2015
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Les sensations et leur pouvoir de transformation - 22 janvier 2017

 

Bonjour à tous,

Je suis heureux de revenir vers vous pour vous partager un nouveau volet des enseignements que j’intègre graduellement dans ma propre vie. En vérité, le fait de vous les partager m’aide à mieux les comprendre, car cela m’amène à les organiser sous une forme plus compréhensible. 

Il existe autant de chemin d’évolution qu’il y a d’humains sur la Terre. Chacun observe la vie à travers le prisme de son propre vécu et de ses expériences, et ce que nous nommons l’évolution est en fait l’accumulation de cette sagesse acquise au cours de notre parcours de vie (qui comprend bien sûr les vies passées). En cours de route, les situations que nous expérimentons nous permettent de mieux nous connaître, car les états qu’elles soulèvent nous poussent à l’introspection. 

Quand nous observons notre vie, la plupart d’entre nous considérons être plus sage aujourd’hui que nous ne l’étions il y a de cela quelques années. Nous connaissons une progression naturelle qui fait en sorte que nous apprenons de nos expériences, grandissant ainsi en sagesse et en conscience à chacun de nos pas. 

Les êtres que nous rencontrons sur notre chemin nous permettent de mieux nous observer, car ils nous reflètent ce qui, de nous, cherche à être stimulé, éclairé. Tant ce qui nous fascine d’eux que ce qui nous irrite nous parlent de nous. Dans tous les cas, nous les attirons consciemment, ou inconsciemment, afin de servir notre évolution. 

L’engagement concret 
Personnellement, je situe la ligne qui sépare le «touriste spirituel» de l’être véritablement engagé sur son parcours d’évolution au niveau de sa capacité à se responsabiliser. Croire en la vie après la vie et à l’invisible est une chose. Mais comprendre et accepter vraiment que tout ce que l’on vit sur Terre, de l’événement le plus joyeux au plus malheureux, est créé par nous, consciemment ou inconsciemment, est beaucoup plus engageant. 

Cette vision de la vie est heurtante et plusieurs préfèrent ne pas la contempler, car elle remet en question un fonctionnement profondément ancré dans nos sociétés. Nous sommes attachés au concept que le bien s’oppose au mal et qu’il faille nous en protéger, évacuant du même coup l’idée qui suggère que nous portions ces deux facettes en nous. 

Nous avons tous été bourreaux, victimes, traitres, trahis, voleurs, volés, etc. Mais plus nous combattons nos propres ombres, ces expériences que nous préférerions oublier, plus elles s’amplifient, car nous les privons de notre lumière. Face à cette vision dualiste de la vie, nous avons collectivement préféré nous conditionner à croire que nous étions petits, vulnérables, impuissants et victimes des autres et du système dans lequel nous vivons, que nous associons aux agresseurs. 

Pour plusieurs, nourrir la sensation d’impuissance est un mode de vie, une idée difficile à abandonner, car elle apporte aussi des bénéfices concrets, à commencer par celui d’entretenir une forme de culpabilité existentielle enfouie dans l’inconscient. «J’ai déjà eu du pouvoir dans une autre vie et puisque je l’ai mal utilisé, je préfère ne plus en avoir. Ce sera ainsi plus simple à gérer». 

Mais lorsque nous acceptons de considérer l’extérieur comme une projection holographique de notre univers intérieur, il devient plus facile d’évoluer. Nous comprenons alors que nous ne sommes jamais victimes, car c’est toujours notre sagesse divine qui attire à nous les situations, afin de nous faire grandir. Nous apprenons ainsi à nous connaître en observant les états intérieurs qu’elles soulèvent en nous. 

Remettre en question les idées d’impuissance est un pas majeur que tous les spiritualistes sérieux doivent accepter de franchir un jour ou l’autre sur leur parcours, s’ils veulent retrouver leur pouvoir. 

Des scénarios répétitifs 
Si nous observons notre vie, nous constatons que certains scénarios semblent se répéter, se reproduire en boucle, alors que d’autres ne se vivent qu’une seule fois. Via ma pratique d’accompagnant individuel, je me suis questionné sur ce processus qui fait en sorte que l’intégration puisse varier autant d’un individu à l’autre, d’une situation à l’autre. Quels sont donc les facteurs qui soutiennent l’apprentissage d’une connaissance, et ceux qui la limitent? 

Je me dois ici de préciser que je ne parle pas d’individus, mais bien de situations. En vérité, il y a des personnes qui intègrent facilement un certain type d’expérience, tout en répétant d’autres scénarios dans leur vie. Ce qui est difficile à intégrer pour un peut ne pas l’être pour l’autre, et vice-versa. 

Nous pourrions tous pointer des zones de notre propre évolution où l’intégration nous semble plus difficile. Certaines situations nous marquent plus que d’autres, et parfois, sans comprendre réellement pourquoi, nous ressentons toujours un malaise lorsque nous y repensons. L’idée ici n’est donc pas de comparer les qualités évolutives des uns par rapport aux autres, mais d’observer que parfois, certaines expériences nous sont plus difficiles à gérer, même si nous acceptons d’en être les créateurs. Il ne s’agit donc pas ici de chercher à identifier des profils de personnalités, mais de comprendre le processus qui facilite l’apprentissage en profondeur, et ce qui le limite. 

La trinité 
J’ai souvent mentionné dans mes écrits l’importance d’habiter le corps pour retrouver son pouvoir dans l’incarnation. À plusieurs reprises, j’ai mentionné que l’Âme se relie au corps via le centre du Hara (situé sous le nombril) et que l’Esprit se connecte via le 3 e œil. Le chakra du cœur est le point de rencontre de l’Âme et de l’Esprit dans l’incarnation. Ce que les Maîtres nomment le Christ est en fait la rencontre de la trinité Âme-Esprit-Corps au centre de notre être incarné, dans le chakra du cœur. Tout ce qui est exprimé à partir de la sensation du Christ en nous est reçu par l’Univers comme une commande à manifester. Voilà en des termes simples le sens spirituel de la trinité que nous sommes. 

Maintenant, qu’est-ce que cela a à voir avec le processus d’intégration mentionné précédemment? En réalité, si le pouvoir de notre divinité passe par notre capacité à amener dans notre corps physique notre énergie christique, il en va de même pour tout ce qui permet à notre Âme-en-voyage-sur-Terre d’évoluer. En vérité, l’Âme acquiert sa sagesse lorsque la conscience accepte de RESSENTIR une expérience DANS LE CORPS PHYSIQUE. C’est à travers les émotions / sensations reliées aux expériences que l’évolution peut se faire, car l’Âme intègre alors vibratoirement la leçon, puisqu’elle en comprend les implications. 

Lorsque l’Âme RESSENT une expérience, elle la classe ensuite dans la catégorie «complétée». Pour donner une image simple, c’est comme si elle la cochait de sa liste des apprentissages à accomplir dans l’incarnation. La leçon est apprise, il n’est alors plus nécessaire de la reproduire. Mais tant qu’elle demeure un concept, une idée dans l’intellect, elle se situe dans la catégorie «à expérimenter». C’est à partir du moment où ce qui est vécu est pleinement ressenti dans le corps physique que cela se transforme en sagesse, en connaissance acquise intérieurement. 

Concrètement, nous pourrions donner l’image d’une expérience que nous acceptons de «descendre» dans le corps, pour en ressentir les sensations. Il n’y a rien à faire, rien à dire, il n’y a qu’à se laisser toucher par l’énergie de ce qui est vécu. Tout simplement. 

Ce processus ne requiert aucune évaluation, aucun jugement à poser. Nous n’avons pas à nous demander si l’expérience était juste, qui avait raison, qui avait tort, était-ce une erreur, un faux pas, une réussite, quoi faire pour s’en libérer. Il n’y a rien à transformer, rien à modifier. Il n’y a qu’à accepter de RESSENTIR CE QUI EST dans le corps physique. Voilà tout. 

Acquérir la sagesse 
Lorsque certaines situations éveillent des émotions, celles-ci seront plus spécifiquement ressenties comme une charge au niveau du plexus solaire, centre situé sous le cœur (c’est par là que passent les émotions). Il est alors fondamental d’accepter de les ressentir. Les émotions retenues sont à l’origine de tous les maux humains, car le corps n’a alors d’autre choix que de les emmagasiner dans les cellules, ce qui l’amène à se dérégler. Apprendre à vivre ses émotions, c’est apprendre à vivre. 

Qu’il y ait de grandes charges émotionnelles ou uniquement de petites sensations reliées à une expérience, dans tous les cas, c’est le fait d’accepter de se laisser toucher par elle et de laisser son corps vibrer en sa présence qui permet à notre Âme d’en acquérir la sagesse. Quand nous acceptons de ressentir pleinement les émotions / sensations reliées à l’expérience, celle-ci s’intègre en nous. 

À la lumière de cet enseignement, il devient clair que la résistance à ce qui est, le fait de vouloir «défendre son point pour avoir raison» par exemple, ne permet pas une véritable évolution. Car s’il y a une envie de se justifier, c’est nécessairement parce qu’il y a une charge émotionnelle qui est reliée au fait d’être contrarié. 

Mon point ici n’est pas de suggérer de tout accepter sans jamais se positionner. Mais avant de vouloir le faire, il est fondamental d’accepter de RESSENTIR CE QUI EST. Et dans le contexte décrit ici, «ce qui est» est associé à une émotion de contrariété, au fait que notre façon de voir les choses soit remise en question. En soit, cela est d’abord une sensation à ressentir dans le corps physique. 

Je vois souvent des gens qui restent coincés dans des conflits personnels ou des situations contraignantes, car ils demeurent attachés au fait de vouloir avoir raison. Je comprends le mécanisme du mental qui repasse le scénario en boucle pour découvrir les failles de «l’adversaire», mais en vérité, c’est notre propre égo qui est contrarié. Cela remet en question notre vision des choses, challenge notre perception de la vie. Mais si nous voulons transformer la situation, il faudra d’abord accepter de la ressentir pleinement. Dans ce cas-ci, nous voudrons ressentir la sensation de contrariété. Par la suite, les idées se clarifieront d’elles-mêmes et il deviendra plus aisé de présenter son point (si toujours souhaité), qui lui, sera entendu par l’autre. Le combat laissera place aux échanges et à un réel partage. 

L’intellect 
Les êtres qui ont l’habitude d’utiliser leur intellect pour tout évaluer limitent leur évolution, car ils s’empêchent de «ressentir» les expériences qu’ils vivent. Ils utilisent le bagage mental accumulé au cours de leur vie pour définir ce qu’ils expérimentent et s’en servent pour classer les choses intérieurement (expérience bonne, mauvaise, troublante, etc.). 

L’intellect nous permet de concevoir la vie et de fonctionner sur Terre. Il nous est nécessaire. C’est via son fonctionnement équilibré que nous arrivons à emmagasiner des informations, que nous pouvons par la suite utiliser selon des critères de pertinence. Le mental est en quelque sorte le «relais de l’Esprit». Mais dans tous les cas, c’est lorsque l’Âme-en-voyage-sur-Terre ressent l’idée envisagée que celle-ci devient une connaissance, un élément de sagesse intérieure. 

Nous avons mentionné que le fait d’habiter pleinement le corps était le premier élément à considérer pour retrouver son pouvoir dans l’incarnation. Comprenons maintenant que c’est précisément cela qui permet d’amener la sensation de l’expérience vécue en soi. En d’autres termes, lorsque nous acceptons de ressentir pleinement une situation, de la laisser «descendre» dans notre corps, elle devient une connaissance pour notre Âme. Elle contribue alors à la sagesse du voyageur terrestre que nous sommes. 

Avant même de chercher à donner un sens rationnel à une situation, c’est le fait d’accepter de la ressentir dans le corps physique (lorsque nous l’habitons pleinement) qui permet à notre Âme – qui est aussi un aspect de ce que nous sommes, faut-il se le rappeler – de s’en imprégner totalement. C’est ainsi qu’elle peut ajouter cette nouvelle connaissance à son vécu. Si l’expérience était agréable, l’être pourra alors choisir de la reproduire, ou sinon, de «passer à autre chose». Mais il n’y aura plus de nécessité de le revivre, car la leçon aura été apprise et intégrée. 

L’observation de ce processus m’a amené à comprendre que lorsqu’une situation est répétée, c’est parce que l’Âme ne l’a pas encore intégrée. Inconsciemment, l’être voudra la reproduire, car la leçon demeurera incomplète et son apprentissage sera limité. On pense que l’être y est attaché et qu’il s’y accroche, mais le magnétisme s’opère souvent à un niveau plus subtil. En vérité, c’est l’Âme qui continue d’attirer à elle la situation, dans le but de favoriser une évolution. Elle le fera jusqu’à ce que la leçon soit comprise, ressentie, intégrée. Et le tout se fait inconsciemment. 

Un modèle relationnel 
Prenons l’exemple ici d’une femme qui attire à elle des hommes violents (physiquement ou verbalement). C’est un pattern facile à observer de l’extérieur, car lorsque l’une de ces relations se termine, il semble souvent qu’une autre, similaire, prenne le relais. 

Quand nous observons ces scénarios de l’extérieur, nous nous questionnons souvent sur le pourquoi de ces répétitions, comme si ce modèle relationnel était le seul possible pour les personnes impliquées. Parfois, même quand la femme est convaincue que le nouvel amoureux est différent, elle découvre graduellement ses aspects plus sombres. Si elle n’est pas attentive, il sera même tentant pour elle de conclure que les hommes en général ont une nature violente, puisque «ses lunettes», teintées de ses propres conditionnements, lui en font voir partout. 

Pour le spiritualiste éclairé qui observera cette dame, le premier constat sera de constater qu’elle attire à elle ce qui aura été jugé intérieurement par le passé. C’est ainsi que se met en branle un mécanisme universel de magnétisme qui vise à favoriser son évolution. Par une envie d’éclairer ce qu’elle juge d’elle-même, elle l’attire extérieurement, pour mieux le contempler. Ce mécanisme est continuellement en action, que nous y participions consciemment ou non. 

Observant cela, il devient pourtant difficile de comprendre pourquoi la dame continue de tolérer un tel traitement, après en avoir pris conscience (supposant qu’elle en soit consciente). Son acceptation tacite fait en sorte que l’homme en question semble autorisé à poursuivre ses agressions, qui semblent obtenir l’accord de tous. Pour la dame, c’est comme si l’idée de s’y opposer la paralysait. C’est là qu’il devient intéressant d’amener l’observation à un autre niveau. 

Un pas vers l’allègement 
Dans un premier temps pour cette femme, si elle cherche à se libérer de la situation, il lui faudra d’abord accepter de ressentir totalement la détresse qu’elle vit, sa sensation d’impuissance. Nous comprenons que ce ne soit pas la réalité, puisque nous sommes souverains et créateurs de notre vie. Mais pour la transformation de cette expérience, il sera fondamental d’accueillir tous les aspects impliqués, et la sensation d’être victime (d’un agresseur) en fait définitivement partie. 


À cette étape de la transformation, il faut oublier les concepts spirituels, pour uniquement se focaliser sur les éléments de l’expérience. Cela débute donc par un premier constat d’impuissance que la femme est invitée à ressentir en totalité, en acceptant de le laisser «descendre» dans son corps.

Après quelques secondes de sensation, en contact avec cet état, un premier allègement se fera sentir, comme si les cellules captaient la nouvelle connaissance reliée à l’expérience d’impuissance, de victime. Une fois ressentie, l’Âme-en-voyage-sur-Terre intègre la connaissance et est prête à «passer à l’étape suivante», puisque la sagesse est alors acquise. 

Il est clair que ces expériences sont complexes et incluent plusieurs nuances et subtilités. Il ne s’agit donc pas ici de chercher à appliquer une méthode pour simplifier le processus. L’invitation est plutôt de comprendre que chacune des prises de conscience doit s’accompagner d’un moment d’intériorisation, pour bien les ressentir. Il devient alors possible de progresser dans la situation, d’avancer pas à pas, et nous sentirons que nous évoluons vraiment vers une résolution. 

L’évolution 
En poursuivant avec notre exemple, une prochaine étape pour cette dame sera d’accepter d’observer le reflet qui lui est présenté par son agresseur. Cette phase est souvent celle qui offre le plus de résistance, car socialement, nous sommes conditionnés à nous tenir loin de ce qui nous perturbe, de ce que nous jugeons. Mais c’est précisément là la clé de la transformation en profondeur. Car à une étape ou une autre du processus, il faudra reconnaître que l’autre est une partie de soi. Nous le jugeons précisément parce qu’il représente un aspect de nous jusqu’ici maintenu dans notre ombre. 

Lorsque la dame accepte vraiment de ressentir son «agresseur intérieur», elle permet à son Âme d’intégrer tous les apprentissages que cette expérience passée lui aura apportés. Il n’y a rien à faire, rien à dire, il faut juste accepter de le ressentir. Au lieu de juger son vécu en s’imaginant devoir «devenir pure pour compenser ses impuretés», elle intègre les leçons de ses expériences et permet à son Âme de grandir en sagesse et en conscience. C’est ce processus que nous nommons l’évolution. 

La méthode Hoponopoo, qui suggère de considérer «je suis responsable» comme moyen d’entrer en relation avec les déséquilibres extérieurs, est basée sur cette idée que ces derniers soient des reflets de nos propres déséquilibres. Il n’est pas nécessaire de faire des régressions dans les vies passées et de tout comprendre pour les pacifier. Il faut juste accepter que ce qui nous perturbe extérieurement soit un reflet de ce que nous n’avons pas encore pacifié de nous. En acceptant cette idée et en nous «laissant traverser» par les éléments perturbateurs, nous changeons notre regard sur eux. Ce qui est jugé est alors transformé en sagesse, car nous acceptons de le ressentir, de nous en imprégner. 

