L'utilisation de la technique de la mortoise avec des coins en Acier est sujet à débat.
Le centre de recherche Terrae Genesis démontre par le calcul que des coins en Bronze et non en bois ont pu être utilisé, chose que maîtrisait les Egyptiens et beaucoup d'anciennes civilisations, mais que taillé les formes rectangulaire nécessite un Acier.
Les techniques d'abrasion à la scie avec du sable ou avec un cylindre en cuivre ne permettent pas de faire des formes rectangulaire, mais comme le démontre Stocks, le Silex permet la taille de roche dur, il est donc envisageable, en théorie, de tailler des trous rectangulaires avec du Silex, et même d'utiliser l'abattage au Feu pour allez plus rapidement.
Il est possible que la majorité des blocs avec des trous rectangulaires pour une attaque à la mortoise soit faites récemment, car de nombreux sites subissent et ont subis du vandalisme pour récupéré des roches.
Concernant les Incas, Protzen pense qu'il trouvais des Blocs au hasard dans les carrières, voir utilisait des bâton en Bois/bronze pour les extraire des fissures. Il pense que les traces trouver de travail à la mortoise sur un bloc a la Carrière de Cachiqata et sur un bloc au Machu Picchu sont récente.
Sources - Mégalithe
♦Livre♦
Le travail des roches dures dans l’Égypte ancienne
29. Calcul des coins en Bois/Cuivre/Acier
32. Bonnie M. SAMPSELL
« The geology of Egypt, a traveler’s handbook »
Édition AUC Press, 2003, 2014, 256 pages, ISBN 978-977-416-632-7
De récentes expériences montrent que le bois ne permet pas de fendre la roche. Les trous eux-mêmes ont dû être faits en utilisant des outils en fer ou en acier, ainsi que le feront plus tard les Grecs ou les Romains. Deux pièces métalliques étaient placées dans les trous, et le coin introduit entre elles. Ces méthodes d’extraction sont encore utilisées aujourd’hui. Nombre de ces trous vus dans les granites de sites archéologiques ont pu être réalisés à des périodes beaucoup plus récentes.
33. Jean-Paul GREMILLIET
Propos recueillis par Étienne DUCHENE
« Une carrière »
Édition l’Atelier de la Mémoire, 2014, 252 pages, ISBN 978-2-915682-36-6
J’avais entendu jusque-là de nombreuses théories, dont celle des coins en bois. Je n’y ai jamais cru, parce que, de toute ma vie, je n’ai jamais rencontré un seul carrier capable d’éclater un bloc de granit avec un coin en bois gonflé d’eau ou gonflé par le gel. Malheureusement, cette légende est restée ancrée dans les esprits. Elle vient sûrement de très loin, et pourquoi pas des spéculations faites par les égyptologues ?
Comment tailler le granit d’Assouan, une roche très dure, si l’on n’avait pas de fer ? Avec du bronze, c’était impossible. Or sur la carrière de l’obélisque inachevé, entre autres, le granit est piqueté, et l’on
voit des traces de mortoises faites par des outils au bout pointu, au fond desquelles on peut remarquer des traces de fer oxydé. Si l’on regarde l’obélisque de Louxor à Paris, on constate que les ciselures sont extrêmement fines. Les Égyptiens ont donc utilisé de très bons outils, certainement en fer, et des carriers qui étaient des experts ! Il est certain qu’à l’époque de Ramsès il n’y avait pas de fer en Égypte, ce qui d’ailleurs handicapait le pharaon dans ses combats contre les Hittites, qui possédaient des armes en fer, et avec lesquels les conflits étaient fréquents. Les gisements de fer des Hittites contenant du carbone, ils arrivaient même à en faire un acier très dur. Les hasards de la guerre et de la diplomatie, et probablement l’intérêt réciproque bien compris des deux parties, amenèrent Ramsès, père de nombreux enfants, à marier une de ses filles à l’un des rois hittites. La paix revint, et cette alliance donna l’accès au fer aux artisans égyptiens.
