By Anarkia333 |
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Sources - Textes Antiques

 


Livre


 

Lorsque les dieux faisaient l'homme: Mythologie mésopotamienne
(123 vers)
555. Enlil: Marre du tapage des Hommes: fléaux: tempête/Fièvres....
556. Plainte de Supersage auprès d'Ea/Enki 
556. Sècheresse pour couper les Matrice des Humains 

557. Enki et ses Monstres: garde le verrou de la Mer 

557. Famine: 6ème jour: Cannibalisme fils/Filles 

559. Enki/Supersage: descende en Apsû

 

Sources META - Textes Antiques

Texte Français 

Atrahasis (Version K3339 +) 

 

IV : 1 Douze cents ans ne s’étaient pas écoulés
Que le territoire se trouva élargi
Et la population multipliée.
Mais leur rumeur incommoda Enlil :
Le sommeil le fuyait, avec tout ce tapage.
Il tint donc assemblée

5 Et s’adressa aux dieux, ses enfants :
« La rumeur des humains est devenue trop forte :
J'en suis incommodé,
Et le sommeil me fuit, avec tout ce tapage.
Commandez donc que leur survienne
l’Epidémie,

10 Pour que Namtar diminue leur rumeur !
Que soufflent contre eux, en tempête,
Maladies, fièvres, épidémies et pestilences ! »
Ils commjandèrent donc que leur survienne
l’Epidémie,
Pour que Namtar diminuât le tumulte des
hommes :

15 Et soufflèrent contre eux, en tempête,
Maladies, fièvres, épidémies et pestilences.
Mais au destin d’un homme, appelé Supersage,
Ea, son maître, veillait :
Car s’il ne [...] pas avec lui,

20 Son dieu, Ea, le prenait volontiers pour
interlocuteur.
Supersage ouvrit donc la bouche, prit la parole
Et s’adressa à Ea, son seigneur :
« Les hommes se complaignent, monseigneur Ea ;
Le mal venu de vous consume la terre !

25 Seigneur Éa, les gens murmurent,
Le mal venu des dieux consume la terre !
Puisque vous nous avez créés,
Eloignez donc de nous
Maladies, fièvres, épidémies et pestilences ! »
Ea ouvrit la bouche, prit la parole
Et s’adressa à Supersage :

30 « Ordonnez aux crieurs-publics de proclamer,
A grand éclat, dans le pays :
“Ne rendez plus d’honneurs à vos dieux,
N’implorez plus vos déesses.
Mais pratiquez le culte du seul Namtar :
A lui seul présentez vos offrandes-alimentaires,
A lui seul portez vos plat s-cuits,

35 Et ne bénissez plus que lui.
Lors, confus de tant de présents,
Il suspendra son action maléfique ! »
Enlil tint donc assemblée
Et s’adressa aux dieux, ses enfants :
« Ne leur causez donc plus [...].
Et pourtant, loin d’avoir diminué
Les hommes sont plus nombreux
qu'auparavant !

40 Leur rumeur m’incommode
Et le sommeil me fuit, avec tout ce tapage !
Coupez donc les vivres aux hommes
Et que se raréfient leurs plantes-nourricières !
Qu’Adad, là-haut, tempère ses pluies ;

45 Qu’il bloque les cours-d'eau, en-bas,
Et que la crue n’arrive plus de sa source !
Que les champs diminuent leur rapport :
Que Nisaba verrouille sa poitrine,
Que sèchent les prairies herbeuses
Et que la large plaine se couvre de salpêtre !
Que la terre retourne son sein,
Pour que n’en sortent plus de légumes
Ni n’en poussent de céréales !