L’Âme-en-voyage-sur-Terre 
Que ce soit une sensation de culpabilité ou de honte, une peur, un déséquilibre, une expérience difficile, un élément extérieur qui est jugé, un traumatisme, une situation troublante, etc., c’est lorsque nous acceptons de les RESSENTIR PLEINEMENT DANS NOTRE CORPS PHYSIQUE, sans aucun jugement ni tentative de les présenter sous un meilleur jour, que notre Âme-en-voyage-sur-Terre intègre les leçons qui y sont associées. 

L’intellect permet d’organiser notre quotidien et d’envisager la vie à travers un regard éclairé. Mais il est limité lorsqu’il sert à décortiquer une expérience vécue, puisque celle-ci reste dans le mental et n’est pas pleinement ressentie. En d’autres termes, avant de chercher à intellectualiser une situation, chacun est invité à entrer dans son cœur sacré, au centre de son être, pour y ressentir l’expérience. 

Il n’y a rien à faire, rien à dire, rien à transformer. La seule invitation est de s’associer pleinement à la situation et de laisser notre être profond vibrer en sa présence. C’est à ce moment qu’elle s’inscrit en nous comme une connaissance que l’Âme-en-voyage-sur-Terre ajoute à son bagage. Les leçons de vie apprises servent alors de base pour créer une autre réalité plus expansive et joyeuse, rehaussée par la nouvelle sagesse acquise. Et à ce moment, l’Âme peut vraiment «passer à autre chose». 

Enseignement à contempler 
Je suis conscient qu’à la lecture de ce partage, plusieurs se demanderont s’ils «ressentent bien» les choses, s’ils le font correctement. En prenant le temps de contempler cet enseignement, votre Âme saura vous guider à l’intégrer. 

Souvenez-vous qu’une sensation demeure une expérience simple, quand on reste en contact avec son corps. En vous présentant cet éclairage, je ne souhaite pas vous amener à l’intellectualiser, mais plutôt à stimuler le contact avec les sensations qui sont déjà continuellement présentes dans le corps physique. 

En soit, un coucher de soleil n’est pas reposant. Ce sont les sensations apaisantes qui s’élèvent en nous en sa présence qui le sont. L’harmonie extérieure éveille une paix intérieure et c’est à partir d’elle que nous pouvons définir ce que nous observons. 

La paix est une sensation, tout comme la joie, le rire, la tristesse, etc. Les sensations sont continuellement présentes dans l’incarnation. Celles plus légères sont simples à contacter, mais TOUTES LES SENSATIONS font partie de l’expérience terrestre. Pas uniquement celles que nous souhaitons prioriser. Pour évoluer, il faut s’y connecter et accepter de toutes les ressentir. Voilà le sens de ce propos. 

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous cet autre volet des enseignements et de mon vécu personnel. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.

Salutations à tous 

Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle 
 


Le tourisme spirituel - 25 mars 2016

 

Bonjour à tous,

Je suis actuellement en transition entre deux projets de coopération internationale et pendant cette «pause», j’ai eu envie de vous partager un magnifique enseignement reçu de la vie au cours des derniers mois. Je reviens donc vers vous avec ce partage intime, dans l’intention de stimuler votre propre chemin vers votre maîtrise.

Mon aventure en Asie m’a apporté beaucoup du côté humain et spirituel, mais le plus grand enseignement reçu demeure au niveau de la compréhension du rôle que j’ai à jouer en tant que cocréateur de ma propre vie. Je connaissais ce rôle d’un point de vue intellectuel, mais jamais je ne l’avais expérimenté aussi concrètement et avec autant de puissance.

Quand je suis arrivé au Vietnam, on m’a d’abord installé dans un hôtel, tout en m’indiquant que j’avais deux semaines pour me trouver un lieu de vie. Je vivais dans une grande ville de 9 millions d’habitants (Ho Chi Minh City) et si je voulais conserver mon équilibre dans ce tumulte important, je savais qu’il me fallait trouver un lieu «juste» pour moi. Le chao urbain est très présent dans les grandes villes d’Asie et il faut être attentif si l’on ne veut pas être envahi par toute cette agitation autour de nous. Uniquement traverser une rue à Ho Chi Minh City est une aventure en soi, alors imaginez ce que c’est que d’y vivre pendant 7 mois.

Bien outillé

Appuyé de mes méditations quotidiennes des 25 dernières années, j’ai su développer mon intuition afin de m’aider à orienter mes pas dans différentes directions. J’ai d’ailleurs toujours mentionné que les «antennes réceptives» qui me permettent d’accompagner les gens en individuel ne sont pas le fruit d’un don spirituel, mais bien d’une assiduité à m’intérioriser dans le travailler sur moi. Ceci m’a amené à augmenter progressivement mon rythme vibratoire, ce qui m’a permis d’accéder à des plans de conscience toujours plus élevés. De là, tout nous apparaît plus clairement. J’aime d’ailleurs rappeler que ce «lieu» est accessible à tous.

Tout cela pour vous dire qu’en arrivant au Vietnam, je me considérais bien outillé pour dénicher le parfait appartement pour moi, en demandant la guidance de l’Univers via ma conscience supérieure (duo Âme-Esprit). Je me suis donc mis à chercher «la perle rare» en scrutant les différentes annonces des journaux et des sites internet, tout en tentant de ressentir à chaque fois «l’appel» intérieur.

Je cherchais un endroit à partager avec d’autres, car j’avais l’intention de créer des ponts interculturels pour faciliter mon intégration. J’avais alors noté plusieurs annonces qui semblaient correspondre à mes besoins, et j’ai ensuite entrepris de m’intérioriser pour identifier celle qui était LA BONNE. Je me disais que comme l’Univers m’avait guidé vers le Vietnam, il ne lui restait plus qu’à me guider vers ce lieu où j’allais habiter pour les prochains mois.

J’ai alors retenu 2 ou 3 annonces qui semblaient résonner davantage, et j’ai entrepris d’aller visiter ces lieux. N’ayant pas de moyen de transport approprié (les autobus sont pratiquement absents des villes vietnamiennes), je devais me déplacer en taxi ou comme passager d’un scooter. Chaque visite requerrait beaucoup d’énergie de ma part, car je devais à la fois coordonner avec les propriétaires, en plus de gérer mon transport aller-retour, et ce dans une ville que je ne connaissais pas. J’invoquais donc la collaboration de l’Univers pour simplifier les démarches et accélérer le processus.

Les visites

Pour visiter le premier lieu, j’ai dû entrer dans une ruelle sombre et inhospitalière qui ne m’inspirait rien de bien. Une fois rendu, la maison était intéressante, mais les résidents étaient tous sur le point de quitter le Vietnam et je ne savais pas qui les remplacerait. De plus, le quartier m’apparaissait trop dense pour y vivre. Je suis donc revenu à la maison en me disant qu’il me fallait poursuivre mes recherches.

Le second lieu visité était sombre et absolument inintéressant pour moi. Dès que j’y suis entré, je m’y sentais inconfortable et j’avais envie d’en ressortir. Tous les gens qui ont cherché un jour ou l’autre un endroit pour habiter savent combien les lieux dégagent des énergies spécifiques et parfois, sans même comprendre pourquoi, on a envie de s’en éloigner, ou de s’en rapprocher. Disons que cet endroit était pour moi très repoussant.

Après ces deux «échecs», je suis retourné dans mon temple intérieur pour requestionner plus attentivement l’Univers. Je me disais que j’avais probablement mal reçu les premières informations et qu’en redemandant la direction à suivre, on m’aiderait à mieux m’orienter. J’ai donc reposé les questions et j’ai reçu de nouvelles informations sur un autre lieu que je n’avais pas retenu la première fois. Je me disais que ce serait certainement enfin LE BON.

Les ondes

Fort de cette indication, je me suis dirigé d’un pas assuré vers cet endroit, après avoir difficilement coordonné le rendez-vous avec la propriétaire. Non sans mal, j’ai fini par trouver ce lieu, que j’ai visité avec un certain enthousiasme. Une fois à l’intérieur, la dame m’a montré la chambre potentielle que je pourrais habiter. Bien qu’intéressante, je n’étais pas certain de ressentir l’élan d’y être. Je vivais une forme d’inconfort que je ne pouvais pas expliquer sur le coup.

Après quelques instants, la dame, qui tenait un téléphone cellulaire dans les mains, m’annonce fièrement qu’elle captait la 3G du cellulaire très facilement, car l’antenne du quartier était située sur son toit de maison. Oui oui, SUR SON PROPRE TOIT. Moi qui suis hypersensible et très affecté par les ondes électromagnétiques lorsque je suis trop près d’elles, j’avais été guidé vers un lieu de vie situé juste en dessous d’une telle antenne. Ouf.

Reconnue pour émettre des ondes nocives à plusieurs mètres à la ronde, comment pourrais-je vivre directement en dessous d’un tel équipement? Cette pensée était complètement incohérente pour moi, car je savais qu’en vivant dans un tel lieu, tout mon équilibre psychique et énergétique en serait affecté. Il n’était donc absolument pas question pour moi de choisir de vivre à cet endroit.

Le découragement

Je suis ressorti de cette maison complètement découragé, me sentant absolument abandonné par l’Univers. Lui, qui savait très bien que j’avais besoin d’un lieu de vie pour vivre au Vietnam, refusait de m’aider à le trouver. Pire encore, il «abusait de moi» en me faisant parcourir toute la ville pour me faire arriver devant des impasses. Je ne comprenais pas ce qui se produisait. De toute évidence, soit mon intuition était en train de me lâcher, ou on s’amusait à mes dépens. Les informations que je recevais étaient déformées et m’envoyaient dans toutes les directions. Seul dans cette expérience au Vietnam, je ne me sentais pas très soutenu.

Lorsque j’eu terminé de pleurer mon impuissance, j’ai commencé à ressentir une énergie de douceur m’envelopper. Mon rythme vibratoire s’est progressivement élevé, et j’ai alors pu percevoir que tout se présentait dans une forme de justesse. Même si je ne comprenais pas encore le sens, je savais que cette expérience était une initiation pour moi. Qu’avais-je à comprendre de cet abandon apparent? Où se cachait l’Univers qui devait me soutenir? Pourquoi m’avait-il abandonné de la sorte aussi loin de chez moi?

Toutes ces questions m’ont accompagné pendant quelque temps, alors que j’oscillais entre mon envie de comprendre ce qui se passait réellement et la nécessité de trouver une solution à l’impasse. J’avais arrêté mes recherches, car de toute évidence je voyais qu’elles ne menaient nulle part. J’étais testé, mais je n’en comprenais pas encore la raison.

Les failles

Tout d’un coup, un sujet s’est mis à me trotter en tête. Et si l’Univers – que j’aime nommer Dieu, omniprésent, omniscient, tout-puissant – se trompait. A-t-il des failles? Pourtant, il ne connait pas le vide. Et de mon côté, je ne pouvais vivre nulle part. Il m’apparaissait donc évident qu’il devait y avoir un lieu de vie adapté à mes besoins au Vietnam, puisque la vie m’y avait conduit avec tant de clarté. Comment pourrait-il en être autrement.

Je me suis alors entendu poser la question suivante: «Mais au fond, est-ce que l’Univers sait que je cherche un lieu de vie»? Et c’est alors que j’ai entendu, au plus profond de mon Être, un immense «nnnooonnn» exprimé avec force et puissance. Cette réponse m’a tellement surpris que je me suis demandé d’où elle provenait. Je ne l’attendais absolument pas.

En toute honnêteté, j’étais convaincu que mon appartement était «déjà inscrit» dans le ciel. Je me disais que mon rôle était simplement de suivre ma guidance intérieure pour le dénicher dans la matière. J’utilisais mon intuition pour entendre, mais jamais il ne m’est venu à l’esprit que j’avais un rôle à jouer dans la création de ce lieu de vie. Si la vie m’avait conduit au Vietnam, je me disais qu’elle avait nécessairement inclus dans l’expérience un lieu de vie adapté à mes besoins. Cela était d’une telle évidence pour moi que jamais je n’ai remis cela en question. Et pourtant…

La révélation

Cette révélation est à ce jour l’une des plus puissantes que j’ai reçue sur mon parcours spirituel. Encore aujourd’hui, j’en intègre la portée à plusieurs endroits de ma vie. J’ai si souvent laissé l’extérieur me montrer la voie, me disant que l’Univers savait mieux que moi. J’ai compris à quel point je me trompais. Cette expérience m’a démontré que j’étais responsable de créer tout ce que je souhaitais vivre. J’ai compris que rien ne doit être laissé à l’Univers, sans d’abord transiter par mon centre de création intérieur. C’est ce que les Maîtres nous disent depuis tant d’années à propos de la cocréation, mais que je n’avais jamais vraiment compris auparavant.

Une fois avoir reçu cette étonnante révélation, je suis retourné dans mon temple intérieur pour imaginer/ressentir mon nouveau lieu de vie. J’ai alors utilisé l’énergie de mon Hara (situé sous le nombril) combinée à l’énergie de mon Cœur, pour créer un moule dans lequel j’ai déposé l’intention de trouver un lieu de vie parfait pour moi. À partir de mon 3 e œil, j’ai projeté dans ce «moule intérieur» une image/sensation de ce que cela pouvait représenter pour moi.

Je n’ai pas défini tous les détails de la création, j’ai simplement maintenu intérieurement la sensation de «joie d’avoir trouvé le lieu parfait pour moi», tout en sachant que je ne possédais pas la vue d’ensemble. J’ai soutenu cette énergie de création pendant 17 secondes (voir autre texte LA TRINITÉ CRÉATRICE), et j’ai ensuite confié le tout à l’Univers.

Et bien six heures après cet exercice de création, je trouvais mon lieu de vie idéal, celui que j’allais habiter tout au long de mon expérience au Vietnam.

La découverte

Dès que j’eus terminé de maintenir intérieurement l’énergie de mon lieu de vie idéal en place, j’ai relu les annonces et j’ai requestionné mon Âme-Esprit sur les endroits potentiels à visiter. En fait, j’ai repris les mêmes démarches d’intuition qu’avant, mais les informations que je recevais s’avéraient alors pertinentes. Mon inspiration ne m’avait jamais abandonné, mais ce que je captais avant provenait d’un espace de confusion, d’attente et d’errance, alors qu’après l’exercice, je m’ouvrais à une véritable collaboration avec l’Univers.

J’ai alors reçu le nom d’un agent à contacter, et dans les heures qui ont suivi, celui-ci m’a conduit à mon appartement. Il est même venu me chercher en scooter directement à l’hôtel, pour venir me reconduire ensuite. Et ce qui est encore plus étonnant de cette histoire est que bien que j’ai mentionné à l’agent que je cherchais un lieu à partager avec d’autres, il insistait pour me faire visiter des appartements seuls, en plus des lieux partagés. Je ne comprenais pas son insistance, la percevant comme un irrespect de ma demande. Mais chose surprenante, j’ai finalement signé pour habiter un appartement seul, car c’était le lieu où je me sentais le mieux.

Et il ne m’a suffi que de deux semaines supplémentaires pour comprendre combien il était essentiel pour moi de vivre seul dans cette aventure, car j’ai été tellement bousculé dans l’expérience que je devais avoir un lieu complètement isolé pour me retirer et me recentrer. Si j’avais été avec d’autres, d’abord je n’aurais pas été d’agréable compagnie pour eux, en plus de les ressentir de trop. Bref, tout cela pour vous dire que même ma création a pris une tournure inattendue et «hors de mon contrôle», moi qui croyais avoir pourtant si bien défini mon besoin. Je peux aujourd’hui affirmer qu’effectivement, l’Univers savait mieux que moi ce qui m’attendait.

Concevoir les moules

Ce qu’il y a de merveilleux dans cette expérience est que j’ai compris que mon rôle est de concevoir les moules, les réceptacles de TOUT CE QUE JE VEUX CRÉER DANS MA VIE, et qu’ensuite – seulement ensuite – je suis invité à un total lâcher-prise sur le quand, le comment et la forme finale de la création. C’est cela le véritable sens de la cocréation. Nous sommes responsables de créer les moules, et l’Univers se charge de les remplir. Sans moule, tout reste éthéré, dans un idéal potentiel, mais toujours sur un plan inaccessible. Cela existe, mais dans une réalité parallèle.

D’ailleurs, les médiums connectent sur ces plans potentiels où s’inscrivent les futurs possibles. Mais sans s’en rendre compte, si l’on cesse de donner vie aux créations une fois que l’on entend l’information en provenance du canal, l’on repousse leur concrétisation. Plusieurs s’imaginent que si le médium a capté «la chose», c’est donc qu’elle est en cours de manifestation. Cela est en partie vrai, mais si l’on oublie de maintenir le rêve en vie, il ne se manifestera pas.

Je n’ai aucun doute aujourd’hui que ce que l’on nomme «le Grand Plan» existe dans les mondes parallèles. Cela fait des années que je perçois, via mes rêves et méditations, ma participation à des mouvements de coopération internationale. Et j’y suis maintenant, bien qu’encore embryonnaires comme expériences. Mais aujourd’hui, je comprends mieux mon rôle dans ce grand plan. Je suis responsable de créer les ponts concrets entre les expériences potentielles que je souhaite vivre et leur manifestation dans la matière. Je ne peux rien tenir pour acquis, je suis responsable de «créer tous les moules». Ce n’est qu’ensuite que je suis invité à lâcher-prise, en confiant le tout à l’Univers.

Réajustement

Récemment, j’ai souri lorsque mon organisation m’a proposé un nouveau mandat dans l’industrie du poulet, moi qui suis végétarien depuis 25 ans. J’ai aussitôt compris que j’avais encore une fois laissé la vie prendre les décisions pour moi, sans d’abord donner la direction. J’ai alors pris un pas de recul pour recréer mon intention, et j’ai ensuite mentionné aux responsables ma préférence. Ils ont réajusté la proposition pour me présenter un mandat beaucoup plus près de moi. Cette fois-ci, je n’ai eu besoin que de quelques minutes pour m’ajuster, comparativement aux deux semaines que j’ai prises pour comprendre la leçon reliée à ma recherche d’appartement.

