♦Textes Antiques♦
Corpus Hermeticum - Livre I: POIMANDRES
I. POIMANDRES
[18] Maintenant, écoute le reste du discours que tu désires entendre. La période étant accomplie, le lien universel fut dénoué par la volonté de Dieu ; car tous les animaux, d'abord androgynes, furent divisés en même temps que l'homme, et il se forma des mâles d'un côté, des femelles de l'autre. Aussitôt Dieu dit de sa parole sainte : Croissez en accroissement et multipliez en multitude (09), vous tous, mes ouvrages et mes créatures; et que celui en qui est l'intelligence sache qu'il est immortel et que la cause de la mort est l'amour du corps, et qu'il connaisse tous les êtres.
Corpus Hermeticum - Livre II: ASCLÈPIOS
VIII
Quelle est la raison de ceci, ô Trismégiste?
HERMÈS.
La voici, Asclèpios : Dieu, le père, le seigneur universel, ou quel que soit le nom encore plus saint et plus religieux qu'on pourra lui donner, et qui, à cause de notre intelligence, doit être sacré entre nous; mais en considérant sa divinité, nous ne pouvons le définir par aucun de ces noms. Car cette voix est un son provenant de la percussion de l'air et déclarant toute volonté de l'homme, ou la perception que son esprit a reçu par les sens. Ce nom, composé d'un nombre déterminé de syllabes pour servir de lien entre la voix et l'oreille, et de plus la sensation, le souffle, l'air, tout ce qui y est contenu, tout ce qui s'y rattache, voilà tout ce qu'exprime le nom de Dieu, et je ne crois pas qu'un nom, quelque complexe qu'il soit, puisse désigner le principe de toute majesté, le père et le maître de toutes choses. Mais il est nécessaire de lui donner un seul nom, ou plutôt tous les noms, puisqu'il est un et tout; il faut, ou dire que toutes choses sont son nom, ou le nommer des noms de toutes choses. Lui donc qui est seul et tout, possédant la pleine et entière fécondité des deux sexes, toujours fécondé par sa propre volonté, enfante tout ce qu'il a voulu procréer. Sa volonté est la bonté universelle, la même bonté qui existe en toutes choses. La nature est née de sa divinité, afin que toutes choses soient comme elles sont, comme elles ont été, et que la nature suffise à faire naître d'elle tout ce qui naîtra dans l'avenir. Voilà, ô Asclèpios, pourquoi et comment toutes choses ont les deux sexes.
Corpus Hermeticum - Livre III: LA VIERGE DU MONDE
II
— Comment les âmes naissent-elles mâles ou femelles?
— Les âmes, mon fils Hôros, sont congénères entre elles, comme venant d'une même région où le créateur les a modelées ; il n'y a parmi elles ni mâles ni femelles, cette distinction n'existe qu'entre les corps et non entre les incorporels. Si les unes sont plus énergiques, les autres plus molles, cela tient à l'air où tout se forme; cet air est le corps qui enveloppe l'âme ; c'est une combinaison formée de terre, d'eau, d'air et de feu. Dans les femelles le mélange contient plus de froid et d'humide que de sec et de chaud; l'âme qui y est renfermée est humide et disposée à la mollesse. Le contraire arrive dans les mâles ; il y a plus de sec et de chaud, moins de froid et d'humide; aussi dans les corps ainsi formés les âmes sont-elles plus vives et plus énergiques.