Nous avons souhaité aborder aujourd’hui les cas des célèbres « contactés » Adamski et Williamson. On pourrait penser qu’aujourd’hui tout a été dit sur eux et que le dossier Adamski, en particulier, se trouve désormais rangé dans les affaires classées du genre affabulation. Adamski, qui prétendit avoir rencontré le 20 novembre 1952 un Vénusien du nom de Orthon, fut effectivement décrédibilisé avec une grande force et c’est encore cette idée de rejet qui prédomine aujourd’hui. Un certain nombre d’ufologues réagissent d’ailleurs assez négativement lorsque l’on aborde le nom d’Adamski, qu’ils considèrent comme un menteur éhonté. Au GEEPI, nous sommes persuadés que derrière cette décrédibilisation se cache une toute autre histoire, une toute autre vérité. C’est pour cela que nous avons souhaité rouvrir le dossier et prendre contact avec Michel Zirger, le plus grand spécialiste français sur ce sujet. Pour Williamson, hormis le fait d’avoir été l’un des témoins privilégiés de la rencontre entre Adamski et Orthon, c’est toute l’histoire humaine qu’il propose de revisiter et qui posa clairement, à l’époque, les bases de ce que nous appelons aujourd’hui « la théorie des anciens astronautes ». Williamson est donc un de ces personnages incontournables à découvrir tant ses propos tissent des liens avec ce que dit la doctrine hermétique sur notre passé. Nous en avons profité également pour demander à Michel Zirger des nouvelles de l’ufologie japonaise, que nous ne connaissons que très peu en Occident, et savoir quel était son sentiment personnel concernant les extraterrestres.
Dans un premier temps, faisons un rapide rappel sur les personnages principaux de cet article :
George Adamski :
George Adamski est né en Pologne le 17 avril 1891. Ses parents émigrent aux États-Unis alors qu’il a un an et demi. Il meurt le 23 avril 1965 d’une crise cardiaque à Silver Springs, dans le Maryland. Il est un cas célèbre de personne déclarant avoir été contactée par des extraterrestres. Il prétendit avoir rencontré, le 20 novembre 1952, un Vénusien, qu’il nommera plus tard Orthon, près de Desert Center en Californie. Cette rencontre et celles qui suivirent lui inspirèrent des livres qui furent des succès de librairie traduits dans le monde entier.
Le livre « Les soucoupes volantes ont atterri », co-écrit avec Desmond Leslie, décrit les évènements de cette fameuse journée de novembre 1952. Par la suite, il écrira « A l’intérieur des vaisseaux de l’espace » qui relatera de nouvelles aventures, mais cette fois-ci, voyageant, comme le titre l’indique, à bord de différents vaisseaux : des navettes ou “soucoupes volantes” et de gigantesques vaisseaux porteurs ou “vaisseaux mères”.
Adamski, tout d’abord très apprécié pour les aventures qu’il rapporte, se trouve pris, plus tard, dans un mouvement de décrédibilisation sur sa propre personne. On lui rapproche d’avoir menti, d’avoir effectué un photo-montage pour présenter au public la soucoupe volante d’Orthon. Cette photo suffira à la majorité des curieux pour enterrer définitivement le cas Adamskisous un statut d’affabulateur. Mais Adamski ne rompt pas et soutiendra jusqu’à sa mort que ce qu’il a vécu et raconté était bien la vérité.
George Hunt Williamson :
George Hunt Williamson est né aux États-Unis le 9 décembre 1926 à Chicago dans l’Illinois et est décédé le 25 janvier 1986, à Long Beach en Californie. Ufologue, aventurier, métaphysicien, médium, il a de nombreux talents qui lui servent à suivre une quête personnelle : celle de la vérité. Il a été le témoin de la rencontre entre Adamski et Orthon lors de la fameuse journée du 20 novembre 1952. C’est lui qui réalisera le relevé des empreintes des chaussures d’Orthon avec du plâtre. C’est lui également qui remettra au journal « The Phoenix Gazette » ce fameux cliché photographique d’une soucoupe volante, qui sera publié le 24 novembre 1952 (voir l’extrait de cette gazette ci-dessous). Williamson a des facultés de médiumnité et en particulier celle de pouvoir canaliser des « esprits », que l’on appelle communément le channeling. Il canalisera d’ailleurs un esprit appelé « frère Philip » dont il donnera le nom d’auteur à son livre « Le secret des andes ».
En 1954, Williamson et Alfred Bailey (tous les deux témoins de la rencontre Adamski/Orthon) publient « The Saucers Speak » qui est un recueil des communications effectuées avec des extraterrestres pour l’essentiel par radiotélégraphie.
A la fin des années 1950, Williamson cesse d’être actif dans le milieu des ovnis et fonde un monastère dans les montagnes des Andes. Il y reste quelques années puis retourne à Santa Barbara (Californie), où il est ordonné dans l’Eglise Nestorienne.
Ses recherches, notamment au Pérou, l’amenèrent à considérer l’histoire de l’humanité d’une tout autre manière que celle que nous connaissons. En résumé, les initiateurs des hommes proviennent de l’espace et c’est au cours de réincarnations successives que cette connaissance a pu se transmettre, siècle après siècle. Il défendit également l’idée de deux camps, deux forces s’affrontant sur Terre. Une force négative dont le but est de garder l’Homme dans une forme d’esclavagisme, en le maintenant dans un comportement bestial, et une force positive qui n’a de cesse que de chercher à libérer l’Homme de cet asservissement.
De ces considérations émerge l’idée de la théorie des anciens astronautes dont la paternité, formalisée, aura été injustement attribuée à des personnages comme Robert Charroux ou Erich Von Däniken.
Une chose surprenante, que nous a apprise Michel Zirger, c’est que George Adamski et George Hunt Williamson reposent tous les deux au cimetière national d’Arlington près du Pentagone. L’urne contenant les cendres de Williamson se trouve à quelques centaines de mètres de la tombe d’Adamski…
Michel Zirger :
Michel Zirger est ufologue et vit au Japon depuis plus de 20 ans. Il est LE spécialiste français de George Adamski et de George Hunt Williamson. Il cherche à mieux faire connaître ces deux contactés de la scène ufologique. Michel Zirger possède, d’ailleurs, de nombreux documents sur Adamski et une partie des archives de Williamson. Il a rédigé plusieurs articles pour les magazines « Top Secret » et « Science et inexpliqué ». Il collabore également à diverses publications ufologiques dans le milieu ufologique japonais et anglo-saxon. Il est également l’auteur de la première biographie exhaustive sur George H. Williamson, publiée en Italie sous le titre « Extraterrestri : il contatto è già avvenuto. Saggio biografico su George Hunt Williamson », dont la version française révisée et augmentée sortira bientôt chez JMG.