Avec le recul, j’observe aujourd’hui toutes ces expériences que j’ai «attendues» de la vie depuis le début de mon parcours spirituel, sans jamais les vivre concrètement. Car dès que j’ai compris, dans la vingtaine, que nous faisons partie d’un Univers conscient et amoureux, je lui ai confié ma vie humaine, en croyait qu’il saurait mieux que moi comment me guider. Mais dans cette illusion, j’ai totalement éclipsé de l’équation ma responsabilité créatrice. Tout en me laissant libre de mes choix, mon Âme-Esprit s’est chargé de me rappeler mon rôle.

Ouvrir des portes

Nous sommes responsables de créer notre vie à l’image de nos idéaux les plus grands. Certains craignent de limiter l’Univers s’ils sont trop spécifiques dans leurs demandes, mais sachez qu’en réalité, cela ne fait qu’ouvrir des portes. Dans l’ambiguïté, il peut même être intéressant de créer différents scénarios en apparence contradictoires, car en vérité, ils ne font qu’offrir plus de possibilités d’actions. J’avais en tête de trouver un lieu de vie partagée au Vietnam, et le résultat final a été d’habiter seul. Je n’ai pas coincé l’Univers avec ma demande, je lui ai simplement ouvert la porte en créant la possibilité.

Dans le mot «cocréation» il y le terme «co», associé à la collaboration. La manifestation de nos plus grands idéaux sur terre passe par un processus de collaboration entre la dimension humaine de notre Être et notre Âme-Esprit, associé à l’Univers. Si nous n’accomplissons pas notre rôle dans l’équation, nous renonçons à notre responsabilité créatrice et abandonnons le processus de collaboration. L’Univers ne peut créer unilatéralement en nous imposant ses choix. Son rôle n’est pas de nous infantiliser, mais de nous rappeler que nous sommes des Êtres divins, créateurs de notre vie.

Les touristes

J’adore cette expression des Énergies du Maître Saint-Germain, à travers le canal de Pierre Lessard (www.rayonviolet.com), concernant le fait d’attendre que la vie nous montre la direction à suivre, sans s’investir dans le processus. Il nomme cela le «tourisme spirituel». Sous prétexte que l’on ne sait pas où aller, on se met à attendre les signes extérieurs. La vie devient alors un voyage organisé où l’on suit la planification d’une autorité externe (l’Univers) qui semble mieux savoir que nous où nous devrions nous diriger. En soit cela peut être intéressant, mais à toujours suivre les chemins des autres, on finit par oublier notre rôle créateur dans l’équation et on perd de vue notre propre maîtrise.

Dans le magnifique livre «La Vie des Maîtres» (de Baird Thomas Spalding – que je recommande à tous), cette phrase revient continuellement tout au long de l’ouvrage. Lorsque les Maîtres accomplissent les miracles et qu’on les questionne sur leurs œuvres, ils mentionnent: «seul je ne peux rien, c’est Dieu à travers moi qui accomplit tout le travail». Ce n’est ni Dieu, ni l’humain qui est le véritable Maître dans la matière, mais bien l’union entre les deux. Séparés, ces aspects sont stériles. Réunis, ils accomplissent les vrais miracles.

Aujourd’hui, je comprends que nous sommes responsables de tout créer dans notre vie: nos états d’être, nos idéaux, nos relations amicales, amoureuses, nos lieux de vie, nos guérisons, nos compréhensions, nos ouvertures de conscience, nos pouvoirs spirituels, nos avancées de carrières, notre abondance, etc. TOUT. Nous sommes certes invités à lâcher-prise et à faire confiance, mais seulement APRÈS avoir créé les moules et les avoir maintenus en place pendant au moins 17 secondes.

Maître de sa vie

Je sais aujourd’hui que rien n’existe vraiment à l’extérieur de moi. Si je perçois l’ambigüité et la confusion, c’est qu’elles existent en moi. Redevenir maître de sa vie veut dire s’approprier sa responsabilité créatrice. Si je ne connais pas la direction à suivre et que je vis du doute, je suis alors invité à créer le moule d’un «Simon qui sait où se diriger». En créant cette réalité, elle deviendra matière, invariablement. Je n’attends plus rien de l’extérieur, je crée tout intérieurement.

Quand le Maître Jésus guérissait les malades, il le faisait en laissant l’énergie divine de son Âme-Esprit circuler à travers lui. Il ne suppliait pas l’Univers d’agir, il le laissait le traverser pour rejoindre celui/celle qui avait oublié sa connexion au Tout. Il agissait comme un relais de l’Univers.

J’invite chacun/chacune à méditer cette phrase puissante et transformatrice de conscience: «Seul je ne peux rien, c’est Dieu à travers moi qui accomplit tout le travail».

Sur ce je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. Le temps de Pâques est d’ailleurs un magnifique moment pour se le rappeler…

Salutations à tous

Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle


Les messagers de l’Âme - 9 juillet 2015

 

Bonjour à vous tous, 

Quand j’étais petit, ma quête spirituelle consistait à rechercher des réponses aux questions existentielles que j’entretenais face à la mort et à la possibilité que la vie puisse se poursuivre après. Je considérais très plausible l’existence de la réincarnation, mais je ne savais pas si je devais croire en une forme de dieu. Cependant, j’étais convaincu qu’une force invisible animait la vie des arbres et de la nature environnante. Était-elle consciente? Je ne le savais pas, mais je ressentais sa puissance. 

Un peu plus tard à mon adolescence, je lisais des écrits sur les voyages astraux. J’étais fasciné par tout ce qui y était relaté, en lien avec une vie parallèle invisible qui semblait cohabiter avec la nôtre. J’avais même trouvé un livre qui présentait une technique pour «sortir de son corps» consciemment, ce qui était nommé un voyage astral. 

À l’époque, je m’étais mis en tête d’assister à un concert de musique dans la ville où j’habitais. Comme je n’avais pas les moyens financiers d’y aller physiquement, j’avais décidé d’y aller avec mon corps astral, en suivant la méthode décrite dans le livre. Je me disais qu’après tout, c’était un moyen économique de se divertir. J’ai donc pratiqué la technique décrite pendant plusieurs jours, mais sans jamais y parvenir. 

En vérité, j’étais effrayé par la possibilité d’une réussite, car tout ce que j’avais en tête, c’était cette mise en garde qui était mentionnée à la fin du livre [retranscrite de mémoire]: «Si vous voyagez dans l’astral, vous demeurerez connecté à votre corps physique par un cordon d’argent. Celui-ci vous indiquera si un danger se présente sur Terre durant votre absence. Si c’est le cas, vous serez alors invité à revenir aussitôt». Et à la fin, cette petite phrase: «Soyez attentif, car des âmes errantes pourraient vouloir s’approprier votre corps durant l’expérience». 

Je n’ai jamais oublié cet ajout. Je m’imaginais alors en train de vouloir revenir en moi, tout en constatant la présence d’un autre qui aurait déjà pris possession de mon corps durant mon voyage; des sortes de bernard-l’ermite de l’astral qui profiteraient de mon absence pour squatter mon corps physique et vivre ma vie à ma place. Je m’imaginais en train de me battre pour reprendre mon corps, tout en observant l’autre se faire passer pour moi auprès de mes proches et amis. C’était surréaliste comme idée et j’avoue qu’elle me terrorisait. 

Un véhicule 
Si je vous raconte cela, c’est pour vous dire combien à cette époque les liens entre le corps physique, l’Âme et l’Esprit m’étaient inconnus. J’imaginais le corps comme un simple véhicule séparé de la conscience, un peu comme un taxi que l’on emprunte le temps d’un voyage, interchangeable sur demande. 

J’ai compris plus tard que l’Être humain est composé d’un nombre important de corps (émotionnel, mental, etc.) et qu’ils sont tous interreliés les uns avec les autres selon un principe de vases communicants. Le corps physique est l’un d’entre eux. Et lorsque l’un ou l’autre de ces corps est en déséquilibre, il affecte les autres [lire Guérison profonde et reprogrammation]. 

Ainsi, le corps physique n’est pas séparé des dimensions subtiles. Il est la partie visible de l’ensemble. Il fait partie du tout, bien qu’il demeure un véhicule temporaire. L’équilibre dans cette relation consiste donc à la fois à bien l’habiter (s’incarner) et à le respecter (en prendre soin), tout en apprenant à ne pas s’identifier à lui. Nous ne sommes pas notre corps physique, mais il fait partie du voyage sur Terre. Il est la projection physique des réalités subtiles des autres mondes. Pour donner une image simple, il se présente comme la partie visible de l’iceberg que nous sommes. 

D’ailleurs, je sais aujourd’hui qu’une âme errante ne peut pas prendre possession du corps d’une autre personne durant son «absence», puisqu’elle n’y est pas reliée. Elle peut tout au plus entrer dans son aura, créant ainsi un effet de contraction au retour. Mais quand cela se produit – et il n’est pas nécessaire de voyager dans l’astral pour sentir des âmes désincarnées autour de soi – l’Être est simplement invité à réitérer sa souveraineté énergétique dans sa dimension terrestre. Voilà alors une magnifique occasion de se respecter, et par résonnance, d’inviter les êtres de l’astral à en faire autant. 

Avec le recul, je suis conscient que la mise en garde du livre a éveillé une peur importante en moi qui aura porté un dur coup à mon projet de «voyage à rabais dans l’astral», au point de miner mes chances de réussites. Je n’ai jamais assisté au concert souhaité, et j’avoue que j’étais à la fois déçu et soulagé de mon «échec». J’ai alors mis de côté mon projet, convaincu que je n’avais pas les aptitudes pour voyager ainsi. Mes élans de liberté vers les gratuités que pouvaient me procurer ces voyages me terrorisaient davantage qu’ils ne me fascinaient, et j’ai abandonné le tout. 

Un Univers conscient 
Un peu plus tard vers la fin de mon adolescence, ce qui m’importait le plus était de m’intégrer socialement et tout ce qui me faisait paraître cool auprès des autres était expérimenté. Ma quête spirituelle est demeurée en veilleuse durant cette période, jusqu’au début de ma vingtaine, lorsque j’ai découvert avec fracas que l’Univers autour de moi était conscient et qu’il «répondait» à mes émanations [lire L'enseignant]. Après ce réveil spirituel, j’ai réorienté toute ma recherche sur le sens de la vie sur Terre, sur le pourquoi de notre existence ici-bas et sur le but de la grande aventure terrestre. 

À cette époque, plus j’avançais sur le chemin de la compréhension que l’invisible existait, moins ma vie terrestre n’avait de sens. J’étais alors dépendant affectif et je vivais des déceptions amoureuses à répétition. J’effectuais des études de soir que je n’aimais pas, tout en travaillant à plein temps le jour pour subvenir à mes besoins de base. Comme je m’ouvrais toujours plus aux réalités de l’astral et de la vie dans les «autres mondes», je percevais de plus en plus le plan terrestre comme étant un lieu qui existait «en attendant la vraie vie», celle qui surviendrait après les difficultés vécues sur Terre. 

Durant ce passage difficile, alors que je me dévitalisais toujours plus, je justifiais mon mal de vivre en jugeant le monde qui m’accueillait. Je me disais que c’était le chemin de croix qu’il me fallait traverser pour enfin retrouver la lumière, celle qui m’attendrait après la grande noirceur de ma vie terrestre. Je n’étais pas suicidaire, car je me disais qu’il me fallait prouver ma détermination en acceptant l’adversité. Mais je n’étais attaché à rien. 

C’est avec beaucoup d’humilité que je vous partage cela, car je sais que plusieurs spiritualistes se reconnaîtront dans mon parcours. Et en poursuivant votre lecture, vous comprendrez bientôt où je souhaite vous conduire. 

L’autre monde 
J’ai beaucoup souffert de mes pulsions désincarnées, car plus je nourrissais «l’autre monde», plus je perdais mon pouvoir d’action sur Terre. Je sais aujourd’hui que je n’habitais plus du tout mon corps physique, ou du moins que j’étais complètement décentré (une autre façon de le dire), et la vie me le reflétait totalement. Elle n’avait aucun sens et je ne ressentais aucune capacité à la changer. Pour ainsi dire, je la subissais. 

Cet état d’esprit m’a graduellement fait perdre toute ma joie de vivre. À un moment, plus rien ne me satisfaisait sur Terre. Tout existait en attendant la vraie vie, celle qui me remplirait un jour de joie et de bonheur. J’étais triste et sans ressource, ma vie me déprimait, mais ma spiritualité grandissante me remplissait de l’espoir d’un ailleurs meilleur. Seule cette idée me maintenait en vie. Plus j’étais conscient de l’existence des mondes invisibles, et moins ma vie humaine avait de sens. 

Durant ce temps, je croyais que j’étais «testé» et «évalué» lors de mon passage sur Terre et qu’il me fallait traverser l’épreuve de ma vie pour enfin mériter ma place dans «cet autre monde». Ma spiritualité avait un sens, elle me permettait d’observer avec sérénité mon mal de vivre et mon impuissance à changer les choses. Je me disais que tout cela n’était qu’un passage, en attendant l’autre vie, la vraie. 

Un jour, le choc est venu. Celui que l’on appelle inconsciemment, sans le savoir. Celui qui est orchestré «au sommet» et qui nous réveille brutalement d’un sommeil nostalgique. Quand j’ai constaté le mirage dans lequel je me piégeais de plus en plus chaque jour, tout a basculé. Je me suis alors rendu compte que la réalité qui me fascinait tant, celle que «j’attendais» impatiemment, était si près de moi que je n’arrivais tout simplement pas à la percevoir. Je cherchais un Dieu à l’extérieur de moi, alors que durant tout ce temps, cette énergie vivait en moi, à l’intérieur de chacune de mes cellules, attendant d’être écoutée, d’être réellement entendue. 

Une conscience unifiée 
Je suis conscient que le terme «Dieu», pour beaucoup, est associé à une religion. Pour moi, il est un état d’être, une conscience qui représente «l’union de toutes les formes de vie». Personnellement, j’aime le mot Dieu, car il évoque à la fois une présence bienveillante qui nous accompagne à chacun de nos pas et une force de vie qui coule en nous, celle qui émane de nos entrailles. 

Cette énergie est la conscience de ce que nous sommes dans notre forme absolue. Qu’on la nomme notre Âme, notre Esprit, les deux à la fois ou autre, peu importe, cette énergie Est. Elle existe dans un point zéro absolu, en total accord avec Tout Ce Qui Est. Cette conscience ne juge pas. Elle ne souhaite pas notre bonheur, pas plus que notre malheur. Elle ne nous punit pas, ni ne nous condamne. Elle est. 

Cette énergie universelle est Amour en mouvement, Elle est Conscience en mouvement. Par amour pour les Dieux voyageurs que nous sommes, cette énergie nous accompagne dans notre expérience terrestre, en amplifiant nos émanations, nos signaux, ce qui se dégage de nous consciemment et inconsciemment. Son rôle n’a jamais été de nous sauver, ni de nous condamner. Son rôle est d’agir comme amplificateur de ce que nous dégageons. Elle nous permet ainsi d’observer notre réalité intérieure, en nous la présentant extérieurement. Elle concrétise dans la matière nos projections énergétiques. Voilà ce qu’Elle est. 

Cette énergie d’Amour et de Conscience est si près de nous, dans tout ce qui nous entoure, dans chaque détail de notre vie, que nous arrivons difficilement à la percevoir dans son ensemble. Elle est derrière tout ce que nous attirons à nous de «bien» et de «mal». Elle est derrière tout ce qui nous fascine, et tout ce qui nous perturbe. Elle existe autant dans les expériences qui nous rendent plus fortes, que dans celles ce qui nous mettent au défi. 

Un amplificateur quantique 
Amour et Conscience est cette énergie, que certains nomment Dieu, qui stimule la vie en nous, en amplifiant toutes nos émanations intérieures, pour nous les présenter extérieurement. L’Univers est un amplificateur quantique d’une portée si puissante, que certains préfèrent croire au hasard, plutôt que d’envisager son existence. D’ailleurs, certains scientifiques estiment que la Terre abrite possiblement la seule forme de vie de l’Univers, puisque selon eux, il faudrait réunir des milliards de conditions pour qu’une autre planète puisse aussi héberger la vie. Ils se disent donc que selon les lois de la probabilité, cela serait pratiquement impossible. 

Et si justement cet assemblage de conditions était orchestré par une conscience plus grande que la nôtre. Une conscience qui soutiendrait la vie, qui stimulerait la force de vie de chacune des cellules de l’Univers. Une conscience qui existe dans un point zéro absolu et qui reconnait chacune des expressions d’elle-même. Une conscience qui ne juge jamais, tout en stimulant les formes de vie à rechercher la lumière, soit leur nature véritable. Même lorsque ces dernières croient appartenir à l’ombre, cette conscience stimule la lumière en elles, comme les feuillages d’un arbre qui sont guidés vers le soleil. D’ailleurs, au niveau analogique, l’ombre est l’absence de lumière. Quand la lumière revient, l’ombre disparaît. 

Pour cette énergie, rien n’est séparé. Elle est un seul et immense corps cosmique composé d’innombrables aspects/facettes qui s’expriment dans une conscience individuelle, tout en portant les qualités du Tout. Voilà ce que nous sommes en réalité: des cellules de ce grand Corps Cosmique nommé l’Univers. Et le but de notre voyage terrestre est de redevenir conscient à la fois de ce Tout, tout en déployant notre individualité dans sa beauté et son immensité. 

De son côté, ce que je nomme l’Âme humaine est la dimension de notre Être en voyage sur Terre. C’est la partie de l’Âme-Esprit que nous sommes, cellule de ce grand Corps Cosmique, qui s’est projetée dans la matière pour vivre l’incarnation, ou plutôt les incarnations. L’Âme humaine se souvient des acquis et des apprentissages passés, et elle connait les objectifs de chacune des incarnations actuelles et futures. Elle est le «Grand Livre» du voyage sur Terre. 

