En 1928, à partir des morceaux du HM-6, Mignet construit le HM-8 un appareil classique de type Blériot, son premier appareil ayant vraiment volé et qui connaîtra un succès considérable auprès des amateurs. Il publie, dans le journal "Les Ailes" avec la bienveillance de son rédacteur en chef Georges Houard, une série d'articles à partir de mars 1928. Ces articles suscite l’engouement car à l'époque, posséder son propre avion coûte très cher. Même en bénéficiant de la prime d'achat octroyé par le gouvernement, qui représente pourtant la moitié du prix d'achat !. Il parait impossible aux passionnés de pouvoir construire son propre appareil pour seulement 3500Fr alors qu'un monoplace léger coûte facilement 15000Fr.
Henri Mignet va donc décrire, au fil des articles, comment il a construit son avionnette. Évidemment, les constructeurs professionnels ne vois pas cette concurrence, même amateur, d'un bon œil.
En 1929, des HM-8 construits par des amateurs font leurs premiers vols. Mignet assiste à une levée de boucliers des constructeurs professionnels. Il encourage la construction du HM-8 mais continue ses recherches vers d’autres formules.
Il publie en 1930 un livre manuscrit comportant les plans du HM-8 partagé ici.
Henri Mignet n'est pas un pilote exceptionnel. Le HM-8 à configuration Blériot classique réclame, comme tous les appareils de ce type, un apprentissage sérieux. Le principal défaut de la formule est la perte de contrôle à la suite d'un décrochage à basse vitesse. Henri n'échappe pas à la règle et détruit son HM-8, à la suite d'une perte de contrôle sur la plage de Royan, sans mal pour le pilote.
Mignet milite pour la simplification du pilotage, la sécurité des aéronefs et l'aviation pour tous. Les nombreux accidents d'avion causés par un décrochage suivi d'une vrille l'amènent à étudier un nouveau concept. Sa nouvelle formule (HM-13) se pilote sur deux axes, contrairement aux autres dérivant du modèle Blériot de type trois axes. Il a supprimé la gouverne de profondeur (celle qui permet de monter ou de descendre) qui, placée à l'arrière, fonctionne en déportance contrairement aux formules canard où elle est à l'avant. Il agit sur l'incidence de l'aile avant qui, couplée au manche à balai, fait monter et descendre. Il supprime également les ailerons (qui permettent de virer) en surdimensionnant la gouverne de direction. Ce nouvel avion a pour particularité de s'incliner automatiquement en virage et de ne pas pouvoir décrocher. L'aile arrière produit un effet de fente empêchant le décrochage de l'aile avant. À faible vitesse, le Pou-du-Ciel s'enfonce comme un parachute à une vitesse de l'ordre de trois mètres par seconde sur une pente de 45°. Lors de cette descente, l'appareil réponds toujours aux commandes de son pilote.
Le 10 septembre 1933, il effectue le premier vol du HM-14 (Pou-du-ciel formule définitive) construit en un mois. En novembre 1934, il publie un livre, Le Sport de l’air, consacré au HM-14 et présente son pou du ciel au 14e Salon de l’aéronautique.
Henri avait prouvé, avec son HM-8, que la construction amateur était possible et économiquement valable. Cette fois-ci avec le HM-14, il invente une formule aérodynamique qui résout le principale défaut de l'avion de type Blériot, le décrochage et la vrille.
Mais ceci est une autre histoire...
Copyright All Rights Reserved
Developed & Designed by Alaa Haddad