Michel Zirger est également un contacté et il raconte les aventures qui l’ont amené à rencontrer des extraterrestres, à Tokyo, dans le magazine « Top Secret » n° 57.
L’interview de Michel Zirger :
Michel Zirger, vous êtes désormais connu pour être le plus grand spécialiste français des contactés George Adamski et George Hunt Williamson. Qu’est ce qui a créé chez vous cet engouement pour ces deux personnages ?
Pour aller très vite, avant d’être “Adamskiste” ou “Williamsonien”, j’étais Valléiste… Vers mes 16 ans je dévorais les livres de Jacques Vallée. Je ne jurais que par cet auteur. Puis, des années plus tard, j’ai pris conscience qu’il avait mené l’ufologie (et moi avec) dans le mur… ses réponses étaient devenues embrouillées ; il tournait en rond et dénigrait maintenant l’hypothèse extraterrestre. Or, comme vous le savez sans doute, ma mère avait observé une “soucoupe volante” de près en 1964… (Voir « Top Secret » nº 57, pp. 28-29.)
La mère de Michel Zirger
Je savais donc déjà que les ovnis étaient des engins extra-terrestres, au sens large du terme bien entendu, des véhicules qui viennent d’ailleurs – quel que soit cet “ailleurs”. Bref, déçu par cette ufologie qui se reniait elle-même, je suis retourné à la source : George Adamski. L’importante BD de Lob et Gigi sur ce contacté avait émerveillé mon enfance et mon adolescence (« Le dossier des soucoupes volantes », pp. 59-66) ; j’avais bien sûr eu, comme livre de chevet, « Les Soucoupes volantes ont atterri », de Desmond Leslie et George Adamski, édité en 1971 chez J’ai lu, le premier livre sur le sujet que j’avais acheté. La traduction est de la grande France-Marie Watkins ; une traduction élégante et magique. J’avais été littéralement envoûté par cette édition qui comprenait une troisième partie avec les commentaires du génial (oui je dis bien “génial”) Desmond Leslie. En fait, cette traduction légèrement abrégée est celle de la réédition anglaise de 1970 augmentée des “commentaires” de Leslie. Cette bande dessinée et ce livre de poche furent les deux premiers “déclics”, auxquels allait s’adjoindre bientôt le livre de J. G. Dohmen, « À identifier et le cas Adamski » (1972), qui eut une grande influence sur moi car on y trouvait pour la première fois les bases d’une approche pragmatique sur ce cas. Un dernier élément déclencheur : en 1992, l’ufologue et auteure américaine Ann Druffel, avec qui je correspondais, me fit cadeau de son exemplaire de poche du second livre d’Adamski, « Inside the Space Ships ». M’étant procuré entre-temps une édition originale anglaise des « Soucoupes volantes ont atterri », je me suis mis donc à revisiter ce livre, ainsi qu’« Inside the Space Ships », avec un autre regard, une approche autre – que je développe dans mon livre chez JMG, Éditions Le Temps Présent. Et c’est lors de cette relecture des « Soucoupes volantes ont atterri » (en français et en anglais) que j’ai réalisé qu’on ne savait rien sur ce “Dr. Williamson” qu’Adamski faisait intervenir dans son récit. J’ai voulu savoir qui il était. S’en est suivi plus de vingt ans de recherche qui aboutissent aujourd’hui à ce livre, « Extraterrestres : le contact a déjà eu lieu », qui sortira en octobre chez JMG, Éditions Le Temps Présent, illustré de 70 photos, pour la plupart exclusives.
BD de Lob et Gigi
En lisant le livre d’Adamski et de Desmond Leslie, « Les soucoupes volantes ont atterri », on apprend que les témoins de la rencontre entre Orthon et Adamski du 20 novembre 1952, étaient équipés de caméra et d’appareil photo. À votre connaissance, existe-t-il d’autres photos prises cette journée et qui n’ont pas été rendues publiques ?
Tout d’abord, je pourrais faire remarquer que bien que les gros plans photographiques des empreintes des chaussures de l’extraterrestre “Orthon” aient été “rendus publics”, ils n’ont jamais reçu beaucoup d’écho, pour ne pas dire aucun. Ces photos furent publiées la première fois, en 1956, dans le livre de George Hunt Williamson, « Other Tongues – Other Flesh », et encore dans des reproductions de qualité médiocre. Soulignons que George Adamski n’en a jamais parlé et les a encore moins utilisées. Vous trouverez pour la première fois ces documents extraordinaires (dont je possède les originaux) en clair dans mon livre, « Extraterrestres : le contact a déjà eu lieu ». Incluse également une des sept photos du “scout ship” prises par Adamski juste avant sa rencontre avec “Orthon”. Elle a été publiée dans le « Phoenix Gazette » du 24 novembre 1952 et, là encore, n’a reçu que très peu d’écho – probablement parce qu’elle ne fut pas reprise dans « Les soucoupes volantes ont atterri ». Le chapitre 1 de mon livre sera illustré de sept photos prises pendant cette journée du 20 novembre 1952. Concernant d’“autres photos” – et j’imagine que vous entendez par là des photos du “vaisseau-mère” -, je vous laisse découvrir ce point particulier dans le livre puisque j’y fais allusion à trois reprises.
Comment Adamski et Williamson ont-ils vécu l’après 20 novembre 1952, c’est-à-dire vis-à-vis des autorités américaines ?
George Adamski reçut la visite du “FBI, du service de renseignement de l’Air Force et d’autres (agences gouvernementales)” qui l’interrogèrent le soir même ou le lendemain des événements ; ils voulaient principalement savoir comment il avait communiqué avec le “visiteur” et ce qu’ils s’étaient dit. Pour ce qui est deWilliamson, il avait pris tout le monde de vitesse puisque, environ quatre heures après les événements, lui et trois des autres témoins avaient déjà tout raconté au journal « The Phoenix Gazette », fournissant de plus au staff deux négatifs à développer (voir le chapitre 1 de mon livre, ainsi que l’article de mon ami Warren P. Aston, “George Adamski’s Forgotten Photograph”, dans le magazine NEXUS vol. 22, no. 4 (June-July 2015).