Les vérités individuelles 
Plusieurs cherchent à communiquer avec l’Âme pour «entendre» ses messages, ses indications. Ils envient les médiums de ce monde qui, selon eux, ont un accès privilégié avec leur Âme et ses connaissances. Pourtant, si la réalité de l’Âme n’était réservée qu’à une poignée de «privilégiés», le voyage sur Terre n’aurait aucun sens. Comment pourrions-nous apprendre et évoluer, nous souvenir de qui nous sommes réellement, si le seul moyen pour ce faire est de développer une sorte de don pour «entendre» les indications de l’Âme? 

Et lorsqu’un individu arrive enfin à entendre, a-t-il un accès absolu à LA vérité? Celle-ci pourrait-elle être teintée de ses propres mémoires et blessures? Comment savoir? Qui croire? Est-ce qu’un médium est 100% juste, 100% faux? Y a-t-il des nuances, des teintes possibles? 

En réalité, il existe autant de vérités qu’il y a d’individus sur Terre; 8 milliards de réalités qui s’entrecoupent et s’entrechoquent continuellement. Laquelle est la bonne, laquelle suivre? La seule réponse logique à cela est la nôtre. Mais quelle est notre vérité? Comment la reconnaître parmi les illusions possibles (et il y en a)? Voilà un grand sujet d’interrogation. 

Quand je me suis posé ces questions existentielles, j’ai cherché comme plusieurs à rencontrer des gens qui, selon moi, détenaient LA vérité. J’ai voulu que l’on me dise quoi faire pour atteindre la conscience absolue, l’illumination du corps physique et de l’Âme. Pour moi, le chemin du retour passait par le contact avec l’Être qui allait enfin me révéler les secrets pour y arriver. Je cherchais un Maître qui allait me transmettre LES réponses. 

Créateur de ma vie 
J’ai rencontré plusieurs Maîtres dans ma vie, mais jamais ils ne m’ont donné LA réponse que j’attendais. La seule compréhension que j’ai obtenue a été d’entendre que la vie serait mon seul et unique vrai Maître, LE Maître parmi les Maîtres, celui que je serais invité à suivre partout où il me conduirait. Partout où j’irais, IL serait avec moi, et partout où IL irait, je serais avec LUI. 

Mais qu’est-ce que cela voulait bien dire? Comment est-ce que LA VIE pourrait être un si grand Maître, alors qu’elle m’apportait tant de tracas, de déceptions et de soucis. Comment un ami si déloyal pouvait-il révéler tant de secrets? Et surtout, comment faire pour les décortiquer? Moi qui n’étais pas médium, à l’époque du moins, comment pouvais-je entendre les réponses de LA VIE, ce Maître que l’on m’attribuait? 

Je savais à l’époque que j’étais créateur de ma vie, que tout ce sur quoi mon attention était posée s’amplifiait. Je percevais donc la vie comme une succession d’événements aléatoires, parsemés d’items créés véritablement par mon Être. Je croyais que tout ce qui me faisait plaisir était créé par moi, et tout le reste était de l’adversité que je devais conquérir, pour les remplacer par les éléments que je souhaitais vraiment créer. Je m’imaginais que si des choses n’allaient pas bien dans ma vie, c’était parce que je n’avais pas encore créé ce qui allait m’apporter la joie, que c’était en attendant. 

Un peu plus tard, j’ai commencé à considérer l’existence de l’inconscient. Mais à cette époque, il me paraissait tellement inaccessible que je l’imaginais comme un immense labyrinthe de couloirs et de recoins infranchissables qu’il valait mieux oublier. Il y avait donc d’un côté ce que je désirais créer dans ma vie - éléments qui, je l’avoue, était très flous et éthérés à cette époque -, et de l’autre, un monde impénétrable associé aux oubliettes de l’Esprit, un entrepôt poussiéreux à enfouir profondément en soi pour éviter qu’il ne nous contamine. 

Dans tous les cas, j’avais compris que plus je souhaiterais énergiquement créer ma vie rêvée, plus vite elle se manifesterait. Et si je n’y arrivais pas, c’était parce que je ne le voulais pas suffisamment intensément. Il fallait donc que je redouble d’effort et de volonté pour y parvenir. Et en point de comparaison, je m’évaluais en fonction de ceux et celles qui semblaient atteindre leurs rêves. Je me comparais à eux en enviant leur volonté de fer. 

Vous aurez compris que tout cela ne faisait qu’alourdir mes énergies, en amplifiant les jugements de mon Être face à mon incapacité à créer ma vie. J’étais victime de mes croyances, percevant l’adversité comme une occasion de renforcer mes intentions et ma détermination à avancer vers mes buts. 

La messagère 
Un jour, les choses se sont éclairées, lorsque je me suis mis à observer ma vie comme étant le parfait reflet de ce que je portais intérieurement. Tout autour de moi est devenu le lien vers mon monde intérieur. Au lieu de me battre contre l’extérieur, je le voyais comme un immense miroir cosmique qui me reflétait mes émanations, ce qui se dégageait de moi consciemment, et surtout inconsciemment. Au lieu de m’attaquer à l’adversité, je me suis mis à la percevoir comme étant la messagère de mon Âme. J’ai alors compris l’illusion dans laquelle je m’étais piégé durant toutes ces années. 

La théorie du miroir est un concept enseigné depuis toujours dans le monde spirituel. On suggère que s’il y a des choses qui nous dérangent à l’extérieur, cela pourrait être lié à quelque chose d’intérieur que l’on ne voit pas. Jusque-là tout va, sauf que la plupart du temps, quand cette chose intérieure n’est pas perçue, on évacue le principe en se disant «puisque je ne suis pas comme cette personne, ce principe ne s’applique pas à cette situation précise, voilà donc une exception». On évolue ainsi de situation en situation, tentant d’améliorer notre vie, mais sans jamais comprendre pourquoi certaines impasses se répètent. 

La vérité est beaucoup plus simple. Dès qu’une situation ou une personne éveille des jugements ou des réactions en nous, celle-ci est INVARIABLEMENT le reflet de quelque chose de nous qui cherche notre lumière. Le problème est que plusieurs personnes posent la mauvaise question. «Est-ce que cela me ressemble»? Dans ce contexte, il est évident que puisque la situation est perturbante, la personnalité consciente ne voudra pas s’associer à elle. Il est socialement plus réconfortant de se protéger et se plaindre contre l’adversité, que de la reconnaître comme étant un aspect de soi. 

Nous apprenons collectivement à nous éloigner le plus possible des situations qui nous perturbent, souvent même avec l’aide d’amis «fidèles» avec qui nous nourrissons notre impuissance. Sans le réaliser, certains Êtres autour entretiennent, par leur apitoiement ou leur colère, un état de victime en nous qui nous maintient dans un cercle vicieux difficile à quitter. Cela ne nous encourage pas à rechercher ce qui, de nous, a attiré la situation. 

Personnellement, je suis attentif à choisir les gens avec qui je partage des choses plus difficiles que je vis. Non pas par pudeur ou souci de préserver mon image, mais parce que je sais que certains Êtres ajoutent, sans le réaliser, une dimension dramatique à ce qui est. Cela ne fait que nous alourdir, au lieu de nous aider à y voir plus clair. 

Embellir son image 
J’ai vu beaucoup de gens me dire des choses comme: «je ne peux pas ressembler à cette personne égoïste et narcissique, c’est impossible, cela ne me correspond pas du tout, car mes valeurs sont autres». Ou encore, «je suis toujours à l’heure, comment est-ce que cette personne si en retard et désorganisée pourrait me refléter quelque chose de moi»? Dès que la question est «est-ce que cela me ressemble?», l’égo humain cherchera à se justifier en déclinant la possibilité de similitude. 

La nature humaine est de vouloir embellir son image, car le regard positif des autres envers soi nous donne la sensation d’être aimé. Nous recherchons l’amour et la reconnaissance des autres, pour compenser celle qu’il nous est difficile de nous offrir. Il est donc facile d’interpréter que si l’on admet des aspects moins reluisants de sa personnalité, ceux-ci nous donneront l’illusion de perdre l’amour. En comprenant ce mécanisme de protection, nous pouvons mieux nous accompagner dans le processus de découverte de soi. 

La véritable question à poser dans un tel contexte est «quel est l’aspect de moi qui est ainsi, qui se présente sous cette forme»? Si j’ai attiré cette situation ou cette personne à moi et qu’elle éveille des jugements ou des réactions, je suis NÉCESSAIREMENT en présence d’un aspect de moi qui recherche ma lumière, qui cherche à être conscientisé, aimé et transmuté. Si je pose la BONNE question, je m’ouvre à recevoir la BONNE réponse. L’intention précède la compréhension. 

Rappelons-nous que nous sommes à la fois notre principal allié et notre plus grand obstacle vers notre lumière. L’ombre et la lumière cohabitent continuellement, tant en nous qu’à l’extérieur de nous. 

La polarisation 
Lorsque l’on juge un aspect de soi, dans cette vie ou dans une autre, cet élément se polarise et se sépare de notre essence. En vérité, il ne se sépare pas vraiment – nous sommes unis au Tout et le demeurerons éternellement –, mais dans sa forme énergétique, il s’isolera du reste. Cela formera une sorte de «nuage gris» dans notre aura, ce qui viendra nous alourdir. Nous le porterons alors comme un poids dans notre énergie. Quand ceci se produit, une partie de nous va stocker cet élément quelque part dans le labyrinthe de l’inconscient, jusqu’à ce qu’il soit repris par la conscience, réintégré dans la lumière. 

Puisque l’Univers a pour but de stimuler chaque forme de vie à retrouver sa lumière, celui-ci va collaborer avec l’Âme pour faire revivre extérieurement les éléments qui ont été jugés intérieurement. C’est à ce moment que des scénarios seront créés pour reproduire les émotions intérieures qui n’ont pas été gérées. Ils seront ainsi magnétiquement attirés dans notre vie, sous la forme d’éléments extérieurs. Et ces derniers éveilleront nécessairement des jugements et des réactions, puisque c’est ainsi que nous les avons perçus en nous au départ. 

Le problème est que ce phénomène fonctionne de façon inconsciente. C’est pour cela qu’il est spontanément tentant de nier son existence. Il fonctionne aussi de façon consciente, lorsque, par exemple, nous nous sentons attirés vers des Êtres aux qualités qui nous ressemblent. Mais cela est joyeux et ne pose aucun défi en tant que tel. C’est avec les éléments d’adversités que nous sommes plus souvent en dissonance. Ils sont pourtant un puissant moteur d’évolution, pour ceux et celles qui savent en déceler les messages. 

Un Univers d’amour 
Ce phénomène d’attraction opère en collaboration avec un Univers d’amour qui, de son côté, cherche continuellement à réveiller le Maître en nous. Son but est de toujours amplifier nos émanations, afin que nous devenions conscients de toutes nos créations, conscientes et inconscientes. L‘Âme, l’Esprit, l’inconscient et l’Univers œuvrent donc ensemble pour stimuler notre évolution et le retour vers notre maîtrise. 

Cependant, lorsque l’on conçoit l’extérieur comme étant séparé de nous, il est difficile de percevoir cette énergie magnétique qui œuvre en continu. Tout devient source d’adversité et la vie nous apparaît comme une conquête continuelle, une sorte de montagne à gravir pour y planter son drapeau. Mais dès que l’on s’ouvre à l’idée que cet extérieur soit le reflet de notre monde intérieur, qu’il n’est pas séparé de nous, ce concept prend graduellement forme à l’intérieur de nous. Au début il n’est qu’une idée, une hypothèse de départ. Mais progressivement, il devient une vérité, une réalité. 

«Quel est l’aspect de moi qui m’est reflété chez cet Être qui me perturbe, ou dans cette situation qui me dérange»? Voilà la seule vraie question à se poser, afin que la réponse puisse à son tour se présenter. Car tant et aussi longtemps que la situation ne sera pas comprise, elle se répètera. La pièce de théâtre sera continuellement rejouée, avec supplémentaires et rééditions, jusqu’à ce que le «message» soit intégré. 

S’éloigner du problème 
Mon travail m’a amené à observer plusieurs personnes qui quittaient des relations et des lieux de travail avec fracas, en cherchant à s’éloigner le plus loin possible des sources de leurs malaises. Ils le faisaient pour se protéger de certains Êtres toxiques qui, selon eux, empoisonnaient leur existence. Certains changeaient même de pays dans l’espoir de vivre mieux, enfin éloignés de la source de leur conflit. Et invariablement, ils reproduisaient le problème là où ils allaient. Quelques-uns finissaient même par imaginer que toute la planète était toxique pour eux, comme je l’ai cru moi aussi à une époque. «Cette planète m’est hostile, il n’y a pas de place pour moi ici-bas». 

Je ne préconise bien sûr pas de demeurer dans des situations ou des relations perturbantes simplement parce que nous les avons attirées. Il est parfois nécessaire de prendre du recul dans une condition donnée. Mais le regard qui sera posé sur celle-ci sera crucial dans la résolution du conflit. Là est le principal sujet de ce présent enseignement. 

Si je suis devant un être désorganisé qui perturbe mon équilibre, peu importe la quantité d’effort que je mettrai pour me faire respecter de cette personne, je ne retrouverai jamais la paix tant que je ne comprendrai pas le sens réel du magnétisme en jeu. Une paix de surface pourra peut-être être trouvée si j’impose une forme ou une autre d’autorité, mais en profondeur, le malaise demeurera. 

Dans ce contexte, la seule vraie question à me poser pour comprendre la situation sera «pourquoi ai-je attiré cet Être qui me dérange tant? Quel est l’aspect de moi qui m’est reflété dans cette situation»? Et déjà, un rapide sondage autour de moi me permettra possiblement de constater que d’autres personnes perçoivent aussi le problème chez cet Être, mais leur réaction sera différente de la mienne. Ils seront davantage observateurs que réactifs. Cela m’indiquera précisément que mon regard est teinté de mon propre univers intérieur. Je comprendrai alors que cette observation est la mienne, que le malaise m’appartient. 

Pour certains témoins extérieurs consultés, il n’y aura pas de jugement ni de réaction. Ils observeront le comportement désorganisé sans le nier, mais ils chercheront uniquement à l’encadrer pour ne pas qu’il «contamine» les autres. Alors que de notre côté, cette situation pourrait nous faire perdre tous nos moyens tellement elle nous irrite, pour eux, elle est une situation à baliser. 

Observez-vous la différence entre une réaction (ou un jugement), et une observation neutre, sans charge ni déni? L’idée ici n’est pas de se faire croire que la personne est organisée si elle ne l’est pas. Mais il est important de comprendre la nuance entre «ce que j’observe de façon neutre, sans déni» et «ce qui éveille des réactions et des jugements». Autrement, l’on pourrait se percevoir comme étant neutre dans une situation, alors qu’il est évident qu’elle nous perturbe intérieurement. La nuance est dans l’intensité de ce qui est éveillé en nous devant la situation. 

La véritable question 
Poursuivons notre exemple sur la désorganisation d’une personne qui semble affecter les autres. Si l’Être qui se sent irrité observe sommairement, il pourra se dire que puisqu’il est tellement structuré et à l’ordre, l’autre ne peut lui ressembler. Il croira même qu’il s’agira d’un cas d’exception de ce principe universel. Mais en vérité, s’il se pose la seule question valable, soit quel est l’aspect de lui qui est reflété dans la situation, il sera amené à se demander pourquoi est-il, lui, si organisé? A-t-il choisi l’ordre pour fuir le désordre, ou est-ce un véritable choix? 

Se pourrait-il par exemple qu’il ait grandi dans une famille très exigeante au niveau des tâches ménagères, et que pour être aimé et valorisé de ses parents, il ait appris qu’il lui fallait être organisé? Ce faisant, il jugera négativement un aspect de lui plus désorganisé qui aurait eu envie, étant jeune, d’oublier les règles établies. Mais il ne s’est pas autorisé à le faire, car il a considéré cela comme étant potentiellement dangereux. Il aurait alors risqué de perdre l’amour et la considération parentale. 

S’il est attentif, l’Être pourrait aussi se souvenir d’expériences de son enfance où on le réprimandait d’être en désordre, ou on le punissait pour son manque de participation. Ainsi, il s’est développé socialement en interprétant que plus il serait à l’ordre et collaborateur, plus il serait aimé. En s’interdisant la souplesse et la flexibilité qu’il ressent intérieurement, il attirera à lui des Êtres qui l’incarneront à sa place. Ce sera un miroir amplifié de son jugement intérieur. 

Le mot «amplifié» est fondamental ici, car l’Univers présentera toujours des miroirs déformants. Il ne s’agit donc pas ici d’essayer de se reconnaître en totalité chez l’autre, mais de demander à son inconscient d’éveiller les mémoires intérieures qui correspondent aux aspects jugés extérieurement. «Quel est l’aspect de moi qui est comme ceci, qui est comme cela»? 

L’amour et le succès 
Poursuivons avec l’exemple plus fréquent d’un Être qui recherche le succès à tout prix. Son envie de réussir s’inscrira dans un contexte où il aura l’impression qu’en atteignant ses objectifs, il sera enfin reconnu, car il aura prouvé aux autres qu’il est quelqu’un de bien. 

En observant les valeurs de performance et de réussite de la société qui nous accueille, il est facile de comprendre que nous avons grandi dans un environnement où l’amour est associé au succès. «Plus je réussis, plus je suis aimé». Voilà en résumé comment, dans notre société, un enfant comprend sa relation avec l’amour. 

