossaire Théosophique de H. P. Blavatsky énonce : «runes : La langue des runes et ses caractères sont la langue sacerdotale ou mystérieuse des anciens Scandinaves.»
Le mot «rune» dériverait, d'après Georges Dumézil, d'un ancien radical indoeuropéen qui aurait engendré également Ouranos et Varuna. La racine indoeuropéenne ru indique le secret ou le mystère, que l'on se chuchote à l'oreille, et la notion de lien magique.
Étymologiquement, le mot rune signifie «secret, mystère, murmure», ce qui évoque la notion d'enseignement secret transmis oralement.
«Rune» vient du latin runa, ae, qui signifiait «caractère runique des peuples du Nord». Le mot latin dérive lui-même d'une racine run très ancienne qui apparaît dans les différentes langues européennes :

Vieil-irlandais rún, «mystère, secret»
Irlandais moderne rún, «secret, intention, résolution»
Vieux-norrois rún, «mystère, secret, conversation mystérieuse ou secrète, signes ou caractères magiques, sagesse»
Vieil-anglais rún, «mystère, secret, consultation secrète, chuchotement»
Vieil-anglais runian, «murmurer, chuchoter»
Vieux-saxon rúna, «mystère, secret»
Vieux-nordique rún, «mystère, secret»
Vieux-haut-allemand rúna, «mystère, secret, conversation secrète»
Moyen-gallois, rhin, «mystère, secret»
Moyen-anglais roun, «murmure d'oiseau, chant d'oiseau»
Gothique rúna, «mystère, secret, monde mystérieux, décision réfléchie»
Gaélique écossais rún, «secret, mystère, objectif, intention, voeu, accord, amour»
Lithuanien verbe runat, «parler»
Égyptien ren, «nom de l'individu, nom secret»
Suisse alémanique raun, «accord secret, décision secrète»
Finnois runo, «poème, chant épique ou chant magique, mot magique»
Islandais ryna, «converser secrètement»
Islandais rûnar, «secrets»
Vieil anglo-saxon reonian, «murmurer»
Anglais (archaïque) to round, «murmurer»
Allemand moderne raunen, «murmurer, chuchoter»

Les runes désignaient à la fois les signes et leurs mystères, leurs secrets, qui faisaient partie intégrante de leur nature. Sur un grand nombre de pierres, le graveur des caractères runiques apposa sa signature avec ce type de formule : «Et moi, [...], j'ai gravé ces runes !» Citons aussi cette inscription runique écrite sur une des pierres de Moeshowe, dans l'île principale (Mainland) des Orcades en Écosse (XIIème siècle) :

Les croisés de Jérusalem
Fracturèrent le tertre
Des Orcades
Au Nord-est gît
Le grand trésor caché
Qui fut abandonné
Grand trésor caché
Heureux celui qui pourra
Découvrir cette grande richesse
Grava ces runes l'homme
Qui sait le mieux graver à l'ouest au-delà de la mer
Avec la hache que posséda Gaukr
Fils de Trandils dans le sud du pays

D'autre part, Nigel Pennick précise que «le mot écossais run-rig décrit la vieille méthode d'attribution de «rigs» [l'espace entre deux sillons] ou de partage de terres, utilisant des runes dans une loterie»', ce qui met en valeur le lien entre tirage au sort et runes.

On ne sait pas exactement à quel moment la racine run a signifié le glyphe écrit. Aujourd'hui, le terme «rune» désigne le caractère, qui contient intrinsèquement une notion de secret, de mystère et de sacré, d'où le sous-titre de ce livre : «écriture sacrée en Terre du Milieu». Précisons que «Terre du Milieu» ou «Monde du Milieu» est la traduction de Midgard, l'un des neuf mondes du multivers nordique, celui où vivent les humains.

L'écriture runique est alphabétique. Chaque signe transcrit un son, un phonème, et une suite de caractères permet de transcrire mots et phrases.

Ce sont des lettres angulaires car elles étaient gravées ou tracées le plus souvent sur un support dur : pierre, bois, os, ivoire, métal ou cuir. C'est une écriture épigraphique, qui se prête peu aux lignes courbes.

On trouve les runes sur des pierres levées, des stèles funéraires, mais aussi sur divers objets : bijoux, peignes, anneaux, cornes à boire, coffrets, armes, casques, calendriers, vases, amulettes, monnaies...