Illustration d’Orthon par Michel Zirger
George Adamski est actuellement très décrié par l’ufologie mondiale, entre autres choses à cause du fameux réverbère à gaz de Hambourg dont se serait servi Adamski pour faire croire qu’il avait photographié une soucoupe volante. Que pensez-vous de cette affaire ? Peut-on vraiment penser à un canular de la part d’Adamski ?
Si vous voulez parler des photos du 13 décembre 1952 prises à Palomar Gardens, là encore la réponse est dans mon livre. Je leur consacre toute une annexe. Pour ma part, ces photos (qui faisaient suite à celles prises le 20 novembre 1952) sont les seules qui m’aient toujours impressionné. Ici à Tokyo, accrochée dans mon salon, j’ai une très belle reproduction de l’une d’entre elles, la plus iconique, celle qui fait office de frontispice dans l’édition originale anglaise de 1953 des « Soucoupes volantes ont atterri ». Ceux qui ont essayé de reproduire cette photo avec une maquette ou une lampe customisée ont photographié… une maquette ou une lampe customisée… et non pas un véhicule aérien d’une douzaine* de mètres de diamètre. Plusieurs éléments n’ont jamais pu être reproduits : la sphère au premier plan paraît avoir la même taille que l’autre visible à l’arrière plan (un effet qui ne peut être obtenu qu’avec un “objet” de grande dimension se trouvant très loin du téléobjectif, en l’occurrence le télescope auquel était fixé l’appareil photo), le bord de la jupe sur la photo d’Adamski est parfaitement “usiné” contrairement au bord très grossier sur les photos faites à partir de la fameuse “lampe” customisée et autres maquettes, les hublots** sont parfaitement positionnés contrairement à ceux de la “lampe” susdite ; l’effet de brume atmosphérique dû à l’éloignement et au télescope, les phénomènes lumineux sous le vaisseau, l’autre effet lumineux qui parcourt l’anneau ceinturant le bord supérieur de la cabine, et cette impression d’objet de grande dimension que procure la photo, n’ont jamais pu être non plus reproduits. Cette photo a été et est le fil rouge de toute ma vie… à tort ou à raison. En tout cas, elle m’a porté chance ; c’est grâce à elle – et je n’ai ni peur ni honte de le dire – que j’ai pu avoir mes “rencontres extraterrestres”. Je suis en effet absolument convaincu que si je ne m’étais pas intéressé à Adamski et à cette série de photos du 13 décembre 1952, et plus particulièrement à celle du “frontispice”, je n’aurai pas bénéficié de ces “contacts” et de l’aide que ces extraterrestres d’apparence humaine m’ont procurée. (Voir « Top Secret » nº 57, pp. 28-35, ainsi que l’Avant-propos d’Alain Moreau qui ouvre mon livre.) Étant donné que mes contacts sont authentiques, il me serait difficile de ne pas en inférer que les photos en question le sont aussi, ou à tout le moins qu’il y a un lien direct entre mon intérêt pour ces photos et mes contacts. En résumé, j’ai eu des contacts parce que je m’intéressais d’une manière nouvelle à Adamski ; des contacts qui corroborent ceux qu’Adamski raconte avoir eus, particulièrement ceux qu’il décrit dans « Inside the Space Ships ». Je ne peux échapper à ce constat. C’est ma preuve à moi. Chacun en fait ou en pense ce qu’il veut.
* Précisément 12,384 mètres selon les calculs de J. G. Dohmen et Jacques Bonabot dans « À identifier et le cas Adamski », p. 183.
** Les “hublots” ont été générés par le pilote pour les besoins de cette mission précise – le passage au-dessus de la maison d’Adamski. Lors du deuxième “contact” de George Adamski, le 18 février 1953, le “scout ship” au sol ne montrait pas de hublots. C’est au cours du voyage que le pilote en générera un. (Voir « Inside the Space Ships », Abelard-schuman, 1955, p. 53, et Stefano Breccia, « 50 Years of Amicizia », Warren P. Aston, 2013, pp. 107 et 111.)
En décembre 1957, Adamski reçoit une lettre du Département d’Etat américain écrite par un certain R. E. Straith (voir ci-contre), du comité des échanges culturels, qui confirmera les déclarations publiques d’Adamski à la grande joie de ses supporters. Seul bémol, c’est que ni Monsieur Straith ni ce comité n’existent pour le Département d’Etat, ce qui renforce le discrédit d’Adamski. Finalement, au regard de toutes les difficultés d’Adamski de faire valoir ses expériences extraterrestres, n’a-t-on pas cherché à briser l’homme et ainsi à pousser les curieux et passionnés du dossier ufologique à jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Nous sommes ici en présence d’un cas qui préfigure les fameux documents du MJ 12 – des documents auxquels certains croient encore, car il n’a pas été démontré de façon définitive qu’il s’agissait de faux, même si des éléments contribuent à le penser. Mais la preuve irréfutable n’existe pas, d’où l’ambiguïté qui subsiste. Donc, si l’on reprend votre raisonnement, nous pouvons dire que la plupart des ufologues, et des meilleurs, se sont “discrédités” en proportion de l’intérêt naïf ou légitime qu’ils ont pu montrer pour ces documents en apparence authentiques… Avec la lettre de Straith c’est un peu la même chose. Au premier abord, cette lettre présentait toutes les caractéristiques d’un document provenant du Département d’État des États-Unis à Washington DC. Adamski l’a pris légitimement pour ce qu’il était : une lettre à caractère semi-officiel. James W. Moseley a raconté en avoir fabriqué plusieurs, dont cette “lettre Straith”, avec l’aide de Gray Barker, l’auteur de « Ils en savaient trop sur les soucoupes volantes » (1956) et de « Men in Black. The Secret Terror Among Us » (1983), qui aurait fourni le papier à lettre et les enveloppes officiels volés. Or, Moseley avoua tout ceci APRÈS la mort de Barker, ce dernier n’étant plus là pour contredire sa version… comme c’est pratique… et cette langue de vipère de Moseley (et je suis poli) en profita en passant pour balancer dans une interview que Barker était gay et mort du Sida… quelle élégance… son cynisme n’a d’égale que son indélicatesse… voilà la référence immaculée jamais mise en doute par les “sceptiques” durs ! Gray Barker, pourtant, dans son excellent