La Saga des Sturlungar est le fleuron des sagas islandaises dites de contemporains parce qu'elles relatent les heurs et malheurs des Islandais aux XIIe et XIIIe siècles, selon les témoignages de contemporains, ce qui fait, première originalité, qu'exceptionnellement, nous connaissons certains de leurs auteurs.
La Saga des Sturlungar rapporte, en une quinzaine de textes de très inégales longueurs, de quelle façon l’Islande médiévale, qui était parvenue à mettre au point un type de société, d’administration et de gouvernement sans équivalents ailleurs, a, peu à peu, perdu l’équilibre et la sérénité qui faisaient sa force, pour finalement se laisser détruire par des luttes intestines et passer sous la coupe du roi de Norvège, en 1264, perdant ainsi et pour presque sept siècles, son indépendance.
C’est à la fois une sorte de traité de politologie, une amère méditation de type existentiel, une leçon de philosophie – et c’est aussi une saga inimitable avec ce fameux style, ces règles de composition qui font la fortune du genre, de même que l’étonnante galerie de personnages, de décors et de péripéties émouvantes ou tragiques.
Il s’agit sans conteste d’un des plus grands textes que l’Islande médiévale (et l’on peut bien ajouter : le Moyen Âge européen) ait engendrés.
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