By Anarkia333 |
2004
0:57:00

Il y a 600 ans, Zheng He quittait le port de Nanjing, la capitale chinoise, pour sa première expédition maritime, à la tête d’une flotte forte de plus de 200 bateaux. 
En moins de trente ans, ce grand navigateur chinois a mené six autres voyages du même genre. 
Il a accosté une trentaine de pays et de régions d’Asie et d’Afrique, apportant le message d’amitié et de paix prônée par l’empereur chinois de l’époque. 
Il pourrait avoir découvert l’Amérique 70 ans avant Christophe Colomb. 
Pour étayer cette thèse, ce documentaire s’appuie sur des cartes anciennes, la présence de vestiges, d’épaves et même l’ADN de peuples auxquels Zheng He et les membres de sa flotte ont été confrontés.

Gavin Menzies affirme que les navigateurs chinois des flottes de Zheng He auraient abordé l’Amérique dès 1421, puis établi des colonies sur l’essentiel du continent. 
Son livre ayant connu un vrai succès de librairie, nous en proposons ici une critique détaillée car il constitue sans doute l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière d’histoire globale.

Selon Menzies, après avoir découvert l’Amérique du Nord, une flotte conduite par un lieutenant de Zheng He aurait fait le tour du Groenland et serait revenue en Chine par la côte Nord de la Russie. 
Une autre flotte aurait fait le tour de l’Amérique du Sud, de la Guyane jusqu’au Pérou et l’Équateur avant de traverser le Pacifique d’est en ouest (et deux fois dans le même voyage encore !). 
Une troisième aurait exploré les rives du continent antarctique. Et on l’aurait « oublié » du fait du soudain bannissement, par le pouvoir Ming, en 1433, de toute activité maritime lointaine. 
Au-delà du spectaculaire, le raisonnement de Menzies, invariable, consiste à relever des contours « anormalement » précis des territoires africains et américains sur des cartes anciennes, antérieures aux relevés des Européens, à en déduire que ces « anachronismes » montrent que des navigateurs les avaient précédés et à conclure que ce ne pouvaient être que les Chinois des expéditions de Zheng He. 
Utilisant la connaissance des vents et des courants marins, il en déduit ensuite des itinéraires plausibles susceptibles d’avoir permis une telle cartographie, et tente alors de trouver des indices d’une présence chinoise sur ces parcours. Sur ces bases, il reconstruit une chronologie des voyages des quatre lieutenants de Zheng He.

La méthode est évidemment discutable : l’authenticité des cartes fait parfois débat, les précisions des contours sont souvent relatives ou imaginaires, les vents et courants sont éventuellement « tordus » ou considérablement simplifiés par l’auteur..