Dans ce contexte de réussite, plusieurs personnes grandissent avec l’impression continuelle de devoir prouver leur valeur par la réussite et le succès (financier ou autre). Dès qu’ils sont pris en défaut, ils ont l’impression que tout leur Être est dévalué, qu’ils n’ont plus aucune qualité, et ils se mettent aussitôt à se justifier. Je crois que chacun à notre manière, à divers degrés, nous sommes touchés par cette façon de nous définir. Nous avons l’impression que plus nous réussissons, plus nous sommes aimés. 

Peu de parents arrivent vraiment à offrir un accueil inconditionnel à leurs enfants, ne l’ayant eux-mêmes pas reçu. L’idée ici n’est pas de se culpabiliser en tant que parent, mais de comprendre le contexte de notre environnement social. 

Dans le Nouveau Monde, cette qualité d’accueil sera au cœur des choix de société que nous ferons collectivement. Elle est la base qui équilibre un Être dans la vie. Si celui-ci est inconditionnellement aimé et accueilli dès son arrivée au monde, il comprendra aussitôt qu’il est aimé pour son essence, pour sa lumière, et il n’aura pas besoin de développer ses qualités afin d’être aimé. Ce faisant, il les laissera naturellement émerger, sans jamais les limiter, les juger ou tenter de les adapter à ce qu’il croit que l’on attend de lui. 

Les qualités profondes 
L’une des questions que je reçois le plus souvent en consultation est «quelles sont mes qualités profondes, quel est mon mandat d’incarnation»? Je mentionne toujours qu’il n’existe pas de mandat prédéfini à la manière d’un projet concret à «accomplir» sur Terre. Mais il est vrai que nous portons tous des qualités profondes qui définissent les grandes lignes de notre contribution à ce Monde. 

En parallèle, plus nous apprenons à nous comporter de telle ou telle manière pour recevoir l’amour de nos parents, et ensuite des autres Êtres autour (nos parents deviennent nos pairs), plus nous nous éloignons de nos qualités profondes, car nous craignons qu’elles ne soient pas valorisées si nous les laissons émerger. Nous chercherons alors à nous adapter, plutôt qu’à être nous-mêmes. L’amour conditionnel a donc un lien direct avec le défi que nous rencontrons tous de savoir qui nous sommes vraiment dans ce monde. 

À l’inverse, lorsque tous les Êtres d’une même société expriment le meilleur d’eux-mêmes parce qu’ils sont inconditionnellement accueillis et reconnus, ils s’offrent aux autres sans condition. C’est alors que toute cette société s’élève à l’unisson, parce que chacun de ses membres sait qui il est, puisqu’il s’est reconnu lui-même. 

Dans le Nouveau Monde, les Êtres sont tous invités à offrir le meilleur d’eux-mêmes à chaque instant. C’est cela qui définit une société nouvelle. Les Êtres qui cherchent à prendre et à accumuler continuellement sont en déséquilibre. La joie profonde passe par le don inconditionnel de soi. Il n’y a pas d’autre chemin qui mène au bonheur véritable. 

La reconnaissance 
Poursuivons avec notre exemple. Souvenons-nous que lorsqu’un Être qui vient au monde est accueilli conditionnellement, cela déclenche en lui un processus d’adaptation. Dès son jeune âge, cet Être se demandera comment il doit se comporter pour obtenir l’amour - élément absolument fondamental de sa vie sur Terre -, au lieu de chercher à être lui-même. Et puisque nos sociétés valorisent la réussite et la performance, l’enfant qui nait enregistrera que l’amour y est associé. Plus il aura du succès, plus il se croira aimé. 

Si nous poussons encore plus loin notre observation, nous pourrions mettre à l’opposé, sur une même échelle, cet enfant qui se suradapte pour réussir et être aimé, et un autre qui est rebelle devant toute forme d’autorité et de guidance extérieures. Quelle est la différence entre les deux? Le premier croit qu’il pourra un jour parvenir à la reconnaissance, alors que le second a abandonné cette option, car il n’y croit plus. Bien qu’ils réagissent différemment, ces deux enfants portent la même blessure de suradaptation. C’est simplement que leurs espoirs d’y parvenir sont différents. 

J’ai vu parfois des enfants se rebeller après une ultime tentative de parvenir à une forme de reconnaissance parentale (ou de la part d’un adulte en figure d’autorité – ex: un professeur). Ils ont enfin obtenu la note souhaitée à l’école, et lorsqu’ils courent à la maison présenter ce «succès» à leurs parents, ces derniers sont trop occupés et n’accordent que très peu d’importance à la réussite. Ou ils la comparent à un autre individu qui performe encore mieux (ex: ton frère réussit mieux que toi, tu devrais viser son niveau de réussite). Cela déclenche alors chez l’enfant un choc qui éveillera en lui une impasse, une sensation que l’objectif est inatteignable. Il choisira alors de ne plus y accorder d’effort de peur d’essuyer de nouveaux échecs, et il se rebellera. 

L’Univers amplificateur 
Tant qu’ils ne comprendront pas les enjeux en cours, l’Être qui se suradapte et le rebelle resteront coincés dans une vision dualiste d’eux-mêmes. Afin de les aider à sortir de leur impasse, leur Âme leur présentera des situations qui feront émerger leurs jugements, pour qu’ils puissent mieux les observer et transformer leur regard. 

Il faut se rappeler que celui qui veut réussir à tout prix a peur d’échouer, et celui qui se rebelle réagit devant le succès et la conformité des autres, qui lui reflètent ce qu’il croit inaccessible pour lui-même. Les deux sont en réaction face à ce qu’ils craignent. Revoyons maintenant ces éléments en lien avec le concept de l’Univers amplificateur de nos émanations, de ce qui se dégage de nous consciemment et inconsciemment. 

Alors qu’il aura l’impression d’être sur le point d’atteindre la réussite, l’Être qui fuit l’échec attirera à lui des revirements inattendus, des impasses qu’il n’avait pas envisagées, et il revivra l’échec appréhendé. S’il n’est pas attentif et qu’il ne fait que réagir aux situations, il sera en colère face aux artisans de ses échecs, sans comprendre qu’il les a lui-même attirés. Et en parallèle à la gestion de sa colère, il voudra redoubler d’efforts pour vraiment atteindre ses objectifs, malgré l’adversité. 

Cet Être pourrait même s’imaginer que l’Univers teste sa détermination – comme je l’ai personnellement cru pendant plusieurs années – et qu’il est évalué sur sa capacité à «désirer très fort» atteindre ses buts. Il pourrait croire que s’il n’y parvient pas, c’est qu’il ne le veut pas suffisamment. Quelle magnifique illusion ! 

L’autre réaction 
De son côté, l’Être rebelle attirera à lui des gens qui sembleront s’être bien adaptés à leur environnement, et il réagira à eux en voulant très fort qu’ils sachent que cela ne l’intéresse pas. Il utilisera sa marginalité comme une marque de commerce, un moyen d’expression social pour démontrer «qu’il ne mange pas de ce pain-là». Mais il s’agit de la même blessure d’enfance. 

L’Être rebelle réagit devant des gens qui, selon sa perception, ont réussi à s’adapter, ce qu’il perçoit inatteignable pour lui-même. Il devient alors plus sécurisant pour lui de se convaincre que cela ne l’intéresse pas, que de risquer l’échec et la perte «officielle» de la reconnaissance des autres. 

De son côté, l’Être qui recherche le succès pour fuir l’échec réagira précisément à cet échec. Pour reprendre une image déjà partagée dans un précédent enseignement, l’envie de réussir devient alors une confiture que l’on étend sur le pain de l’échec, afin de le camoufler. Et puisque cet échec est associé à la perte de l’amour et de la reconnaissance des autres, l’Être résistera à accueillir cela, car il croira se mettre en danger s’il le fait. 

En vérité, c’est la résistance à accueillir ce qui est qui crée le problème, et non la situation en tant que telle. Plus l’Être refoulera ses sensations/émotions profondes pour se créer un monde où il pourra «fonctionner» socialement, plus il amplifiera la problématique. Mais puisqu’il fait partie d’un Univers d’amour qui stimule continuellement chaque cellule de vie à retrouver sa lumière, il sera continuellement invité à changer son regard sur lui-même. 

À chaque instant, l’Univers nous présente ce qui, de nous, cherche notre amour et notre lumière. Quand nous apprenons à observer l’extérieur comme étant le reflet fidèle et amplificateur de notre monde intérieur, l’évolution devient facile, car nous cessons de résister, de nous acharner et de nous battre contre la vie. Nous suivons le courant et l’amour peut plus facilement circuler. 

Toutes les guérisons passent par une présence amoureuse à soi-même et un véritable accueil de ses sensations/émotions. Avoir un regard lucide face à sa vie et oser se remettre en question est la base qui permet à un Être d’avancer consciemment vers sa lumière. Je vous recommande d’ailleurs la lecture (ou relecture) du message Le karma et les mémoires cellulaires afin de bien comprendre le processus de guérison. 

Le véritable Maître 
Via toutes les expériences et les Êtres qu’elle nous présente, la vie est notre principal Maître. Elle est la première messagère de notre Âme. La beauté et l’émerveillement que nous percevons autour de nous sont le reflet de notre beauté intérieure. Les talents magnifiques des Êtres qui nous entourent nous montrent des aspects de nous à chaque instant. Les qualités de nos idoles, de ceux et celles qui nous fascinent tant, reflètent ce que nous sommes. Nous ne sommes pas séparés d’eux. Nous les percevons à travers qui nous sommes, via notre bagage et nos acquis. 

Mais en parallèle à toute cette beauté, il y a aussi les dimensions bousculantes de la vie qui nous secouent plus intensément. Cependant, en comprenant que derrière tout ce qui éveille des jugements et des réactions en nous, se cache aussi un reflet, la vie devient tellement plus facile. Au lieu de nous battre contre ces éléments, on cherche d’abord à «entendre» les messages de l’Âme, en posant les bonnes questions. «Quel est l’aspect de moi qui est ainsi? Devant ce miroir grossissant, montrez-moi ce que je ne vois pas, ce que je ne comprends pas.» 

La méthode hoponopono est précisément basée sur cela. «Même si je ne comprends pas pourquoi j’ai attiré ceci ou cela, j’accepte ma responsabilité et je proclame ma capacité à transformer la situation.» En gros, c’est ce que je décris ici, à ma manière. J’ajoute cependant la dimension émotionnelle à l’équation. Car autrement, si le processus reste intellectuel, la transformation demeure en surface. 

Les intentions pures 
Les sensations/émotions qui sont associées à ce que nous cherchons à fuir doivent être accueillies et ressenties pour ce qu’elles sont, et non pour ce que nous aimerions qu’elles soient. Nous devons aussi nous assurer d’être bien présents à notre corps durant le processus [présence au Hara – voir le texte La trinité créatrice], afin que les émotions ressenties dans notre plexus retrouvent naturellement le chemin de la lumière. Par la suite – et c’est ce qu’il y a de plus merveilleux dans ce processus –, l’énergie divine se remet magiquement à circuler dans le sens de nos idéaux, au lieu de créer de la résistance. 

Lorsque l’émotion est transmutée et que le jugement n’est plus, l’Univers amplifie les émanations associées aux intentions pures. Celles-ci ne s’inscrivent plus dans une version dualiste de la vie. Nous redevenons alors maîtres de notre vie. Nous continuons d’habiter un monde de dualité, mais notre regard perçoit au-delà des limites qui nous entourent. 

Le Bouddha enseignait que la vérité est au centre. La dualité est une illusion de laquelle nous sommes invités à émerger. Quand nous sommes en paix avec tout ce qui est, sans jugement et sans jamais chercher à fuir, nous sommes maîtres de notre vie et nous pouvons la créer telle que nous le souhaitons réellement. Par la même occasion, nous enseignons aux autres, via notre exemple, à en faire autant. Et toute notre planète s’élève vers la lumière. 

Salutations à tous 

Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle


La vertu et le chemin de croix - 5 octobre 2016

 

Bonjour à tous,

En transit entre deux projets de coopération internationale, je reviens vers vous pour vous partager une expérience spirituelle parmi les plus stimulantes qu’il m’ait été donné de vivre jusqu’à présent dans cette incarnation. Je vous la partage dans le but de stimuler votre propre parcours d’éveil. 

Quand j’ai débuté mon cheminement spirituel, l’une des premières choses que j’ai apprises est que nous avons tous expérimenté, à divers degrés, des états de conscience expansifs, et d’autres beaucoup plus lourds, qui ont été vécus alors que nous étions, en apparence, déconnectés de notre lumière. Je dis «en apparence», car en réalité, il est impossible de vraiment se séparer de l’être de lumière que nous sommes. Mais durant l’incarnation, l’illusion de cette sensation de séparation nous paraît bien réelle. 

J’ai appris que nous avons vécu des vies d’amour et de partage, mais aussi que nous avons eu d’autres expériences plus lourdes qui nous ont traumatisés. Peu importe les rôles joués, que nous ayons été victimes ou bourreaux, certaines expériences passées continuent d’être ressenties intérieurement comme des éléments à oublier de nous-mêmes. Dans ce contexte, il peut être difficile de reconnaître que nous ayons été voleur-volé, abuseur-abusé, tueur-tué, violeur-violé, traitre-trahi, etc. Cette vérité peut faire peur à priori, mais paradoxalement, lorsqu’acceptée, elle libère d’un poids important. Elle permet de revisiter une croyance populaire qui suggère que pour «revenir à la maison de Dieu», il faille redevenir pur et parfait. 

Culpabilité existentielle
Dans un écrit précédent, j’ai déjà raconté que le concept de péché originel provenait d’une impression que si nous faisions partie d’un Univers d’amour et de conscience, et qu’à un moment nous en avons été séparés – dans la sensation du moins – c’est probablement dû à quelque chose d’inapproprié que nous avons fait dans un passé lointain et qui nous a amenés à «mériter» notre sort. Nous avons ainsi cru que l’incarnation était une punition où il nous fallait «faire notre temps» en attendant de pouvoir revenir à la maison. 

Le voyage sur Terre, qui se voulait être une aventure permettant d’expérimenter l’oubli afin de mieux entreprendre le chemin du retour à la maison, s’est transformé en parcours du combattant ayant pour but de nous faire expier des péchés oubliés et de nous permettre de prouver notre valeur aux yeux de l’Univers. Cette distorsion a amené les humains à imaginer un Dieu punisseur extérieur qu’il fallait convaincre de notre dignité afin de pouvoir regagner notre place à ses côtés. 

Plusieurs religions, qui dépeignent un Dieu sévère et exigeant, puisent leur idéologie dans cette conception de la vie. Elles sont inspirées par la pensée collective des humains qui transportent inconsciemment en eux une sensation de culpabilité existentielle. Celle-ci leur donne l’impression que l’incarnation est une période de probation qui sert à nous évaluer afin de pouvoir, un jour, obtenir la permission de regagner notre ciel. Le purgatoire est aussi un concept dérivé de cette interprétation. 

Tyrans et conquérants 
Cette sensation de culpabilité originelle a entraîné plusieurs êtres à s’éloigner toujours plus loin de leur propre lumière, car ils s’en sentaient indignes. Plus ils l’appelaient à eux afin de les aider à s’élever au-dessus de la densité, plus cette lumière soulevait leurs propres ombres en parallèle et éveillait leur sensation de culpabilité existentielle. Ceci venait brouiller encore plus leur conscience, jusqu’au point où l’état d’esprit du collectif humain s’est abaissé plus bas que celui des animaux. Ces derniers vibrent instinctivement à la fréquence de l’amour universel – cela est aussi vrai pour les prédateurs – alors que l’humain, séparé de lui-même, perd de vue son essence divine. 

Tout cela pour dire que dans ces états de séparation profonde, déconnectés de notre lumière, nous avons été naturellement attirés vers des expériences lourdes qui nous ont fait revêtir des manteaux de tyrans et de conquérants. Les lois karmiques étant en œuvre, nous avons par la suite expérimenté les effets de nos actions en incarnant les «autres côtés des médailles», pour comprendre l’ensemble du spectre vécu [note: je rappelle que le karma n’est pas une punition cosmique, mais bien une envie de l’Âme de comprendre - voir texte Le karma et les mémoires cellulaires]. 

J’ai souvent mentionné que tant que nos sociétés prennent en pitié les victimes et démonisent les tyrans, elles entretiennent les jeux de rôle et les polarités. Sans aucunement banaliser les drames vécus, les victimes d’aujourd’hui sont les bourreaux d’hier, et vice-versa. Donc tant qu’un être se maintient dans un état de victime, il entretient des jugements envers une partie de lui-même qu’il a déjà expérimenté (le bourreau) et avec laquelle il a de la difficulté à faire la paix. C’est d’ailleurs pour cela que tant de «victimes» revivent en boucle des situations d’agressions. Elles continuent de se polariser d’un seul côté de la médaille, oubliant de faire la paix intérieurement avec l’autre aspect, soit celui du «bourreau». 

Pour guérir ces expériences plus lourdes et transformer les situations, il est certes essentiel d’accueillir toutes les émotions liées aux états d’impuissance (la victime). Mais une fois ces sensations vécues et ressenties pleinement, il est tout aussi fondamental de transformer son regard pour véritablement accepter de rencontrer «l’autre camp» (le bourreau) et de sentir qu’il fait aussi partie l’équation. Autrement, la guérison restera en surface. 

Chemin de vertu 
Mes années de pratique à accompagner les gens intuitivement vers la rencontre d’eux-mêmes m’a amené à constater que beaucoup d’êtres perçoivent l’évolution comme un chemin de vertu, s’imaginant que les plus avancés (lumineux) sont ceux et celles qui ont vécu les expériences les plus nobles. En réalité, le niveau d’évolution d’un être ne se mesure pas en fonction de la pureté de son vécu, mais selon sa capacité à aimer et à se laisser aimer. Via ses expériences, chacun est invité à vivre des états toujours plus amoureux de lui-même et des autres. 

