By Anarkia333 |
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Sources - Textes Antiques

 


Textes Antiques


 

Corpus Hermeticum - Livre II: ASCLÈPIOS
VI
La perfection est atteinte quand la vertu de l'homme le préserve des désirs et lui fait mépriser tout ce qui lui est étranger. Car les choses terrestres, dont le corps désire la possession, sont étrangères à toutes les parties de la divine pensée. On peut les appeler des possessions, car elles ne sont pas nées avec nous, elles ont été acquises plus tard. Elles sont donc étrangères à l'homme, et le corps lui-même nous est étranger, de sorte qu'il faut mépriser et l'objet du désir et ce qui nous rend accessibles au désir.
Donner à la raison la direction de l'âme, tel est le devoir de l'homme afin que la contemplation du divin lui fasse prendre en mépris et en dédain cette partie mortelle qui lui a été unie pour la conservation du monde inférieur. 

 

Corpus Hermeticum - Livre IV
II.
DE L'ACTIVITÉ ET DU SENTIMENT

Dans les êtres animés, il y a deux autres énergies qui accompagnent les passions et les sensations, ce sont la joie et la tristesse. Sans elles l'être animé, et surtout l'être raisonnable, ne sentirait rien; on peut donc les considérer comme les formes des affections chez les êtres raisonnables, ou plutôt chez tous les êtres vivants. Ce sont des activités manifestées par les sensations, des mouvements corporels produits par les parties irrationnelles de l'âme. La joie et la tristesse sont toutes deux très mauvaises; car la joie, c'est-à-dire la sensation accompagnée de plaisir, entraîne après elle de grands maux; la tristesse produit des peines et des douleurs plus fortes : elles sont donc mauvaises l’une et l'autre.

IX
— Il y a donc, mon père, une vérité, même sur la terre?

— Ton erreur n'est pas inconsidérée, mon fils. La vérité n'est pas sur la terre, ô Tatios, et elle n'y peut pas être, mais elle peut être comprise par quelques hommes auxquels Dieu donne une vision divine. Rien n'est vrai sur la terre, il n'y a qu'apparences et opinions; tout est vrai pour l'intelligence et la raison; ainsi, penser et dire le vrai, voilà ce qu'il faut appeler la vérité.

— Quoi donc? il faut penser et dire ce qui est, et rien n'est vrai sur la terre?

— Il y a cela de vrai qu'on ne sait rien de vrai. Comment en pourrait-il être autrement, mon fils? La vérité est la vertu parfaite, le souverain bien qui n'est ni troublé par la matière, ni circonscrit par le corps, le bien nu, évident, inaltérable, auguste, immuable. Or, les choses d'ici-bas, tu le vois, mon fils, sont incompatibles avec le bien; elles sont périssables, changeantes, altérables, passant d'une forme à une autre. Ce qui n'est pas même soi peut-il être vrai? Tout ce qui se transforme est mensonge, non seulement en soi, mais par les apparences qu'il nous présente l'une après l'autre.

— L'homme même n'est-il pas vrai, mon père?

— Il n'est pas vrai en tant qu'homme, mon fils. Le vrai ne consiste qu'en soi-même et demeure ce qu'il est. L'homme est composé d'éléments multiples et ne reste pas identique à lui-même. Tant qu'il habite le corps, il passe d'un âge à un autre, d'une forme à une autre. Souvent, après un court intervalle de temps, les parents ne reconnaissent plus leurs enfants, ni les enfants leurs parents. Ce qui change au point d'être méconnaissable est-il quelque chose devrai, ô Tatios? n'est-ce pas plutôt un mensonge que cette succession d'apparences diverses? Ne regarde comme vrai que l'éternel et le juste. L'homme n'est pas toujours, donc il n'est pas vrai ; l'homme n'est qu'apparence, et l'apparence est le suprême mensonge.