recueil « The Book of Adamski », s’évertue à crier sur tous les tons qu’il n’est pour rien dans cette affaire et stipule assez clairement que, s’il avait croisé Moseley, il ne s’entendait pas avec le bonhomme en raison des incessantes attaques de celui-ci contre les “contactés” et Adamski en particulier. Il ne ferait vraiment sa connaissance que plusieurs semaines APRÈS l’apparition sur la place publique de cette lettre. Donc, si l’on se fie à Barker, il paraît peu probable qu’ils aient pu concocter cette lettre ou ces lettres ensemble. Mais certains, comme John Keel, ont essayé de faire passer Barker pour quelqu’un d’encore plus cynique que Moseley… Il est vrai que Gray Barker avait un talent d’écrivain supérieur à John Keel et à des années-lumière de celui du scribouilleur Moseley, et de plus, contrairement aux deux autres, avait tendance dans ses écrits à porter un regard plutôt sympathique sur le cas Adamski… En tout cas une chose est sûre, c’est que Moseley, lui, était définitivement un menteur, un falsificateur et un manipulateur pathologique ne reculant devant rien pour saper les témoignages du moindre “contacté” mais aussi plus globalement la recherche ufologique. S’ennuyant probablement dans la vie – n’ayant jamais eu besoin de travailler pour vivre -, il n’avait rien trouvé de mieux pour pimenter son existence que de truquer un film montrant une “soucoupe”, de faire des canulars téléphoniques à la Men in Black, de propager les pires ragots – cela n’étant que la partie émergée. Rien de ce qu’écrivit ce monsieur n’est plus à prendre au sérieux. J’en donne la preuve au chapitre 4 de mon livre. Pour en revenir à la lettre de Straith, Moseley a raconté que Barker, pris de frayeur obsessionnelle à l’idée que le FBI ne trouve sa machine à écrire, l’avait démontée et en avait noyé les pièces dans le béton encore frais d’un chantier. Or, en 1958 deux agents du FBI étaient déjà venus voir Barker et étaient repartis avec des échantillons de lettres tapés sur ses deux Remington – ce qui ne donna lieu à aucune poursuite. Il n’y avait donc plus aucune raison de faire disparaître le soi-disant objet du délit, une des Remington. Outre le fait que Moseley brosse un tableau peu glorieux de son “ami”, ne se serait-il pas, avec cette anecdote, légèrement embrouillé dans un mensonge tardif ? Certes, on peut envisager que George Adamski se soit fait avoir – oui peut-être – mais pas plus que la plupart des ufologues qui ont pu se fourvoyer avec les documents MJ12, alors un peu d’humilité. D’un autre côté, si Adamskiavait été l’“escroc” que certains voudraient tellement qu’il ait été, il aurait su d’instinct que la lettre Straith n’était rien d’autre qu’un traquenard puisque le contenu cautionnait ses propres “mensonges” ; il aurait senti le piège et ne l’aurait pas utilisée. Au lieu de ça, il l’utilisa de bonne foi comme tout un chacun l’aurait fait. Une autre hypothèse qu’on ne peut écarter c’est que Moseley ait menti, jusqu’à faire de faux documents et à les glisser dans les archives de Gray Barker, pour s’attribuer la paternité de cette lettre et gagner la partie post mortem sur son vieil ennemi de toujours, Adamski. Ce monsieur était prêt à tout. Son “ami” Barker étant mort, celui-ci n’était plus là pour le contredire. Autant je peux pardonner à Gray Barker ses probables canulars et autres mystifications, car il a su en faire des textes qui resteront, autant je ne pardonne pas à Moseley qui s’est vautré lui dans l’attaque personnelle (voir mon chapitre 4) sans rien laisser de littérairement durable. Mais bon, on ne va pas résoudre l’énigme de la lettre Straith ici en quelques lignes, simplement je voulais souligner d’un trait rouge que tout n’est pas rose au pays de James W. Moseley. S’il y a du “discrédit”, comme vous dites, je le vois principalement du côté de ce dernier. Comme pour les documents du MJ12, on ne saura certainement jamais la vérité vraie sur cette obscure affaire, même si la version Moseley-Barker semble arranger tout le monde. D’autre part, on a dit qu’Adamski avait cité cette lettre à de multiple reprises dans des conférences. J’ai écouté tout ce qu’il est possible d’écouter comme enregistrements d’Adamski, y compris des bandes privées, et je peux affirmer que sur cette grosse centaine d’heures d’enregistrements ayant survécus, il n’y fait référence qu’une fois, et ce pendant une misérable petite minute, lors d’une conférence de deux heures qu’il donna le 22 janvier à Auckland en Nouvelle-Zélande – une des nombreuses étapes de son “tour du monde” de 1959 -, ceci n’excluant pas qu’il puisse exister une bande privée restée inconnue où il y fasse à nouveau allusion. Néanmoins, cela prouve au minima qu’il n’en fit pas mention “à de multiples reprises” lors de ses interventions publiques. C’est un peu comme cette légende qui voudrait que George Adamski ait eu un très fort accent polonais… c’est totalement faux. Simplement, le timbre de sa voix pouvait varier selon les circonstances, et n’oublions pas que lorsque ces enregistrements furent faits il était déjà âgé – il avait commencé sa carrière de “contacté” à 61 ans. Mais il s’exprime comme un Américain pure souche, comme un Ronald Reagan… ou un quelconque acteur de western. De plus, il ne bafouille jamais, ne cherche jamais ses mots, n’utilise jamais de notes, et peut parler sans aucune interruption des heures et des heures. Il existe un enregistrement privé très instructif d’une heure et demie : une conversation entre Adamski et le Capitaine Edward J. Ruppelt, alors ex-directeur du Projet Blue Book, qui eut lieu le 9 avril 1955 chez le contacté… Or, c’est Adamski qui mène la danse, Ruppelt écoute comme un enfant trop sage et pose ici et là quelques questions très banales. On s’aperçoit vite de quel côté se trouve le charisme, certainement pas du côté de Ruppelt dont l’intelligence semble ici comme éteinte… très surfaite ou très surévaluée… Ruppelt n’a rien à dire, aucune anecdote, rien ! À aucun moment il ne contredit Adamski, ne lui pose la moindre question dérangeante ! Surprenant !
