By Anarkia333 |
2013
00:52:00

Dans une Amérique tout juste sortie de la Grande Dépression, l'audacieux Orson Welles, âgé de 23 ans, invente une attaque de martiens. Un moyen prodigieux pour faire la promotion de son adaptation du célèbre livre de H. G. Wells, "la guerre des mondes". Retour sur un évènement à l'origine d'une hystérie collective sans équivalent dans l'histoire.

30 octobre 1938. À la veille d'Halloween, des millions d'auditeurs américains sont rivés à leur poste de T.S.F. Média de masse, la radio convoque alors le monde et la fiction dans le salon et s'écoute en famille. Tout juste sortie de la Grande Dépression, tandis que la guerre menace en Europe, l'Amérique s'inquiète de l'avenir. C'est dans ce contexte qu'un jeune et génial réalisateur de 23 ans, nommé Orson Welles, a adapté pour CBS La guerre des mondes, le livre de H. G. Wells. Orchestrant une interruption exceptionnelle des programmes, il met en scène sa fiction sonore comme un bulletin d'alerte, et annonce à l'antenne, à 20.15, que les Martiens ont débarqué dans le New Jersey ! Aussitôt, la panique s'empare du pays, la nouvelle faisant ressurgir les angoisses profondes de la nation. Les réservistes de la région inondent même les casernes d'appels pour proposer de se battre... Ce prodigieux scénario catastrophe a réussi au-delà de toute espérance.

Pouvoir de suggestion

À travers de foisonnantes archives, La guerre des mondes selon Orson Welles retrace et explore cet événement, à l'origine d'une hystérie collective sans équivalent dans l'histoire. Immortalisées par des milliers de lettres, les réactions du public, entre fascination pour la vie sur Mars et sidération devant sa propre crédulité, sont restituées de façon originale. Au centre de l'action, le jeune prodige Orson Welles, qui a d'emblée compris combien l'avènement du direct recèle de pouvoir de suggestion, dirige le spectacle avec maestria. Celui qu'un juge traitera de "furoncle sur le postérieur des théâtreux dégénérés" recourra ensuite à ses talents d'acteur pour feindre des regrets lors d'une conférence de presse non moins spectaculaire.