50 Ainsi sera vouée aux hommes une malédiction,
Les matrices, nouées, ne portant plus d’enfants !»
Les dieux coupèrent donc les vivres aux hommes
Et se raréfièrent leurs plantes-nourricières.
Adad, là-haut, tempéra ses pluies ;

55 II bloqua les cours-d’eau, en-bas,
Et la crue n’arriva plus de sa source.
Les champs diminuèrent leur rapport :
Nisaba verrouilla sa poitrine,
Les prairies herbeuses séchèrent,
Et la large plaine se couvrit de salpêtre.
La terre retourna son sein,
Dont ne sortirent plus de légumes
Ni ne poussèrent de céréales.

60 Ainsi fut vouée aux hommes une
malédiction,
Les matrices, nouées, ne portant plus d’enfants.

V : 2 Pendant qu’Éa, avec ses monstres,
1 Gardait le verrou qui barricade la mer,
Adad, là-haut, tempérait ses pluies,
Il bloquait les cours-d'eau, en-bas,
Et la crue n'arrivait plus de sa source.

5 Les champs diminuaient leur rapport :
Nisaba avait « verrouillé sa poitrine»,
Les prairies herbeuses avaient séché,
Et la large plaine s'était couverte de salpêtre.
La terre avait retourné son sein,
Dont ne sortaient plus de légumes
Ni ne poussaient de céréales !
Une malédiction était vouée aux hommes,
Les matrices, nouées, ne portant plus

10-11 [...] d’enfants.
Lorsque arriva la seconde année,
On vida les greniers ;
Lorsque arriva la troisième,
Tous les traits s'étaient altérés d’inanition ;

15 Lorsque arriva la quatrième,
Les gens tenaient de moins en moins de
place :
Leurs larges épaules contractées,
Ils déambulaient, accablés, par les rues ;
Lorsque arriva la cinquième,
Les filles empêchaient leurs mères d'entrer,
Et les mères n’ouvraient plus la porte à
leurs filles —

20 Les filfies contrôlaient les balances de leurs
mères,
Les mères celles de leurs filles;
Lorsque arriva la sixième,
On servit les filles pour repas
Et les fils pour pitance !
Les [...] étaient pleins de [ ...] :
Une maison dévorait l'autre.

25 Les visages étaient comme couverts de
malt
Les gens ne vivaient plus que d’un filet de
vie.
Mais au destin de l’homme appelé Supersage,
Ea son dieu, veillait :
Car s'il ne [...] pas avec lui,

30 Son dieu, Ea, le prenait volontiers pour
interlocuteur !
Or, Supersage cessa de fréquenter son dieu
Et installa sa couche sur la rive du fleuve,
Alors que toutes voies d’eau étaient à sec.

VI : 1 Lorsque arriva la seconde année,
On vida les greniers ;
Lorsque arriva la troisième,
Tous les traits s’étaient altérés d’inanition ;
Lorsque arriva la quatrième,
Les gens tenaient de moins en moins de
place :

5 Leur larges épaules contractées,
Ils déambulaient, accablés, par les rues ;
Lorsque arriva la cinquième,
Les filles empêchaient leurs mères de rentrer
Et les mères n’ouvraient plus la porte à leurs filles
Les filles contrôlaient les balances de leurs
mères,
Les mères celles de leurs filles ;

10 Lorsque arriva la sixième,
On servit les filles pour repas
Et les fils pour pitance.
Les [ ...] étaient pleins de [...]
Une maison dévorait l’autre
Les visages étaient comme couverts de
malt 

15 Les gens ne vivaient plus que d’un filet de
vie !
La mission que [...] avaient reçue [...],
Entrèrent [...],
[ ...] les instructions de Supersage :
« Seigneur, le pays [...],

20 Que l'on ne [... pas] un signe...

21-23 : sont perdus, avant la fin du morceau de
tablette. Le récit se continuait peut-être sur un petit
éclat détaché de cette dernière, mais on n’y lit plus que
cinq débuts de lignes : —
24 s. : inintelligibles. —

26 Après que [..,]
Je descendrai en l’Apsû demeurer près de toi !
La première année [...]

 

(Source: Lorsque les dieux faisaient l'homme: Mythologie mésopotamienne ; p: 555-559)