Lettre du dénommé R. E. Straith à G. Adamski
Vous étiez ami avec M. Hachiro Kubota, ufologue japonais aujourd’hui décédé, lui-même fidèle correspondant d’Adamski depuis 1954. Quel regard portait-il sur le personnage Adamski et pour quelle raison lui était-il resté aussi fidèle ?
Hachiro Kubota était comme mon papa japonais. Je lui dois tout ! Il a donc indéniablement influé sur ma vie. C’était évidemment un Adamskiste orthodoxe. Vous n’auriez pas pu trouver plus fidèle supporter d’Adamski. Il était convaincu du bien fondé de la philosophie promulguée par Adamski dans « Inside the Space Ships » et dans « Science of Life ». Il l’enseignait à ses classes. Il avait l’instruction dans le sang, ayant été professeur d’anglais. D’autre part, c’est lui qui a retrouvé le lieu exact du contact près de Desert Center, CA – en 1987, si je me souviens bien. On se voyait souvent au restaurant, et bien sûr lors des grandes conventions adamskiennes qu’il organisait à Tokyo. C’était quelqu’un de foncièrement bon et jovial. Quelques mois avant sa mort, bien qu’affaibli, il est venu chez moi à Tokyo. J’ai pu lui montrer le manuscrit original de « Other Tongues-Other Flesh », avec les photos prises pendant les événements du 20 novembre 1952 scotchées à l’intérieur et légendées par Williamson. Il m’a offert son propre exemplaire du manuel d’Adamski, « Science of Life Study Course ». Adamski a conduit toute sa vie à partir de 1954. Grâce à lui, sa vie a été heureuse – que peut-on demander de plus ?
Michel Zirger avec Hachiro Kubota
Le cas Adamski semble bien plus compliqué qu’il n’en a l’air en apparence. Qu’y a-t-il de plus intrigant à comprendre, quels enjeux se cachent derrière le cas Adamski ?
L’enjeu est simple. Si le contact du 20 novembre 1952 est authentique – ce dont je suis persuadé -, il s’agissait du premier véritable contact avec un être extraterrestre, avec en prime un message symbolique laissé sur le sol. Événement doublement historique donc. Parmi les éléments intrigants, on pourrait mentionner que selon non seulement Adamski mais aussi Williamson, plusieurs avions de l’US Air Force ont tournoyé au-dessus de la zone, parfois à très basse altitude, de 13 : 50 à 16 : 00 environ, pendant les événements donc. Cela impliquerait que les plus hautes autorités ont dû être très tôt informées de ce qui s’était réellement passé cette après-midi-là, d’où la visite rapide des différentes agences gouvernementales chez Adamski à Palomar Gardens. À noter que l’US Air Force n’a jamais démenti le survol de la zone par ses avions – deux ou trois jets et un bombardier. Adamski et Williamson ont tous les deux laissé entendre que de l’un d’eux, des photos ou même des films auraient pu avoir été pris montrant potentiellement le contact lui-même avec le vaisseau-éclaireur au niveau du sol. Les implications sont immenses.
A-t-on réussi à décrypter les empreintes laissées par le « Vénusien » Orthon dans le désert de Californie, lors de cette fameuse journée du 20 novembre 1952 ?
Là, la réponse est très simple puisque tout le chapitre 2 de mon livre est précisément consacré à ce décryptage, illustré par des photos, des graphiques et des dessins exclusifs de ces empreintes extraterrestres réalisés en couleurs par Williamson. Et à votre question je répondrai : oui ! Le message est à 80 % décrypté, et ce avec une grande certitude !
Quels furent les sentiments de George Adamski, à la fin de sa vie, sur tout ce qu’il a traversé ?
George Adamski était un roc. Il n’a jamais varié d’un iota. Dans un enregistrement privé de mai 1964, il raconte le double jeu mené par Carol A. Honey ; il lui règle son compte, ainsi qu’à quelques autres. Rares sont ceux qui connaissent cette bande. Sa voix est alors celle d’un “Maître”, posée, grave, profonde, et, je peux vous l’assurer, sans aucune trace d’un quelconque accent polonais ! Dans un de ses derniers enregistrements, 1965, il retrace le 20 novembre 1952, toujours avec la même sincérité dans la voix, et sans rien changer au récit initial. Bref, tout ce qu’il a raconté dans sa vie, il l’assume jusqu’à la fin, y compris le si décrié “Rapport de Saturne” – le mode de propulsion du vaisseau qui le transporta “là-bas”, qui suscita doute et incompréhension à l’époque, étant pourtant étonnamment semblable à ce que décrit la contactée Elizabeth Klarer dans sa prophétique et lumineuse conférence écoutable sur Youtube, classée sous différents titres dont celui-ci : “Live speech of her UFO-experiences”(Parties 6 et 7). Pour les anglophones uniquement ; il n’y a pas de traductions en français.
Venons-en maintenant à George Hunt Williamson qui est également un personnage surprenant mais non moins mystérieux.
George Hunt Williamson semble avoir été doué, dès son plus jeune âge, d’une fabuleuse aptitude à canaliser des « esprits ». Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Si je vous en dis davantage, c’est dévoiler une partie de mon livre dans lequel cette face cachée de Williamson, à savoir le recours au “channeling”, tient une grande place. C’est un point sur lequel il resta très discret toute sa vie. Seul un cercle très restreint était au courant. Il y fait référence seulement dans des lettres que je possède, jamais dans ses conférences, et quasiment pas dans ses livres – une seule référence sur deux lignes dans son premier livre, « The Saucers Speak » (1954), et encore de façon indirecte puisqu’il n’utilise pas le “je” et nomme la chose “contact télépathique direct” – le terme “channeling”s’imposera plus tard. Nulle part dans « Les gîtes secrets du lion », par exemple, l’auteur Williamson ne dit y avoir eu recours. Cette pratique était tabou à l’époque, et l’est encore de nos jours. Il ne voulait tout simplement pas que cela se sache.