36. Louise Marie DIOP-MAES
« La question de l’Âge du fer en Afrique »
ANKH Revue d’Égyptologie et des Civilisations africaines, n°4/5, 1995-1996, pp. 278-303
p. 279
« La métallurgie du fer est apparue en Afrique occidentale vers 2 800 BC, voire plus tôt. (…) Le fer trouvé en Asie et en Nubie est trop tardif pour expliquer la présence en Égypte, de quelques échantillons de fer de gisement, datant de l’époque des pyramides (XXVIIe siècle BC), alors que l’Égypte est dépourvue de ce minerai. Il n’est pas impossible que le fer soit venu du Soudan occidental et central par l’Ennedi (HUARD), dans le cadre d’un réseau d’échanges très étendu, quand le Sahara était moins désertique. »
p. 291-292
Citation de Cheikh Anta DIOP : « L’usage du fer de minerai, par opposition au fer météorique, est attesté en 2 600 avant JC en Egypte, par plusieurs spécimens de fer doux (« La métallurgie du fer sous l’ancien Empire égyptien », Bulletin de l’IFAN, t. XXXV, série B, n°3, pp. 532-547). (…) Donc, qui a fabriqué du fer doux est passé par l’acier ; tel était le cas des Egyptiens des pyramides, tel est aussi le cas du forgeron de l’Afrique noire. (…) Le forgeron affineur qui, par un réchauffage et un martelage approprié de la fonte, réduit le carbone jusqu’au taux voulu correspondant au type d’acier ou de fer désiré ; son travail équivaut à celui réalisé dans un convertisseur Bessemer, où l’on réduit la fonte en acier. L’acier ne sort donc jamais d’un haut fourneau, ce serait trop beau ; il est l’œuvre du forgeron affineur. (…) La maîtrise de la métallurgie du fer par les Égyptiens 2 600 BC est attestée ; à l’époque, ce fer ne pouvait pas provenir de l’Orient, l’Égypte n’ayant pas de minerai de fer, celui-ci ne pouvait venir que de la Nubie et du reste de l’Afrique noire. (…) Les forgerons fondeurs modifiaient leurs fours et leurs procédés selon les nécessités et les circonstances (qualité et nature du minerai, usage auquel la matière à sortir du fourneau est destiné …). »
p. 295-296
Citation de Cheikh Anta DIOP (« La métallurgie du fer sous l’ancien Empire égyptien », Bulletin de l’IFAN, t. XXXV, série B, n°3, pp. 532-547) : « Le vendredi 26 mai 1837, pendant que le colonel Howard VYSE poursuivait ses recherches archéologiques en Basse-Égypte, un de ses collaborateurs M. HILL découvrit un morceau de fer, dans les joints intérieurs de la maçonnerie, sur la face sud, près de l’orifice du canal d’aération de la grande pyramide. Il résulta de l’examen minutieux fait immédiatement par les inventeurs eux-mêmes que l’endroit où la pièce fut trouvée était resté intact jusque-là, n’avait jamais été violé auparavant. (…) Les Égyptiens avaient déjà maîtrisé la technique métallurgique d’extraction du fer à partir du minerai, et utilisait celle-ci pour fabriquer non pas des objets votifs ou magiques mais des outils pour travailler dans la vie quotidienne ; l’instrument trouvé dans les interstices de la grande pyramide est une houe. (…) Un autre échantillon de fer de minerai formant un bloc trouvé à Abydos, VIème dynastie (2 500 av. JC), a été authentifié par M. Ch. HAWKES. (…) Les archéologues et les historiens occidentaux tiennent à distinguer, en ce qui les concerne, deux périodes au moins dans l’histoire de la métallurgie du fer : puisque l’invention du procédé d’extraction du métal à partir du minerai est incontestablement africaine et égyptienne, on valorise une seconde étape, celle de la production « en quantité appréciable » dont le mérite reviendrait aux Hittites, « mérite » c’est bien le terme qui convient pour résumer les préoccupations de « nos » archéologues. En tout cas, en 2 700 avant JC les Hittites n’existaient même pas encore en tant que peuple dans l’histoire. »
37. Pierre CROZAT
« Le Génie des Pyramides »
Thèse, Institut Polytechnique de Lorraine, École des Mines de Nancy, 2002, 312 p.