Un jour dans d’une méditation, j’ai contacté un ancien viking barbare [je suis conscient que ce mot suggère un jugement] qui se déplaçait en bande, de village en village, pour piller les paysans, tuer ceux qui résistaient et violer les femmes au passage. À priori, ce personnage m’effrayait et je ne comprenais pas pourquoi on me le montrait. À un moment, j’ai vu qu’il s’agissait de l’une de mes anciennes incarnations. Oups. 

Lorsque j’ai compris cela, je me suis mis à observer cet être en tentant vraiment de le comprendre. Il m’était difficile de l’aimer, mais j’arrivais à tout le moins à m’ouvrir pour essayer de percer sa psyché. À un moment, je lui ai demandé pourquoi il violait les femmes. Sa réponse, d’une simplicité déconcertante, m’a scié en deux. Il a simplement répondu: «si je leur demande, elles vont dire non». Sa vie sexuelle avait donc été construite autour de la peur qu’une femme refuse ses avances. Craignant cela, il était devenu plus sécurisant pour lui de ne jamais demander la permission. Il se disait qu’ainsi, il ne vivrait jamais de rejet. 

Il est juste de dire que cette conception de la vie ne peut fonctionner dans un monde évolué où le «vivre ensemble» est mis de l’avant. Mais si l’on oublie ce que nous sommes aujourd’hui et que l’on ne fait que rencontrer cet être où il est, sans le juger, nous comprenons qu’il faisait de son mieux avec ce qu’il était à ce moment. Pour lui, la peur d’être rejeté était ingérable et au lieu de la rencontrer, il a organisé sa vie pour la contourner. D’autres se referment sur eux comme des ermites ou se perdent dans des compensations destructrices (alcool, drogue, nourriture, etc.), alors que lui s’est servi de la violence pour éviter de rencontrer sa blessure. Le moyen est plus drastique, mais la blessure de rejet reste la même. 

Une guérison profonde 
Si je vous partage cela, ce n’est pas pour attirer la sympathie ni pour justifier ce personnage du passé, car la violence sous toutes ses formes n’est pas compatible avec l’expression amoureuse. Elle est plutôt l’action qu’entreprend un être lorsqu’il ne sait pas comment vivre et ressentir ses émotions contractées. Mais dans ce contexte, la première étape d’un rendez-vous amoureux avec soi consiste à accepter de rencontrer ce qui est pour ce qui est, et non pour ce que nous aimerions qui soit. L’amour inconditionnel demande de s’ouvrir à accueillir en totalité nos expériences passées, sans vouloir les embellir ni les modifier. C’est le premier pas d’une guérison profonde. 

Quand nous comprenons que nous avons tout expérimenté, nous devenons moins exigeants envers nous-mêmes et les autres, car nous savons que chacun fait de son mieux avec ce qu’il est. Le chemin du retour à Dieu n’est pas une course au premier rendu ni à celui qui se présentera avec le plus de pureté. C’est un chemin d’accueil inconditionnel de ce qui est, ce qui a déjà été, et ce qui sera. C’est l’expression de l’amour dans sa plus parfaite forme. 

Quand nous entreprenons un parcours de guérison profonde, nous sommes souvent amenés à rencontrer des dimensions de nous plus lourdes qui «cherchent notre amour». Certains s’étonnent de cela, mais il faut comprendre que les incarnations de «Mère Thérésa» que nous avons vécues ont toutes trouvé leur place en nous. Elles sont bien accueillies, car elles sont associées à des états de bienveillance, de douceur et de bonté. Il est donc facile de les intégrer. C’est avec les vies plus sombres qu’il nous est plus difficile de cohabiter. 

S’identifier à son incarnation 
Dans ma pratique d’accompagnement individuel, je me suis rendu compte que pour certaines personnes, il était plus difficile de rencontrer ces «vies d’inconscience», car la honte les rattrapait trop rapidement. Je me suis questionné sur cela et j’ai compris que plus une personne était identifiée à son incarnation, à ce qu’il croit être, plus il lui est difficile d’accueillir ses multiples réalités, car il n’arrive pas à dissocier son essence profonde divine de ses expériences vécues. Pour lui, c’est comme si son Âme et son Esprit étaient entachés par cela. Mais en réalité, ce que nous sommes n’a rien à voir avec ce que nous expérimentons sur Terre. 

Un jour, une mère est venue me voir avec son jeune fils, car il vivait des états de conscience qu’il lui était difficile de comprendre. Quand il est arrivé devant moi, je me suis demandé comment j’allais lui expliquer ce qu’est l’incarnation de façon à ce qu’il comprenne facilement. Je lui ai présenté un pot en vitre et lui ai demandé de mettre sa main à l’intérieur, ce qu’il a fait. Ensuite, je lui ai demandé d’entrer tout son bras dans le pot, pour par la suite pénétrer au complet. 

Après ses tentatives infructueuses, le jeune homme s’est mis à rire en me disant qu’il n’était pas possible d’entrer au complet dans le pot. Je lui ai alors dit que ce pot représentait son corps physique et qu’en réalité, il y avait beaucoup plus de lui qui existait en dehors qu’à l’intérieur. En vérité, l’incarnation est une projection de l’Âme et de l’Esprit dans la matière. Une fois rendus, nous croyons que nous sommes cette partie projetée, mais en réalité, nous sommes l’Âme et l’Esprit qui expérimente le voyage sur Terre. C’est le retour à cet état de conscience élargie que nous nommons la maîtrise. 

J’ai compris que plus nous sommes identifiés à l’incarnation, plus il nous est difficile de vraiment rencontrer nos expériences actuelles et passées avec compassion, car le besoin de nous «embellir» prend trop rapidement le dessus. Nous aimerions être «déjà rendus» au lieu d’apprendre à apprécier le trajet pour ce qu’il est, soit un parcours d’évolution qui nous conduira tous, un jour ou l’autre, à la destination. 

L’Univers vaste et infini 
Les êtres qui pratiquent la méditation touchent à des états de conscience qui leur donnent de la perspective face à leur incarnation. Ils vivent des états seconds – parfois subtils et d’autres fois intenses – qui mettent en relief les expériences de vie qu’ils ont l’impression de regarder «de l’extérieur». Cette réalité parallèle offre au «voyageur de la conscience» un point de vue surprenant sur ce qui est vécu dans la matière. 

Dans mon dernier voyage en terre africaine, alors que je touchais à des états méditatifs intenses en lien avec mon Âme et mon Esprit, je me suis mis à percevoir la verticalité de mon être, celle qui m’unissait à l’Univers vaste et infini. C’était une expérience très vive qui a contribué à renforcer ma relation avec Dieu (ce que nous sommes dans notre forme universelle). 

Dans cette sensation de moi-même, quelque chose a attiré mon attention. Je me suis rendu compte qu’à partir de cette «station de moi-même», je n’avais jamais pris le temps de réellement contempler mon humain, la portion de moi qui a choisi, il y a de cela 47 ans, de se projeter dans l’incarnation pour vivre une vie sur Terre. Durant mon chemin spirituel des 25 dernières années, j’ai touché à des états de conscience très larges, j’ai côtoyé des enseignants inspirants et vécu de grandes expériences initiatiques. Mais je n’avais jamais vraiment rencontré l’être incarné que je suis, celui qui «fait son possible avec ce qu’il est». 

Dans cette sensation de moi-même, connecté à l’Univers, je me suis mis à contempler, à partir de mon cœur, chacune des étapes importantes de ma vie humaine. De cette station d’où je pouvais observer ma vie, je savais que je n’étais pas qu’un être humain. Celui-ci faisait partie de mon expression, mais il ne me définissait pas. Je pouvais ainsi accueillir chacune des expériences vécues et les contempler avec un regard de bienveillance envers moi-même, mais sans m’y identifier. 

Voir la vie à travers le bocal 
La main dans le pot est rattachée au corps, mais elle ne permet pas de définir ce que nous sommes. Même si nous voyons la vie à travers la vitre du bocal, nous sommes beaucoup plus que cela. Cette réalité n’est qu’une petite portion de notre être. Mais plus nous sommes identifiés à elle, plus nous voulons préserver sa réputation pour nous assurer qu’elle reste présentable. Ce souci de pureté rend difficile la véritable rencontre avec soi. 

Quand j’ai pris le temps de visiter mes expériences passées, je captais cette phrase qui tournait en boucle à l’intérieur de moi: «à cette époque de ma vie, c’était le mieux que je pouvais faire». Si je m’étais rencontré à partir de ce que je suis aujourd’hui, il est évident que j’aurais critiqué mes choix et expériences passés, car je les aurais jugés inadéquats. Si c’était à refaire, plusieurs choses seraient vécues différemment. Mais c’est justement là le problème. 

Comme je le mentionnais, quand on contemple un aspect de soi, il est fondamental de le rencontrer «pour ce qu’il est», et non pour ce que nous aimerions qu’il soit. Cette nuance est cruciale dans l’équation, car autrement, notre parcours devient un chemin de croix où nous avons l’impression que pour arriver à la fin, il nous faut redevenir purs et parfaits, en nous débarrassant des imperfections. 

En réalité, nous sommes déjà rendus, car nous n’avons jamais quitté l’Univers. Mais ce qu’il manque à notre expérience terrestre pour ressentir notre connexion au tout, c’est l’amour inconditionnel de nous-mêmes envers nous-mêmes. Et l’amour des autres devient ensuite le prochain pas naturel. Mais comment aimer les autres, si l’on se juge soi-même. 

Les émotions rattachées 
Dans mon processus de guérison, j’ai contemplé les différentes expériences de ma vie, incluant celles que j’avais déjà visitées. À une époque, je croyais que si je revivais trop intensément des expériences passées, je les nourrirais et les amplifierais. Quand on devient conscient de la vie spirituelle en nous et autour de nous, il est tentant de considérer certains apprentissages uniquement d’un point de vue universel. Mais cela ne fait que nous déconnecter de l’humain que nous sommes. 

Par exemple, si l’on a vécu un thème de trahison, il ne suffit pas de se dire que dans une autre vie, on a probablement été soi-même un traitre. En premier lieu, il faut rencontrer l’humain qui a souffert dans cette expérience, pour lui offrir de la compassion, un regard bienveillant, et lui permettre de vivre les émotions qui sont rattachées à l’expérience. À ce moment, il faut oublier nos concepts spirituels et se concentrer uniquement sur ce qui est. 

En passant, une émotion doit se vivre DANS LE CORPS PHYSIQUE, et non pas à partir des nuages. Beaucoup de gens ne sont pas dans leur corps quand ils ressentent leurs émotions et ils ne comprennent pas pourquoi elles s’étirent le temps. En vérité, une émotion ne prend que quelques secondes à transiter. Si elle dure et se transforme en anxiété, c’est parce que l’être n’est pas ancré dans son corps pour la ressentir. 

Les émotions lourdes créent des inconforts physiques et il est tentant de vouloir éviter de les ressentir en «attendant qu’elles passent». Mais cela ne fait qu’étirer le processus. Si vous sentez qu’une émotion est tenace et que l’énergie emmagasinée dans le plexus solaire ne semble pas vouloir se libérer, prenez conscience de vos ancrages et demandez d’être accompagné à «revenir dans votre corps». Une respiration lente et soutenue vous aidera dans ce processus. Ne vous concentrez pas sur l’émotion, portez plutôt votre attention sur votre corps et vos ancrages. Par elle-même, l’émotion se dégagera en soutenant votre respiration à partir du bas de votre ventre. Il est fondamental d’être bien incarné pour vivre ses émotions. Autrement, on ne fait que les effleurer et elles perdurent, pour s’inscrire ensuite en blocage dans le corps physique. 

Un enfant et sa mère 
Revenons maintenant au thème de trahison mentionné précédemment. Rencontrer l’humain qui a été trahi sera le premier pas vers une guérison durable. Ici, il ne s’agit pas de dialoguer avec la portion blessée pour la convaincre que l’expérience est un retour karmique. Bien que cela puisse être vrai, cette compréhension intellectuelle ne permettra pas une véritable rencontre. En vérité, il s’agit de ressentir la situation et d’y être totalement présent, sans dramatisation. 

J’aime donner l’image d’un enfant qui souhaite montrer son dessin à sa mère. Dès qu’elle lui accorde une attention soutenue, l’enfant se sent reçu et après seulement quelques secondes, il «passe à autre chose». Mais si la mère résiste ou juge le dessin, elle ne fait qu’entretenir un drame et la lumière de la guérison ne peut circuler. 

Une fois la rencontre effectuée, en ayant accepté de ressentir toutes les émotions rattachées à l’expérience, il devient alors intéressant de contempler la situation du point de vue de la bienveillance. C’est là que nous sommes invités à comprendre qu’à cette époque de notre vie, c’était le mieux que nous pouvions faire avec ce que nous étions. Et s’il existe encore du ressentiment envers la partie offensante, la compréhension spirituelle des choses devient alors un précieux allié, car elle permet de mettre en contexte et d’observer qu’à une autre époque, les sièges étaient inversés. 

Si je juge l’agresseur, c’est une partie de moi que je juge. Au fond, la compassion consiste à comprendre que chacun, à partir de ce qu’il est et de ce qu’il a vécu, a fait de son mieux dans les circonstances. Peu importe la gravité des gestes et des situations, tous les acteurs ont fait ce qu’ils pouvaient avec ce qu’ils comprenaient de la vie. 

Cette expérience de guérison avec moi-même n’a duré qu’environ une heure, mais elle a complètement transformé ma vision de la vie. De cette station de mon être, je pouvais observer chacune des étapes importantes de mon parcours terrestre et il m’était possible de poser un regard de compassion envers moi face à chacune des expériences vécues. Au lieu d’essayer inconsciemment de me racheter en tentant d’effacer mes faux pas, je pouvais voir comment mon humain avait besoin de mon regard bienveillant. Il se présentait comme un enfant voulant être aimé comme il est. 

Observer sa vie 
Plus un être médite, plus son état de conscience s’élève, et plus il lui est possible d’être observateur de sa propre vie. Autrement, nous devenons facilement identifiés à notre humain. Notre envie de contacter notre lumière nous donne alors l’impression que pour y arriver, nous devons redevenir parfaits, et ainsi, nous évaluons nos «imperfections» du point de vue des jugements. 

La sensation de culpabilité originelle a accompagné notre incarnation depuis le début du parcours terrestre. Inconsciemment, nous nous croyons coupables de quelque chose, et nous avons créé un Dieu extérieur qui exige de nous que nous redevenions purs, afin de pouvoir nous réintégrer dans la création. À partir de cette vision limitée de la vie, il devient tentant de s’évaluer de façon dualiste, en fonction d’un système de valeurs et de vertus. Même ceux qui se disent athées et qui ont rejeté la spiritualité portent cette blessure inconsciemment. Il leur est plus simple de s’imaginer un monde sans Dieu, que de composer avec leur blessure. 

La méditation a pour but d’offrir à l’être une élévation de regard qui permet de prendre conscience que nous ne sommes pas notre corps physique. Celui-ci fait partie de nous, mais il ne nous définit pas. Ainsi, quand on contacte un état d’être élargi, on peut plus facilement rencontrer l’humain incarné et lui offrir le «regard amoureux de Dieu», celui que nous aimerions recevoir. Au lieu d’attendre l’amour inconditionnel d’un Dieu extérieur, il devient alors possible d’incarner ce «regard de Dieu» à l’intérieur de nous et d’observer l’humain à partir de ce point de vue. 

Sortir du désert 
Suite à mon expérience initiatique, je me suis mis à vibrer à une nouvelle fréquence et à capter les informations de mon Esprit avec plus de clarté. Les filtres sont bien sûr toujours présents, mais leurs densités se réduisent. Après cette expérience, j’avais l’impression d’être sorti d’un désert. J’ai reçu une date à ma conscience, et quand la journée s’est présentée concrètement, la première pluie de la saison arrivait. J’ai alors compris le sens sacré de ma traversée du désert, et surtout, que c’est l’amour de moi qui m’avait permis d’en sortir. 

J’ai réalisé alors que je me permettais très peu de douceur dans ma vie. Quand il s’agissait d’être au service des autres, je me sentais dans mon pouvoir et bien inspiré, mais dès qu’il s’agissait de me donner des permissions personnelles afin d’avoir une vie agréable et stimulante, là j’avais l’impression que cela ne m’était pas accessible. Il faut dire que mes propres mémoires de culpabilité d’avoir collaboré à réduire l’état de conscience planétaire à des époques atlantidéennes m’ont amené à m’interdire les plaisirs dans l’incarnation. «Je serai en vacances quand tout ira parfaitement bien sur Terre » correspondait à mon état d’esprit. 

Après cette expérience, la bienveillance envers moi est revenue au cœur de ma vie. Car comment aimer et stimuler les autres, si l’on n’arrive pas à s’offrir le même regard. Je me devais d’incarner mes propres enseignements. 

Vers la maîtrise 
La voie de l’observateur est enseignée dans plusieurs chemins spirituels. Le Bouddha en a fait un enseignement puissant qui accompagne chacun vers sa maîtrise. Je comprends aujourd’hui ce que cela veut dire. Pour s’observer soi-même, il faut comprendre que nous sommes des êtres multiples. Si nous sommes trop identifiés à l’humain, l’observateur se présente sous une forme de juge et d’évaluateur, ce qui ne fait qu’alourdir le regard. 

Dans ce contexte, je comprends que pour certaines personnes, il vaille parfois mieux, du moins pour un temps, conserver dans leur inconscient certaines expériences vécues. L’oubli sera plus bénéfique, car s’ils n’arrivent pas à s’accueillir dans l’expérience, ils ne feront qu’alourdir leur jugement envers eux-mêmes s’ils en prennent connaissance. C’est pour cela que «toute vérité n’est pas bonne à dire», car si un être n’est pas prêt à l’entendre, elle l’accablera davantage. 