George Hunt Williamson se réfère souvent au frère Philip qu’il désignera comme auteur de son livre « Secret of the Andes » (« Le secret des Andes »). Qui est frère Philip ? A partir de quand intervient-il dans la vie de Williamson ?
À partir de la fin décembre 1954. Dans mon livre, je consacre tout un chapitre au « Secret des Andes » et à l’identité du Frère Philip. Ce que je peux dire quand même ici c’est que le Frère Philip était une entité distincte de Williamson, et non pas un double psychique. On peut ajouter que « Le secret des Andes » est un livre très particulier, voire unique, dans la littérature mystico-ésotérique, et qu’il marque une rupture dans la vie de Williamson – rupture qui se traduit factuellement pas l’effacement de son nom sur la couverture au profit du mystérieux “Frère Philip”. Un dernier point significatif, me semble-t-il : Williamson restera très attaché à ce livre jusqu’à la fin de sa vie.
Nous savons que George Hunt Williamson fut l’un des témoins de l’atterrissage d’une soucoupe volante dans le désert de Californie, le 20 novembre 1952. George Adamski eut, ce jour, la primeur de pouvoir approcher l’engin et d’y rencontrer le fameux Vénusien du nom de Orthon. Outre le témoignage écrit sous serment de Williamson attestant ces faits, ce dernier en a-t-il fait écho dans d’autres échanges ou écrits ? Si oui, comment a-t-il vécu personnellement cette journée ?
Il en parlait dans ses interventions publiques, soulignant toujours que le récit fait par Adamski dans « Les soucoupes volantes ont atterri » était exact. Lui-même avait vu le grand vaisseau-mère et observé aux jumelles Adamski en train de discuter avec “quelqu’un” dans le lointain – c’est-à-dire “Orthon”. Vous trouverez dans mon livre des extraits verbatim de diverses conférences ou interviews où il confirme en tous points les événements du 20 novembre 1952, que j’analyse en détail et de façon inédite au chapitre 1. Je remets certaines pendules à l’heure.
Photostat des attestations originales sous serment, devant notaire, des témoins d’ovnis du 20 novembre 1952 (G. H. Williamson, Al Bailey, A. Wells…). Image extraite du livre “Les soucoupes volantes ont atterri”, de Desmond Leslie et George Adamski.
Etant donné l’ensemble des théories abordées par Williamson, dans ses ouvrages, qui dépeignent entre autre chose l’arrivée d’extraterrestres sur Terre à laquelle l’histoire de l’humanité serait directement liée, ne peut-on pas dire que George Hunt Williamson est le père de la théorie des anciens astronautes ?
Oui tout à fait, et il en avait bien conscience à la fin de sa vie. Je dissèque cet aspect dans mon livre, avec en prime en annexe une longue lettre inédite et très importante de Williamson sur Erich von Däniken.
Finalement, George Hunt Williamson aurait été moins opportuniste que Erich Von Däniken (auteur du célèbre ouvrage « Chariots of the gods »). D’ailleurs, qu’est ce qui explique l’effacement soudain de Williamson de la vie sociale et son départ pour l’Amérique du Sud ?
Là encore, la lettre de Williamson sur Von Däniken vous fournira la réponse à la première partie de votre question. Quant au départ en 1956 pour le Pérou, il fut la résultante directe des messages obtenus par channeling. Et c’est vrai, lui et sa femme Betty Jane ont vendu tous leurs biens pour partir avec leur fils dans une quête mystique au Pérou. Mais son “effacement de la vie sociale” ne date pas de cette période. Williamson est toujours très connu à cette époque et fera même une grande tournée européenne de conférences en 1958 – à laquelle je consacre deux grands chapitres qui contiennent des informations totalement inédites. Deux chapitres qui devraient enchanter le lecteur.
Quelle est cette « cité perdue » dont Williamson parle dans son livre « Les gîtes secrets du lion » ? Y a-t-il réellement été ? A-t-il pu consulter lui-même les manuscrits « secrets » de cette cité ?
Cette “cité perdue”, c’est ce qu’il nommera le “Monastère de la Fraternité des Sept Rayons” dans son dernier livre, « Le secret des Andes ». Il n’en a jamais franchi le seuil (en raison d’un événement indépendant de sa volonté que je précise dans le livre), mais, par contre, il a établi au cœur des Andes l’“Abbaye des Sept Rayons” qui fut son quartier général de mars 1957 à juillet 1958. Cette “Abbaye”, qui abritait une petite communauté spirituelle, était une sorte d’avant-poste du Monastère… Le dernier chapitre d’« Extraterrestres : le contact a déjà eu lieu » est entièrement consacré à cette période… avec des informations inédites puisées dans des documents personnels de Williamson en ma possession.
George H. Williamson semble reprendre un certain nombre d’éléments, déjà connus du monde théosophique, pour aborder l’histoire de l’humanité. Je relèverai plusieurs éléments troublants telle que la relation entre les Vénusiens et la Terre, le fait qu’il y a 18 millions d’années des êtres de l’espace seraient venus sur Terre pour aider l’humanité (c’est le cas aussi pour Adamski), la mention faites des 7 rayons… On ne lui connaît pas d’attachement direct au mouvement théosophique, aussi d’où lui viennent ses affirmations ?
La première grande influence de Williamson fut William Dudley Pelley qui expose les idées que vous mentionnez dans son livre « Star Guests », de 1950. Pelley a écrit ce livre par écriture automatique, une autre forme du channeling. D’autre part, une grande partie des informations que vous trouvez dans « Les Gîtes secrets du lion » est issue de séances de channeling pratiquées de façon intensive entre décembre 1954 et fin 1956. Certains des “Maîtres” ou “Instructeurs” qui prennent la parole par le biais de Williamson sont parfois les mêmes que ceux qui intervenaient avec Helena Blavatsky puis avec ses disciples, d’où ces recoupements somme toute logiques, comme par exemple les “7 rayons”. Comme tout le monde à l’époque, Williamson avait lu « La Doctrine secrète » de Blavatsky, dont il fera mention dans le prologue de son livre : « Other Tongues-Other Flesh », mais ce sera la seule mention. Bien plus que Blavatsky, son maître à penser fut William Dudley Pelley – en tout cas dans les années 1950. J’évoque Pelley dans mon livre, et au chapitre 3 je tords le cou à une vilaine rumeur propagée par Jacques Vallée dans son livre « Ovni : la grande manipulation », concernant les liens supposés de Pelley avec Adamski et Williamson.