p. 209-210
« La question des « outils de fer », posée par le texte d’Hérodote, est toujours sujet à polémique entre égyptologues (Mauny 1952 ; Leclant 1956) et certains pré-historiens Le Génie des Pyramides, Pierre Crozat, 2002 - 210 - extérieurs (Lhote 1952 ; Diop 1973, 1976 ; Mohen 1990, 2001). Citons un passage du livre « Aux origines de la métallurgie du fer en Afrique » Une ancienneté méconnue. Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, Ed. UNESCO 2002 : (p. 190)« Remarquons que les dates obtenues à Égaro permettent de considérer comme possible l’origine ouest-africaine des quelques échantillons de minerai de fer trouvés en Égypte et datant de l’Ancien Empire (2 565-2 181 av. J.-c.)(attesté par J-P. Mohen), d’autant qu’en Mésopotamie et en Anatolie, les dates sont comprises entre 2 450 et 2 100 av. J.-c., sauf à confirmer celle de Samarra. Notons que les vestiges de fer sont généralement rouillés. » Il serait pour le moins « cocasse » mais cependant lourd de conséquence – d’autant plus qu’un texte du Fayoum récemment déchiffré, et datant de 3 500 avant J.-C., atteste que les Égyptiens savaient alors extraire le fer du minerai. - que J-P. Mohen, Cheik Anta Diop, Henri Lhote finissent par se faire entendre, démontrant ainsi qu’Hérodote avait raison, là aussi. »
38. Conclusion
Le territoire de l’Égypte ancienne est riche d’une variété pétrographique allant des roches sédimentaires (grès et calcaires) aux roches métamorphiques (gneiss et migmatites) en passant par les roches magmatiques plutoniques (granites, granodiorites, dolérites et diorites) et volcaniques (basaltes, andésites). Malheureusement nous avons constaté que l’outil pétrographique avait été bien trop peu
mis au service de l’égyptologie. La fracturation développée lors des différentes orogenèses découpe les massifs de roches dures selon des réseaux de failles et de diaclases. Le carrier égyptien, dès les premières dynasties, a donc pu choisir des blocs déjà partiellement dégagés ou déchaussés, selon ses critères de dimensions et de morphologie. L’extraction nécessitait parfois plus que le simple prélèvement de blocs choisis.
Nous proposons que la technique des mortoises (ou emboîtures) ait pu être développée dès lors. Soit en frappant des mortoises à la dureté élevée (en acier) pour créer et propager un train d’ondes de choc qui fendent le bloc, soit éventuellement en utilisant des mortoises plus tendres (bronze) insérées ou non entre des gailles et en développant un foyer dans des rigoles afin de provoquer une dilatation du métal exerçant une pression suffisante pour ouvrir le bloc. Cette dernière hypothèse est néanmoins difficile à tenir, du fait de la présence de telles structures à la verticale… Dans les deux cas, il était indispensable de creuser les trous de mortoises (souvent nombreux et rapprochés) et donc de disposer d’un métal à la dureté suffisante : seul un acier trempé semble être à même de réaliser cette fonction.
Inca Quarrying and Stonecutting - Jean-Pierre Protzen
4. And indeed, tools are rare at this site. It was not until a subsequent visit to Kachiqhata in 1983 that I did discover three hammerstones, one of quartzite, one of chert, and one unidentified to date, at the starage yard near Muyupata. Since I shall argue below that there is only very scant evidence that the Incas split rocks with the aid of wedges, I am rather skeptical about Outwater's claim that he found picks and wedges.
5. The quarrying of this stone does not pose any major problems. Even the densest quality is still fractured enough so that it can easily be broken out of the face of the rock. To break it out, the Inca quarrymen may have used pry bars of bronze, of the kind exhibited in the museums in Cuzco and Lima, or they may have simply used wooden sticks, as I have observed contemporary quarrymen do.
5. Squier wrote about Rumiqolqa:
Of the manner in which the stones were separated from the natural rock there are here, as in other places, abundant illustrations. Excavations were made, where possible, under the masses of rock, so as to leave some portions of them impending. A groove was then eut in the upper surface on the line of desired fracture, in which oblong holes were worked to a considerable depth, precisely in the manner now practiced. The presumption is strong that wedges of dry wood were driven into these hales, and water turned into the groove. (Squier, 1877, p. 419)
Neither at Rumiqolqa nor at Kachiqhata did I encounter evidence conclusive enough to confirm the use of this technique by the Inca quarrymen. I found the only positive indications of such usage on a single block of red granite on the ramp up to the site of Ollantaytambo. A short channel, 145 cm. long, 4 cm. wide, and 2 cm. deep, traverses the top face of this block. In the channel are 3 ho les, from 10 to 13 cm. long, 4 cm. wide, 6 cm. deep, and from 32 to 34 cm. apart. Ten more such hales are to be found in the block, three of which are curiously staggered across the top face. The irregular shape of the hales, their rounded edges and bottoms, the sinuous tracing of the channel, and the pit marks in it strongly suggest that channel and holes were pounded out rather than eut with a chisel (fig. 11).
This example is in sharp contrast to the one split rock in the quarries at Machu Picchu, which features clean eut wedge holes, regular in shape and size, but no channel. There can be little doubt that these
holes were eut with a metal chisel (fig. 12). I am led to believe that the rock at Machu Picchu has been split in more recent times. The lack of traces of channeling and of the use of wedges does not, of course, rule out the application of this technique by the Inca quarrymen to mining stone or to breaking up large blocks. However, contrary to most accounts in the literature, it does suggest that the technique was not in common use.