Plus l’observateur est amoureux, joyeux, libre et en expansion, plus il devient facile de rencontrer l’humain que nous sommes à partir de cette perspective. L’on comprend alors que ce que nous sommes est en réalité l’addition d’une multitude de réalités parallèles. Il y a certes l’incarnation, mais il y a aussi l’Âme, l’Esprit, et toutes les projections de nous dans ce monde et les autres. Ces réalités ne nous sont peut-être pas accessibles pour le moment, mais un jour viendra le temps de les conscientiser. 

Tant et aussi longtemps que ces mondes parallèles sont rencontrés dans l’intention de fuir l’incarnation et ses lourdeurs, les portes nous sont fermées. Mais quand la vie sur Terre est amoureuse, joyeuse et expansive, l’Univers nous devient alors accessible, car il devient le prolongement naturel de l’incarnation. Le «quand» ne nous appartient pas, mais le parcours est bien vivant et la destination réelle. 

Le chemin du «retour à Dieu» n’est pas un chemin de vertu, c’est un chemin de pardon de soi, d’amour et de conscience. C’est un chemin de bienveillance. 

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous cet autre enseignement et mon vécu personnel. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent, selon le regard amoureux que nous posons sur nous-mêmes. 

Salutations à tous 

Simon Leclerc
… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle


L'attente et la sensation d'impuissance - 12 novembre 2017

 

Bonjour à vous tous,

Je suis revenu d’un long voyage de 6 mois, qui m’aura conduit de la Chine à l’Irlande, en passant par l’Himalaya du nord de l’Inde. À mon retour à la fin de l’été dernier, j’ai pris une pause de mes engagements professionnels pour me permettre d’intégrer ce que j’ai vécu. J’ai senti que je devais faire le vide pour laisser les nouveaux apprentissages reçus se déposer en moi. 

Le temps est un concept difficile à comprendre pour le mental, car même lorsque nous nous percevons prêts pour un changement et disposés à vivre une nouvelle aventure dans notre vie, l’énergie nous demande parfois d’accepter que le timing n’y soit pas. Il faut alors laisser le temps s’écouler et à un moment, la vie nous informe, par un heureux "hasard", que l’énergie du changement souhaité est maintenant au rendez-vous. C’est d’ailleurs ce qui m’amène à vous transmettre ce nouveau message aujourd’hui, car le temps de me remettre en mouvement est arrivé pour moi.

Les cycles
Je compare souvent le processus de l’attente aux cycles lunaires qui durent 28 jours. Cette durée reste toujours la même, indépendamment du niveau d’impatience que nous pourrions y ajouter. Cela n’aura absolument aucune influence sur le processus. Mais à un moment précis, lorsque l’alignement est de nouveau parfait, la lune pleine devient palpable et visible pour tous.

Plusieurs personnes interprètent que l’absence de changement apparent dans leur vie correspond à une impasse. Quand ce qu’ils souhaitent ne semble pas se manifester pour eux, cela éveille une frustration et une sensation d’impuissance qui leur font ressentir le poids de la situation et l’insatisfaction qu’elle génère. En parallèle, lorsqu’un être apprend à composer avec les cycles de la vie et SAIT qu’il est créateur de sa destinée, il demeure en paix avec les pauses, qu’il perçoit comme un passage nécessaire lui permettant d’accueillir les changements souhaités.

Confusion
Maintenant, il faut aussi comprendre qu’il existe une grande différence entre "attendre que l’extérieur guide sa vie" et "créer sa vie selon ses propres idéaux, pour par la suite laisser les choses se mettre en place divinement" [mouvement largement décrit dans un précédent message nommé Le tourisme spirituel]. Cette confusion amène plusieurs personnes à vivre une forme d’anxiété devant le statu quo, car ils confondent le processus permettant au changement de se mettre en place au rythme parfait, avec l’espoir stérile qu’une force extérieure viendra insuffler le mouvement attendu. Bien que subtile, la différence entre ces deux façons d’être est majeure. Tentons d’y voir plus clair.

Plusieurs aiment se blottir dans la sensation qu’une force extérieure bienveillante sait mieux qu’eux ce qui leur convient. Cette idée les réconforte, tout en nourrissant en eux l’impression qu’ils sont tout petits dans ce vaste Univers conscient et intelligent. C’est ce jugement d’eux-mêmes (je suis trop petit) qui les amène à abandonner leur destinée à cette force extérieure, oubliant du même coup que l’Univers vit d’abord en eux et s’exprime à travers eux. 

Les Univers individuels
En vérité, rien ne peut prendre forme à l’extérieur de nous, si cela n’a pas déjà été conçu à l’intérieur. Chacun vit au centre de son propre Univers et crée sa réalité selon ce qu’il accepte d’y intégrer comme pensée et sensation. C’est un processus tellement simple et à la fois difficile à saisir tant il nous paraît banal. «Comment est-ce que le simple fait de maintenir une pensée en moi pendant 20 secondes peut transformer ma vie? C’est beaucoup trop "pensée magique" pour être vrai. Seuls des êtres naïfs peuvent croire à cela». Et pourtant…

Ceux qui croyaient que la Terre était au centre de l’Univers n’avaient pas totalement tort, car en vérité, nous sommes tous au centre de notre propre Univers individuel. L’humanité est en fait un assemblage complexe d’Univers humains interagissant continuellement les uns avec les autres.

Cette présence bienveillante autour de nous, que certains nomment Dieu, existe réellement (cela fait partie de ma réalité du moins), et elle se présente sous la forme d’une sensation d’union amoureuse. Mais son rôle n’a jamais été de nous infantiliser, de nous sauver, ou de nous prendre en pitié. En vérité, elle est la substance même qui soutient notre vie. Dieu est l’énergie d’amour en mouvement. Nous sommes son corps, ses cellules et il prend son expansion à travers la nôtre. Peu importe la définition que nous avons de ce qu’est le concept de Dieu, cette force de vie consciente ne veut rien d’autre pour nous que de nous voir heureux à assumer pleinement notre pouvoir divin et notre alliance universelle. Stimuler en nous le souvenir que nous sommes Un avec lui, voilà son ultime intention.

Processus magnétique
Lorsqu’une idée a été imaginée et pleinement ressentie DANS NOTRE CORPS PHYSIQUE [voir texte La trinité créatrice], il se déclenche en nous un processus magnétique qui amène l’Univers à la matérialiser dans notre vie. Et plus le délai entre la pensée et sa manifestation est court – délai que nous nommons "l’attente" – plus il devient facile de faire les liens de cause à effet. C’est par ce pouvoir créateur que la conscience d’être Dieu s’éveille graduellement en nous, car nous comprenons mieux ce que nous sommes en vérité, cachés derrière l’illusion de n’être qu’un corps physique séparé les uns des autres. 

Ultimement, le processus qui nous amène à choisir et à contrôler l’ensemble de nos pensées et de nos états, ce que nous émanons continuellement, est le parcours de la maîtrise. C’est ce vers quoi nous tendons tous, consciemment ou inconsciemment.

Le temps et l’espace 
La loi du magnétisme, une fois déclenchée, fonctionne d’elle-même, sans aucune autre intervention de notre part, si ce n’est que de conserver vivante notre intention. Et ce que nous nommons le temps et l’espace est en vérité ce qui est utilisé par l’Univers pour faire arriver nos pensées manifestées jusqu’à nous. L’attente, c’est le délai requis pour que le point de rencontre entre la pensée et sa concrétisation dans la matière ait lieu. Y ajouter de l’anxiété, une peur de rater un rendez-vous ou un jugement d’impuissance ne fait que compliquer le processus qui fonctionne de par lui-même. 

Ceci étant dit, il est intéressant de comprendre que quand une pensée de changement est activée et que tout a été fait intérieurement pour l’actualiser, débute alors une étape importante de transition qui permet au mouvement de se mettre en place. Durant ce passage, l’énergie du changement est bien vivante et il est possible de la ressentir, lorsque nous dépassons l’illusion du manque et du vide. En vérité, le vide n’existe tout simplement pas.

Changer de direction
Dans mon voyage en Asie, j’ai vécu beaucoup de situations où j’ai dû changer de direction à la dernière minute, puisque certaines portes se refermaient même lorsque j’étais convaincu d’être «à la bonne place». En fait, j’étais bien au bon endroit, mais pour un temps beaucoup plus court que ce que j’aurais souhaité. Et il me fallait continuellement composer avec l’imprévu et le changement, pour me rendre compte que j’étais divinement soutenu à chacune des étapes du parcours, malgré les apparences.

Avec tout ce que je vivais au quotidien de potentiellement anxiogène durant ce voyage, mon âme utilisait mes nuits pour m’enseigner et m’éduquer. À mon réveil le matin, j’avais souvent les réponses aux questions que je me posais la veille. À deux reprises durant mon passage en Inde, j’ai rêvé à un tigre qui se positionnait à quelques centimètres de mon visage. Dans mon rêve, je l’entendais me murmurer «si tu as peur de moi, je vais t’attaquer et tu vas mourir», et il attendait à mes côtés de voir comment j’allais réagir. Je sentais son souffle chaud dans mon oreille, tellement il était près de moi. Dans les deux rêves, je contrôlais ma respiration et mes états, sachant très bien que j’étais scruté et que je ne pouvais pas lui mentir. J’ai réussi mes tests, mais j’avoue que j’étais totalement épuisé à mon réveil le lendemain.

La peur
Par la suite, j’ai pu observer le paradoxe de mes peurs. En réalité, j’avais peur de perdre le contrôle sur mon état et de me laisser aller à avoir peur du tigre, ce qui déclenchait encore plus de peur en moi. À un moment, je voyais la spirale descendante sans fin qu’un tel état induisait en moi, et une fois compris, je n’avais plus qu’une seule envie, soit lâcher-prise sur mes peurs et me reconnecter à l’être vrai derrière.

Le paradoxe de cette situation était que l’instinct du tigre lui dictait de m’attaquer s’il ressentait de la peur en moi, et c’est cette idée précise qui éveillait de la peur. Je voyais l’image du serpent qui se mange lui-même la queue et j’ai compris que tout cela était mis en scène par mon âme pour me rappeler que les apparences sont souvent trompeuses. De quoi avais-je peur au juste ? Du vide, d’être seul au monde, sans ressource ni soutien. 

Ce qui semble être un vide est en vérité une pause entre deux pleins, et l’attente, peu importe sa nature et sa durée, est nécessaire au processus pour que la manifestation se concrétise. 

Une pause pour intégrer
Quand je suis revenu de voyage, alors que je souhaitais repartir rapidement, j’ai senti qu’on me demandait de faire une pause pour intégrer les enseignements reçus. L’un de mes amis construisait sa maison de rêve à l’écovillage que nous avons créé en 2010 (www.terredelareunion.com), et la seule chose que je ressentais juste était de l’aider dans son projet. Au début, je voulais connaître la suite de mon parcours, ce qui m’attendrait au bout de la démarche, mais on m’a rapidement fait sentir que tout était parfait, qu’un changement était visible à l’horizon et qu’en temps et lieu, il se mettrait en place. 

Dès le lendemain de l’emménagement de mon ami, j’ai commencé à percevoir un changement d’énergie et une invitation à me remettre en mouvement dans mes projets personnels. "La pause" a laissé place à un renouveau et je commence maintenant à percevoir le changement à venir. Si je vous partage cela, c’est pour mettre en contexte l’expérience que je vous présente en la ramenant à ma réalité personnelle. 

Dans mes derniers messages, j’ai beaucoup insisté sur l’importance de créer sa vie et de ne pas attendre que l’extérieur nous donne la direction à suivre. Ce que je vous partage aujourd’hui est en quelque sorte la suite de cet enseignement. Je comprends qu’une fois notre idéal créé dans l’énergie, il est important d’apprendre à faire confiance au mouvement et de lui permettre de suivre son cours. Y ajouter notre impatience et nos jugements ne fait que ralentir inutilement le processus. 

«Suivre le mouvement» veut parfois dire de poser des gestes concrets, et d’autres fois, de simplement maintenir la vision intérieure de ce que nous voulons créée, en sachant que le processus en en marche. 

Nature christique
De par sa nature christique, l'humain est le seul être capable de manifester ses pensées dans la matière. Il porte en lui tous les pouvoirs de Dieu, tout en ayant une conscience individuelle unique. En vérité, nous sommes tous «des fils uniques de Dieu». De leurs côtés, les animaux n’ont pas ce pouvoir de manifestation. Leur sensibilité leur permet de suivre les courants énergétiques qui guident leur instinct vers leur nourriture et des habitats sécuritaires, mais ils ne peuvent pas les créer. Seul l’homme possède le pouvoir de créer sa réalité à partir de ses pensées. 

Cette différence ne fait pas de nous des êtres supérieurs aux animaux, au contraire. Par notre nature divine créatrice, nous sommes plutôt invités à les respecter et les aimer, sans chercher à les dominer, car à travers la bonté humaine, c’est toute la nature qui s’adoucit et nous reflète en retour notre divinité. Même le tigre, lorsqu’il est profondément aimé pour ce qu’il est, soit une création divine incarnant la force de vie en chacun, devient aimant à son tour. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier son instinct de chasseur et s’en approcher négligemment, mais il fait partie lui aussi d’un ensemble où chacun joue son rôle merveilleusement. 

La prédation 
La prédation existe, parce que la peur existe. Sans cette dernière, l’instinct de domination n’existerait tout simplement pas, car aucune création n’accepterait d’être dominée par une autre. C’est la peur qui active le processus et magnétise à nous des "raisons d’avoir peur". La prédation, c’est la réponse que la nature nous offre à la conscience collective générée par la peur.

Il est intéressant d’observer qu’appuyés sur leurs observations de la nature, les esprits scientifiques de notre monde ont conclu que la loi du plus fort définissait la nature humaine. «C’est normal que le plus fort s’attaque au plus faible, puisque même la nature le fait». Mais qui reflète qui au juste? Se pourrait-il que la nature se soit transformée à l’image de l’homme, et non l’inverse? Cette vision de la vie a ouvert la voie à tellement d’abus de pouvoir et de distorsion, alors que nous avons incarné tous les rôles possibles dans la dynamique abuseur-abusé. Aujourd’hui, nous recherchons une véritable paix de l’âme, sans toujours comprendre comment y parvenir. 

Retrouver son équilibre
Lorsque l’on comprend ce qui se cache derrière la peur et la domination, il devient plus facile d’imaginer qu’un jour, notre planète retrouvera son équilibre et sa prestance originelle. Lorsque nous aurons tous maîtrisé nos peurs, chacun se souviendra de sa nature divine, de sa souveraineté, et du rôle qu’il est venu jouer sur Terre, pour offrir ses talents uniques à ses frères et sœurs humains.

L’idée ici n’est pas d’attendre que toute la planète ait retrouvé son équilibre pour retrouver le nôtre. En nous souvenant de notre nature divine créatrice et en s’activant pour créer notre vie à l’image de nos plus grands idéaux, nous devenons un modèle pour nos frères et sœurs humains qui, pour la plupart, ont oublié leur alliance universelle. 

L’ère actuelle n’est plus au missionnariat, mais à l’incarnation concrète de notre vérité individuelle. De toute façon, personne ne peut en convaincre un autre. Tant qu’une personne n’a pas ouvert son esprit à accueillir une nouvelle vérité, sa conscience réfutera cette connaissance, peu importe l’argumentaire présenté. Mais en incarnant ce que nous sommes réellement, nous devenons des exemples vivants porteurs d’espoir et de joie retrouvée. Cela permet à nos frères et sœurs humains de se souvenir à leur tour, chacun à son propre rythme, de ce qu’ils sont en vérité.

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel éclairage et une partie de mon aventure de voyage. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.

Salutations à tous

Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle


Le "pré-Secret" - 25 novembre 2017

 

Bonjour à vous tous, 

Plusieurs mois de «silence radio» (période sans partage sur mon site Internet) m’ont permis de ressentir et d’intégrer beaucoup de choses en moi et le mouvement qui a suivi a été des plus inspirants. Après cette forme de pause, j’ai eu l’impression d’accéder à de nouvelles compréhensions spirituelles et l’enseignant en moi est conscient qu’en les partageants, j’en facilite l’intégration. Me revoilà aujourd’hui avec ce nouveau message de soutien visant à stimuler notre pouvoir créateur et la sensation réelle que nous sommes aux commandes de notre navire terrestre (notre vie). 

Comme plusieurs, j’ai été exposé moi aussi au mouvement spirituel visant à encourager ce que nous pourrions appeler la «pensée positive», et dont les livres «Le Secret» (The Secret), «Think and grow rich» (Pensez et devenez riche) et plusieurs autres en ont été les catalyseurs. Ces écrits décrivent le lien direct qui existe entre nos pensées et notre réalité physique concrète. 

Sensation d’impuissance 
Cette vérité crée une situation problématique pour plusieurs humains, puisque peu de gens réalisent que c’est leur propre état d’esprit qui moule leurs expériences de vie. Ils préfèrent en vouloir à ce qui est extérieur à eux et s’imaginer qu’ils sont devenus ce qu’ils sont à cause des influences reçues. Ils se perdent alors dans les blâmes, les reproches et l’amertume, et nourrissent intérieurement une sensation d’impuissance. S’ils finissent aigris et amers, ils blâmeront leur entourage et la société, alors qu’ils oublient qu’ils portent en eux un vaste bagage d’expériences cumulatives, qui incluent aussi les vies antérieures. 

Tout cela contribue à développer l’être que nous sommes et à influencer nos conditionnements et notre façon de voir la vie. Nous créons ensuite un environnement d’accueil (la famille et la société) qui reproduira notre conception de la vie, celle que nous avions avant la naissance. Tout cela afin de guérir nos thèmes et conditionnements primordiaux en les transformant en connaissance pour notre Âme. Ils deviennent alors un fertilisant créateur de joie et de bonheur dans notre vie. 