William Dudley Pelley
George Hunt Williamson aurait disparu mystérieusement en 1965 lors d’une expédition au Pérou avant de réapparaître d’une manière tout aussi étrange quelques semaines plus tard. Avez-vous des informations sur ce qu’à vécu G. H. Williamson à ce moment-là ?
C’est une des nombreuses erreurs que l’on trouve sur Internet et que j’évoque dans le livre. Comme je ne veux pas éventer les informations contenues dans mon livre afin de laisser au lecteur le plaisir de découvrir toutes ces choses inédites, je rectifierai simplement ici un point, à savoir qu’il n’a pas “disparu” en 1965 au Pérou, la dernière fois qu’il y a mis les pieds étant en juin 1959. Je possède à cet égard son carnet d’exploration de 1959 où il a noté entre autres une visite au Machu Picchu. En réalité, il a “disparu” progressivement à partir de 1961, cette “disparition” étant en partie liée à son changement officiel d’identité : il était désormais, à l’état civil, Michel d’Obrenovic. Tous les détails sont dans le livre.
On remonte peu de choses sur les dernières années de la vie de Williamson. Qu’a-t-il fait ? Où était-il ?
Là encore, vous trouverez tout au chapitre 4 du livre. Je dirais juste qu’il est devenu prêtre puis évèque au sein de l’Église chrétienne orthodoxe. Un petit scoop, c’est lui qui célébra le troisième mariage de l’actrice Jane Russell en 1974… une amie de sa deuxième femme… Les huit dernières années de sa vie, il les vivra quasiment “incognito” chez une amie, Thelma Dunlap, à Long Beach en Californie. Le chapitre 12 est par contre consacré au George Hunt Williamson d’AVANT son interaction avec les ovnis en 1952 – un chapitre gorgé d’informations étonnantes et jusqu’à là inconnues.
J’aimerais que nous parlions un peu de vous maintenant et de votre rapport avec l’ufologie au Japon.
Je suis toujours en contact avec certains amis ou collaborateurs de Hachiro Kubota. Je rencontre et dîne parfois aussi avec le plus célèbre contacté japonais, Makoto Akiyama, que l’on voit souvent à la télévision dans les programmes sur les ovnis présentés par le réalisateur/acteur/présentateur Kitano Takeshi. Makoto Akiyama est la figure incontournable de l’ufologie japonaise. Il a écrit des dizaines de livres, pas toujours sur les ovnis. Vous pouvez voir un grand nombre de vidéos de lui sur Youtube. Vous pouvez aussi le voir brièvement dans le documentaire sur les ovnis de Canal + “La nuit extraterrestre” (1997) – Canal + m’avait demandé de leur fournir du matériel : vidéos, photos. Mon nom figure au générique.
Vous résidez au Japon depuis plus de 20 ans. Pouvez-vous nous dire comment évolue l’ufologie là-bas et comment les Japonais appréhendent ce phénomène ?
Je crois que l’évolution est la même qu’en France, une émission de télévision sérieuse pour neuf émissions à la Dechavanne. Les Japonais sont cependant plus ouverts quant à l’existence d’extraterrestres dans notre environnement terrestre. L’inconscient collectif japonais a par ailleurs intégré comme archétype de l’ovni la soucoupe volante à trois sphères et hublots d’Adamski. Pour résumer, je dirais que l’ufologie japonaise tournait autrefois autour de Hachiro Kubota, et qu’aujourd’hui c’est le contacté et écrivain Makoto Akiyama qui a pris le relais – un grand ami de Kubota en passant. Akiyama est un peu un croisement entre Orfeo Angelucci et Uri Geller.
Quel rapport personnel entretenez-vous avec l’ufologie là-bas ? Enquêtes de terrain, articles, livres… ?
Quelques articles ont été publiés sur moi, notamment dans un magazine édité justement par Makoto Akiyama. J’ai aussi écrit, pour le célèbre (et épais) mensuel « Super Mystery Magazine Mu », un grand article sur Williamson. Depuis plusieurs mois, je travaille activement (avec mon traducteur) sur la version japonaise de mon livre. Écrire des articles au Japon nécessite malheureusement un traducteur qu’il faut bien entendu payer – écrire directement en japonais est quasiment impossible pour un étranger ; il faut vraiment être né dans ce pays pour maîtriser l’écriture (de plus, il y a trois systèmes d’écritures, trois alphabets si vous voulez, qui s’interpénètrent). La langue parlée est plus abordable, dirons-nous. C’est pour cette raison que depuis deux ans, comme j’ai la chance de pouvoir écrire en anglais, je me suis plutôt orienté sur l’écriture d’articles pour des magazines américains ou anglais, comme la « Flying Saucer Review » ou encore « Phenomena Magazine » ; j’ai ainsi le contrôle de ce que j’écris. J’ai d’ailleurs dans mon escarcelle une grosse surprise pour cet été ou la rentrée…
Suite à vos contacts de 1994 et de 2010 avec des extraterrestres, avez-vous vécu de nouvelles expériences du même genre ?
Je suis en train de terminer un deuxième livre dont la première partie sera centrée sur mes contacts.
Quel est votre sentiment sur les extraterrestres ? Pourquoi seraient-ils parmi nous et par conséquent pourquoi autant de discrétion ?
Là, je donnerai avant tout un sentiment tout personnel basé sur mes propres expériences avec des extraterrestres d’apparence humaine communiquant par télépathie : ils étaient venus à l’évidence pour m’aider, je dirais – si je n’avais pas eu ces contacts, ma vie aurait été complètement différente. Il y a d’abord eu l’impressionnante observation par ma mère de la “soucoupe” en 1964 qui avait déjà orienté mon chemin, puis, pour aller vite, ces deux contacts de 1994 et celui de 2010 qui m’ont amené à écrire ce livre qui paraîtra chez JMG. À mon avis, ces contacts pourraient être liés à l’incarnation ou à la réincarnation. Certaines consciences incarnées ou réincarnées devant être aiguillées ou ré-aiguillées dans leur “mission”. Je réalise parfaitement que cela peut paraître étrange, mais c’est cette impression qui domine aujourd’hui chez moi, celle d’avoir été aiguillé vers une certaine destination prédestinée qui serait pour moi : épouser la femme (qui m’était destinée) avec qui je vis depuis plus de vingt ans, rester définitivement au Japon et consacrer ma vie à George Adamski et George Hunt Williamson – les trois étant inextricablement liés.
