By Anarkia333 |
2014
00:52:00

Quand les migrants contribuent à enrichir les opérateurs financiers internationaux à l’heure de la mondialisation. Une enquête édifiante au coeur d’un phénomène souvent occulté.

Western Union, MoneyGram... : aux États-Unis, en Europe et dans la péninsule arabique, il suffit, pour envoyer de l’argent à l’étranger, de se rendre à un guichet et de verser une somme en liquide, laquelle est bientôt remise à son destinataire en Amérique latine, en Afrique ou en Asie. Selon la Banque mondiale, 420 milliards de dollars seraient transférés chaque année par 200 millions de personnes dont la plupart travaillent loin de leur terre natale – souvent dans d’âpres conditions – pour nourrir leur famille restée au pays.

Des Chinois qui confectionnent des vêtements made in Italy dans les usines de Prato aux Népalais ignorants du vertige qui entretiennent les systèmes de climatisation des gratte-ciel de Dubaï en passant par les Honduriens sans-papiers qui s’éreintent sur des chantiers en Floride, cette enquête édifiante plonge au cœur du phénomène. Ces transferts d’argent engraissent les opérateurs via les frais facturés et les spéculations autour des taux de change, en favorisant parfois au passage le blanchiment d’argent. Des milliers de sociétés se partagent ce marché lucratif de plus en plus segmenté. Les migrations économiques deviennent ainsi sources de revenus, les sommes versées constituant désormais une part importante du PIB dans certains pays, au détriment des projets de développement.