Des obstacles sur le chemin 
Dans ma pratique d’accompagnement individuel, j’ai souvent eu à échanger sur ce sujet et presque à chaque fois, je pouvais percevoir que derrière l’envie de «contrôler ses pensées» pour améliorer sa vie, plusieurs personnes, côtoyant en parallèle leurs «pensées négatives», se jugeaient de les avoir, les percevant comme des obstacles sur leur chemin de vie. «Quand j’arriverai à mieux contrôler mes pensées, ma vie sera meilleure », résume assez bien une vision populaire acceptée dans le monde spirituel. 

Mon but ici n’est pas de contredire cela, car il est tout à fait juste de considérer les pensées comme étant à l’origine de «tout ce qui est». Pour qu’une réalité (ou un objet) puisse exister, quelqu’un doit préalablement l’avoir pensée. Tout cela est très vrai. Cependant, et voilà vers où j’aimerais orienter l’échange de ce jour, toutes les pensées nous font évoluer, pas juste les «positives». Elles nous indiquent ce qui, de nous, recherche notre lumière. Elles nous instruisent et nous conduisent, un pas à la fois, vers un état de conscience élargie et une maîtrise de notre vie. 

Un exemple 
Prenons l’exemple d’une personne qui expérimente des états de jalousie. À priori, nous pourrions considérer cela comme étant une «pensée négative». Si cette personne n’est pas consciente que son état la limite ou si elle le sait mais n’émet aucune envie de le transformer, elle cherchera au premier niveau à contrôler l’autre (souvent un partenaire de vie), qui sera le déclencheur extérieur. Tout cela servira à apaiser son inconfort émotionnel (car il s’agit bien d’abord d’une émotion). 

Nous comprenons qu’à la base, la jalousie est motivée par une peur qu’une autre personne devienne «plus intéressante» que nous, et vienne ainsi nous déclasser. L’envie de contrôler l’autre camoufle donc une anxiété reliée au fait qu’à un moment, nous puissions être remplacés. Et plus cet autre est significatif pour nous, plus la peur de le (la) perdre devient importante. 

Je suis conscient ici que plusieurs personnes dans nos sociétés perçoivent la jalousie comme une preuve d’amour et choisissent de ne pas la remettre en question. Mon point ici n’est pas d’invalider leurs visions de la situation, que je respecte totalement, car je sais que c’est un mouvement populaire qui convient à plusieurs. Qu’il en soit ainsi (jusqu’à ce que cette expérience soit complétée pour eux). Mais quand une personne perçoit les limitations que cela crée en elle et cherche à s’en libérer pour retrouver sa souveraineté (l’inverse de la dépendance), il devient alors nécessaire d’en comprendre toutes les implications. 

Chemin laborieux 
Beaucoup d’écrits spirituels indiquent que pour transformer un état et la lourdeur qui l’accompagne, il faut s’engager à changer ses pensées. Plusieurs personnes entreprendront alors un chemin laborieux qui les amènera à se concentrer pour créer des images d’eux-mêmes libérées, sans attache, laissant totalement le (la) partenaire de vie libre de ses mouvements et de ses associations. L’être se dira que plus il arrivera à donner vie intérieurement à cette réalité, plus elle deviendra concrète. En soit, cela est intéressant, mais il existe une étape préalable à tout cela, et c’est celle d’aller au bout de l’expérience de la jalousie avant de chercher «s’en débarrasser». C’est une étape intérimaire absolument essentielle pour permettre à la transformation de s’opérer réellement. 

Dans les faits, aucun vécu ne peut vraiment être évacué de notre champ aurique, car tout notre parcours sert notre évolution. Des expériences les plus lourdes aux joies extatiques, tout ce qui a été expérimenté dans cette vie ou les précédentes doit, à un moment ou un autre, être intégré en soit pour que l’Âme-en-voyage-sur-Terre puisse en absorber la sagesse et faire en sorte qu’elle devienne une connaissance. Nous avons déjà vu ensemble que ce procédé s’active lorsqu’une pensées et PLEINEMENT RESSENTIE (via les émotions et sensations) DANS LE CORPS PHYSIQUE. 

Il n’y a rien à faire, rien à dire. Tout ce que cela implique est d’oser se laisser totalement immerger dans la sensation de l’expérience vécue et de la laisser vibrer en nous pendant quelques secondes. C’est le temps qui est requis pour que notre Âme en intègre la sagesse et la transforme en connaissance. Elle va alors la cocher de la liste des expériences à vivre et la classera dans la catégorie des accomplissements. Elle n’aura alors plus besoin de la revivre, car la connaissance liée à l’expérience sera acquise. C’est le procédé qui est décrit dans le message Les sensations et leur pouvoir de transformation. 

Dans le contexte de notre exemple, il faudra comprendre que si une personne expérimente la jalousie, il lui sera fondamental d’aller au bout de son expérience afin de pouvoir la transformer. Et déjà ici il y a un piège, car si l’on entreprend un parcours de guérison avec, comme trame de fond, l’envie de «se débarrasser d’un état le plus vite possible», nous sommes déjà en combat avec nous-mêmes. Comment accueillir réellement un aspect plus limité et blessé de notre être, si nous le rencontrons avec l’envie qu’il disparaisse de notre vue. La douceur et la bienveillance envers nous-mêmes seront toujours des clés essentielles à notre guérison. 

Afin de transformer l’état de jalousie en sensation de liberté et de légèreté, vous aurez compris qu’il faudra d’abord accepter de plonger dedans. Le but ici n’est donc pas de s’en départir, mais d’acquérir l’information qui y est liée, pour que cette connaissance nous soit révélée. C’est ainsi que nous acquérons de la sagesse et que nous évoluons vers le Maître que nous sommes déjà. 

La dualité 
Dans la dualité (notre dimension), les contraires se servent mutuellement : la lourdeur stimule la légèreté, la haine encourage la paix, la honte met en valeur la fierté, etc. Mais si nous jugeons l’un pour aller vers l’autre, nous ne faisons que fuir, et non «avancer vers». Et c’est précisément là l’enseignement que la dualité nous apporte. Accueillir l’ensemble des expériences et possibilités vécues sur Terre, sans aucun jugement, sentiment de pitié, envie de sauver ou autre, tout en choisissant la réalité qui correspond à ce que nous avons vraiment envie de vivre. On ne rejette rien, on va simplement vers ce qui nous correspond. Mais lorsqu’il y a un jugement ou une réaction face à l’une ou l’autre des polarités, peu importe laquelle, celle-ci sera magnétisée à nous, car elle accapare nos pensées (même si nous voulons la fuir). 

Dans les écrits sur la pensée positive, il est enseigné que ce sont ces pensées limitées et plus «basses» qui créent les obstacles dans nos vies. Comme je le disais, je ne contredis pas cela. Mais pour moi, il est nécessaire d’apporter une perspective plus large à cette compréhension en posant la question suivante: «pourquoi avons-nous ces pensées limitées»? Car avant de «vouloir s’en débarrasser», il m’apparaît essentiel de chercher à extraire toute la sagesse/connaissance qu’elle nous offre. Autrement, nous ne serions jamais venus sur Terre pour les expérimenter. Nous sommes ici afin d’amener l’Être parfait (le Christ en nous) que nous sommes déjà dans la matière, ce lieu où il est possible d’oublier qui nous sommes. Pour être Maître de cette matière, il faut donc en comprendre toutes les implications, et les «pensées négatives» en font certainement partie. 

C’est à travers l’amour et la bienveillance que nous avons envers nous-mêmes – cet Être parfait qui expérimente l’illusion de son imperfection – que nous arrivons à vraiment entrer en relation avec nos pensées plus lourdes, pour nous permettre de les accueillir/ressentir pleinement dans notre corps physique. À l’image d’un grand frère ou d’une grande sœur qui nous accueille amoureusement, nous ressentons que nous sommes à la fois l’observateur et le sujet de l’observation. Il n’y a alors plus aucun drame, car tout ce qui compte c’est la qualité de la rencontre entre les deux, peu importe l’intensité des sensations senties. Même en présence des pensées et émotions plus lourdes, tout ce que l’Âme souhaite est qu’il y ait un rendez-vous intime où l’Être-en-voyage-sur-Terre rencontre amoureusement «ce qui est vécu». 

Après quelques secondes de communion sincère et intime, l’expérience peut se transforme en connaissance pour l’Âme, qui est alors prête à accueillir de nouvelles pensées plus élevées. Le conditionnement peut, pour encore quelque temps, ramener à la conscience les anciennes pensées, mais elles auront de moins en moins d’impact, jusqu’au moment où elles disparaîtront totalement. Et en parallèle, les expériences extérieures se transformeront aussi (même s’il reste des relents des anciennes pensées limitées), car la poussée d’évolution stimulée par la lumière en soi sera plus forte que les limitations. Ceci permettra une réelle transformation de notre magnétisme dans la matière. 

Des extraterrestres 
Ceux et celles qui ont un réel succès avec les concepts de «pensées positives» m’apparaissent comme des extraterrestres ayant vécu très peu d’incarnations sur Terre. Pour eux, le bagage de leur voyage terrestre demeure léger et ils n’ont aucun mal à écarter les pensées dites limitées, pour n’accueillir que les plus élevées. Bien que certainement sincères dans les enseignements qu’ils proposent, ils n’ont pas le vécu que la plupart d’entre nous avons. 

Après avoir expérimenté tant de fois les échecs, les drames, la mort, la violence et les abus de toute sorte, nous sommes beaucoup plus conditionnés à la peur et à la culpabilité que les «nouveaux arrivants» qui eux, se souviennent encore vibratoirement de leurs origines illimitées. Emprunter leur chemin pour définir le nôtre ne fait pas nécessairement honneur à notre vécu. S’en inspirer oui, mais si cela nous amène à juger notre capacité à maintenir le cap sur nos idéaux, le mouvement devient alors destructeur et se retourne contre nous. 

Dans mes accompagnements individuels, je rencontre souvent des gens qui, constatant les impasses qu’ils rencontrent dans leur vie, se comparent aux autres et jugent leurs compétences créatrices. Ils s’exercent et s’acharnent à n’avoir que des «pensées positives», mais sans s’en rendre compte, ils les utilisent pour recouvrir leurs pensées dites négatives, comme s’ils allaient ainsi les évacuer. Et moins leur navire terrestre semble aller dans la direction souhaitée, plus ils croient devoir augmenter l’intensité, car ils pensent que c’est une question de (manque de) détermination. Et à un moment, ils se découragent et en viennent à lâcher prise sur leurs rêves et leurs idéaux, qu’ils vont associer à la source de leur insatisfaction. Ils sont trop envahis par leurs émotions de déceptions vécues à répétition. Ils se disent que leur vie sera plus simple en cessant de rêver, et ils s’éteignent petit à petit, jusqu’à vivre des états dépressifs. 

La joie 
Qu’est-ce que la joie? C’est de savoir qui nous sommes (se connaître soi-même) et l’offrir au monde. Qu’est-ce que la dépression? C’est l’écart entre «ce que je suis profondément» et «ce que je fais». Plus cet écart est ample, plus l’état dépressif sera grand. Nous ne sommes pas sur Terre pour nous guérir, nous sommes ici pour amener la totalité de ce que nous sommes dans l’incarnation. Être «le fils unique de Dieu» en totalité et dans le corps physique, voilà le plus grand accomplissement qu’un Âme-en-voyage-sur-Terre peut réaliser. C’est le seul et unique but de l’incarnation: être totalement soi-même. 

Maintenant, il faut savoir que la difficulté que nous avons collectivement à vivre nos émotions, que nous associons souvent à «un paquet de trouble», n’aide en rien à retrouver la sensation réelle de soi-même, de l’Être vrai que nous sommes. L’on devient tellement sollicité par la densité et toutes les émotions qu’elle éveille en nous que plusieurs réussissent à peine à fonctionner pour vivre et survivre. Ces puissantes émotions de peur génèrent un état d’esprit qui évacue presque totalement le besoin de se réaliser comme Âme et de se connaître réellement. Mais c’est pourtant le but de l’incarnation. 

Et lorsque la survie est acquise, entre ensuite en jeu le besoin d’être aimé, qui est la première pulsion qu’un enfant vit en arrivant au monde. Si l’amour qu’il reçoit lui est conditionnel («je t’aimerai lorsque tu seras comme ceci ou cela»), ce qui est en grande majorité la manière de faire dans nos sociétés (nous reproduisons ce que nous avons reçu), l’enfant grandira avec le besoin de se conformer, ce qui l’éloignera là encore de la pulsion qu’il ressent d’apprendre à se connaître. Cela sera secondaire, comparé au besoin premier qu’il ressent de se sentir aimé. 

Cette quête d’amour et les obstacles que nous rencontrons pour l’obtenir, ajoutés à notre manque de compréhension du processus émotionnel et de ce que nous nommons l’évolution, contribuent à nous éloigner du mouvement de vie qui nous pousse naturellement vers la joie et le bonheur. C’est pourtant le réel chemin, le seul, celui qui nous conduira vers la conscience élargie «d’être Dieu» et de le vivre sciemment au quotidien, dans le corps physique. 

Un clin d’œil 
J’ai intitulé ce message le «pré-Secret» en clin d’œil avec l’ouvrage populaire. Mon but n’est pas de l’invalider, mais d’y ajouter une nuance majeure, une étape intérimaire fondamentale. Car si nous sommes happés par des états lourds et un vécu qui semble nous maintenir dans une situation en apparence sans issue, peu importe la quantité de «confiture de positif» que nous mettrons sur le «pain de la lourdeur», nous n’arriverons jamais à transformer l’impasse, car notre Âme n’en aura pas intégré la connaissance. Pour acquérir la sagesse d’une expérience, il faut oser y plonger totalement d’un point de vue émotionnel et la ressentir pleinement, la laisser bouger en nous. C’est alors qu’elle révélera ses enseignements, et ensuite, nous pourrons vraiment «passer à autre chose». Notre Âme n’aura plus besoin de la reproduire, car elle en aura intégré la connaissance. 

Personnellement, l’une des émotions lourdes avec laquelle j’ai dû le plus composer dans mon quotidien est celle de la honte. À plusieurs étapes de ma vie actuelle (sans compter les précédentes), j’ai vécu des scénarios qui ont éveillé cette émotion, soit au moment de vivre la situation ou rétrospectivement. Avant de comprendre le mécanisme émotionnel derrière, je considérais ces sensations comme des freins à ma lumière, car quand je les ressentais, mon rythme vibratoire baissait radicalement et je devenais plus cérébral (parfois même en ayant mal à la tête). En fait, je ne voulais tellement pas sentir mon état contracté que je me réfugiais dans ma tête et «sortait» de mon corps, pour ne plus ressentir. 

Le paradoxe dans cette situation est que mon Âme, de son côté, me renvoyait continuellement des variantes du même scénario de honte pour me faire revivre l’émotion que je cherchais à fuir. Certains pourraient interpréter que l’Âme est masochiste, mais dans les faits, elle cherche à évoluer. Pour ce faire, elle magnétisera des éléments extérieurs qui réveilleront l’émotion enfouie. Lorsque j’ai compris qu’il me fallait faire exactement l’inverse de ce que j’avais envie, que je devais accepter d’entrer en contact avec l’émotion au lieu de chercher à la fuir, j’ai commencé à retrouver du contrôle sur mes états. J’avais alors la sensation que je reprenais les commandes de mon navire terrestre et je voyais que ma réalité se transformait. 

Le bonheur d’être 
Plus nous dégageons les lourdeurs émotionnelles ressenties et les situations de vies qu’elles créent, plus nous nous rapprochons du bonheur d’être; le bonheur d’être nous-mêmes, et de l’offrir aux autres. Cette offrande amoureuse permet à la sensation de Dieu de circuler en nous, de l’intérieur vers l’extérieur, et cela crée un état d’euphorie que nous nommons la joie. C’est cela le bonheur. Se connaître soi-même et offrir ce que nous sommes à nos frères et sœurs humains, pour le plaisir du partage, tout simplement. 

C’est l’offrande amoureuse qui rend heureux, et non pas l’accumulation des biens matériels. Bien que ces derniers servent notre évolution puisqu’ils nous permettent de ressentir l’énergie d’abondance de l’Univers (alors que la pauvreté entretient les états de survie), ils ne combleront jamais le vide créé par la sensation de s’être éloigné de soi-même. Même l’atteinte de nos objectifs de vie personnels, aussi grandioses puissent-ils être, ne nous rendra pas heureux si ceux-ci sont choisis pour correspondre à des éléments extérieurs éloignés de ce que nous sommes vraiment (pour plaire ou pour prouver sa valeur par exemple). 

Avoir une saine hygiène émotionnelle n’est pas la clé du bonheur, c’est la clé de l’équilibre et de la paix de l’Âme. C’est ce qui nous permet de rester calmes lorsque la tempête se présente. Le but de l’incarnation est de vivre l’état de joie qui est associé à la connaissance de soi et à l’offrande amoureuse. Mais ces états sont difficiles à vivre lorsque nous sommes sollicités par nos mémoires et les lourdeurs énergétiques de la densité. 

Imaginez que nous puissions apprendre aux enfants à vivre leurs émotions avant de leur montrer le français et les mathématiques. Ils seraient ainsi capables de nommer ce qu’ils ressentent et de transformer leurs états. Et en touchant ainsi à leurs vulnérabilités, ils développeraient leurs grandeurs. 

Tout se met graduellement en place pour que les humains de demain développent les qualités d’amour et d’accueil envers eux-mêmes et les autres, afin qu’une paix durable et réelle puisse prendre place sur notre planète. Mais en attendant que tous entreprennent ce parcours pour eux, nous sommes invités à ouvrir la voie en marchant nous-mêmes sur ce sentier. Par notre exemple, nous pouvons montrer le chemin aux autres qui voudront à leur tour emprunter la même route. 

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel enseignement qui, je l’espère, saura vous inspirer sur votre chemin de maîtrise. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. 

Salutations à tous


Écrit par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com) 

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