Bernard Werber (prononcer /vɛʁbɛʁ/), né le 18 septembre 1961 à Toulouse, est un écrivain français. Il est principalement connu pour sa trilogie des Fourmis.
Son œuvre, traduite dans une trentaine de langues, fait se rencontrer spiritualité, science-fiction, polar, biologie, mythologie, etc. L'auteur qualifie parfois son style de « philosophie-fiction ».
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Alors que sort le second volet de sa trilogie « Troisième Humanité », l’écrivain aux nombreux best-sellers nous révèle ses secrets d’écriture et revient sur ce qui nourrit sa spiritualité au quotidien.
Troisième humanité débute sur l’idée que la Terre est un organisme vivant. Est-ce une idée romanesque ou est-elle basée sur la recherche scientifique ?
L’idée est ancienne. Que la Terre soit vivante me semble une évidence, inscrite au fond de nos cellules. Et cette intuition forte est confirmée par toutes les cosmogonies, ainsi que, d’une certaine façon, par la science elle-même. Pour moi, à partir du moment où elle respire, palpite, émet des sons, elle répond à tous les critères du vivant.Au mot « vivant », on associe souvent ceux de conscience, d’intelligence.
Il existe quatre niveaux d’expérience : la matière, la vie, l’intelligence et la conscience. Dans Troisième humanité, j’ai imaginé que la Terre était non seulement matière, vie et intelligence, mais aussi conscience. En tant qu’écrivain de science-fiction, j’ai la possibilité de laisser aller mes intuitions, de les mêler, puis de les présenter de manière romanesque afin d’amener le lecteur à réfléchir à ce qu’il ressent. Les questions que je pose dans Troisième humanité sont différentes de celles des scientifiques – eux sont là pour apporter des réponses, moi pour interroger. Quelle est notre place dans l’univers ? La planète est-elle une partenaire ou une ennemie ? Comment tout cela pourrait-il avancer dans le futur ?Le monde scientifique semble réticent envers les phénomènes inexpliqués, alors que c’est vers lui qu’on se tourne quand on est confronté à un questionnement…
Parce qu’on attend de lui des réponses. Quand j’allais interviewer des scientifiques, par exemple sur l’origine de l’humanité, beaucoup me disaient : « en réalité, on ne sait pas ». Impossible de faire la Une d’un magazine avec ça ! Le public attend des savants des réponses simples, claires et nettes. Mais les scientifiques les plus honnêtes vous diront que c’est un domaine en perpétuelle recherche, dans lequel il n’y aura jamais de réelle révélation. Le nombre de choses qu’on ignore est énorme : pourquoi l’être humain est-il sur Terre ? Comment et quand l’univers est-il apparu ? Comment fonctionnent la plupart des lois de physique ?… En outre, beaucoup des certitudes scientifiques du siècle dernier se sont révélées erronées. Les postulats actuels pourraient donc bien être remis en question dans les prochaines années par une nouvelle génération de chercheurs, dotés de nouveaux outils. ...