À cet égard, permettez-moi de citer une réflexion que Williamson écrivit en 1954 dans « Other Tongues-Other Flesh » au sujet de la réincarnation :
“Le fait que certains des visiteurs extraterrestres venant sur Terre à notre époque vécurent autrefois sur cette même Terre fut montré avec force pendant la conversation de George Adamski avec le Vénusien près de Desert Center, Californie, le 20 novembre 1952. À la page 204 des ‘Soucoupes volantes ont atterri’, Adamski nous dit : ‘Se désignant alors lui-même, il (le Vénusien) indiqua qu’il avait autrefois vécu ici sur cette Terre. Puis, pointant le doigt vers l’espace, il signifia que maintenant il vivait là-bas.’ Ainsi donc, ces âmes qui s’incarnèrent ici à de multiples reprises, ayant retenu finalement les leçons que la Terre avait à offrir, évoluèrent vers des plans d’existence plus élevés, plus majestueux. Certains nous sont revenus en “Soucoupes”, d’autres sont nés parmi nous !”
Ce thème de l’évolution des âmes et de la réincarnation deviendra au fil de ses livres de plus en plus prégnant, notamment dans « Les Gîtes secrets du lion ».
On peut bien sûr relire « Inside the Space Ships » d’Adamski pour mieux connaître les motivations plus globales de ces extraterrestres, ou relire, dans « Les Soucoupes volantes ont atterri », cette fameuse “conversation” entre Orthon et Adamski le 20 novembre 1952. Ils sont là pour nous aider ou plutôt nous avertir, à certaines périodes charnières, de certains dangers (comme le nucléaire dans les années 1950) ; à nous ensuite de nous débrouiller ; ces messagers ne feront pas le travail à notre place. Lors de mes deux premiers contacts, cette femme extraterrestre m’a averti que je faisais fausse route ; j’ai écouté ce qu’“elle” m’avait transmis télépathiquement et je me suis débrouillé pour revenir sur le bon chemin. “Elle” m’a juste averti et j’ai suivi ses conseils. Les messages contenus dans « Inside the Space Ships » reposent sur le même principe.
Photos de la collection privée de Michel Zirger dans son salon à Tokyo. A gauche, Williamson effectue un moulage de plâtre des empreintes de pas laissées par Orthon. A droite, la photo de la soucoupe volante d’Orthon prise le 13 décembre 1952 par Adamski.
Quand vous voit-on en France pour, peut-être, une tournée médiatique autour de votre travail ?
S’il y a une demande express, pourquoi pas… tout dépendra de l’accueil réservé à mon livre. Quand je viens en France, je ne sors jamais de l’axe Saint-Germain-en-Laye, Le Pecq, Le Vésinet, Chatou. C’est ma ligne orthoténique à moi… Saint-Germain-en-Laye, j’y suis né, Le Pecq c’est là qu’est apparue la soucoupe volante de ma mère en juillet 1964 pour disparaître ensuite en direction du Vésinet, et Chatou c’est là où je réside désormais lors de mes séjours franciliens.
Le GEEPI tient à remercier chaleureusement Monsieur Michel Zirger, pour avoir répondu si gentiment à nos questions et pour nous avoir donné quelques photos personnelles pour illustrer ses propos. Il semble évident que cet article ne peut servir que d’amuse-bouche avant la sortie du nouveau livre de Michel Zirger, « Extraterrestres : le contact a déjà eu lieu », en octobre prochain, aux éditions JMG. Cet ouvrage, bien plus détaillé que cette interview, va permettre de revoir, sous un autre angle, les cas Adamski et Williamson, dans les pays francophones. Le cas Adamski a vraisemblablement été injustement et sévèrement discrédité pendant de nombreuses années. Il est désormais important de revoir notre copie, nos jugements, et de prendre le temps d’aller voir ce qui se cache réellement derrière cet événement planétaire. Si effectivement certaines personnes considèrent que la photo de la soucoupe volante prise par Adamski est un faux, elle ne doit pas, à elle seule, discréditer l’ensemble de son histoire. L’Homme est un être créant facilement raccourcis et amalgames par confort intellectuel, et ainsi il n’hésite pas à jeter le bébé avec l’eau du bain dès que des doutes sont émis. Il est un fait indéniable : il s’est bien passé quelque chose le 20 novembre 1952, et un certain nombre de faits crédibilisent considérablement cet évènement :
– L’observation de plusieurs aéronefs, par plusieurs personnes, le 20 novembre 1952. On parlera de vaisseau mère et de soucoupes volantes.
– La déclaration sous serment des observations faites par ces témoins.
– L’observation avec des jumelles, par Williamson, de la conversation entre Adamski et Orthon.
– La présence de plusieurs empreintes au sol laissées par le Vénusien Orthon, qui seront photographiées et sur lesquelles sera appliqué un moulage avec du plâtre de Paris.
– Le survol de la zone, ce même jour, par un bombardier et des avions de chasse de l’US Air Force, pendant plus de deux heures.
– La photo de la soucoupe volante publiée dans le journal « The Phoenix Gazette », le 24 novembre 1952, issue d’une pellicule non développée. Adamski et Williamson ne pouvaient donc pas être sûrs de ce que contiendrait le cliché photographique au moment où ils le donnèrent au journal.
Etc.
Williamson provoque également une polémique générale, à cette époque, quant à sa vision de l’histoire de l’humanité, à travers les liens qui existeraient entre les êtres de l’espace et les hommes du passé. Tout comme Guillaume Delaage dans « Le choix atlante », Williamson expose, presque 60 ans plus tôt, une autre vision de notre passé, et donne des clés essentielles pour comprendre la condition humaine actuelle. Sur Terre se jouerait alors réellement une guerre entre les forces du bien et du mal. De par son approche, Williamson est un pionnier en son genre.
Patrice Gouez, pour le GEEPI
(Source : https://www.mondenouveau.fr/)