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La douceur et le chemin de croix - 9 février 2018

 

Bonjour à vous tous, 

C’est toujours un plaisir pour moi de reprendre l’enseignement et de créer un nouveau message pour le site Internet. Ces éclairages me permettent de mieux intégrer ce que je partage, et lorsque cela résonne avec les gens qui les lisent, c’est encore plus stimulant pour moi. 

Ces dernières années, j’ai été encouragé à entrevoir la vie sous l’angle de mes idéaux, car je savais que si je voulais donner un sens à mon incarnation, il me fallait m’y aligner. J’hésite ici à employer les termes «mission de vie» ou «mandat d’incarnation», car pour moi, il s’agit vraiment de se créer une vie heureuse où ce que l’on entreprend nous apporte de la joie. Cela n’a rien à voir avec un devoir accablant ou une forme quelconque de missionnariat. C’est un chemin réjouissant destiné à nous rendre profondément heureux. 

Un mandat d’incarnation fastidieux, austère et déprimant ne peut correspondre à ce qui est insufflé par l’âme. Si un être se sent attiré par un chemin lourd où le but est d’accomplir une tâche qu’il considère nécessaire, il est plus que probable qu’il s’agisse plutôt d’une mémoire nourrie par une sensation de culpabilité. L’être a alors l’impression qu’il doit accomplir une certaine tâche pour se racheter d’un quelconque passé, ou, comme disaient nos ancêtres, «pour gagner son ciel». De mon côté, quand je parle d’une «mission de vie», je fais référence à un parcours qui apporte une joie profonde et réelle, tout en sollicitant le meilleur de nous. Découvrir ce chemin qui nous fera vibrer en profondeur est le «but de notre incarnation» et c’est la voie royale qui conduit au bonheur. 

La quête 
L’une des principales quêtes que nous entreprenons dans notre vie est celle de découvrir ce que nous aimons vraiment, ce qui nous anime profondément. Trouver ce que sont ces qualités uniques que nous portons en nous. Et ensuite, lorsque nous les reconnaissons, le but est de les mettre en mouvement pour qu’elles puissent servir la vie autour de nous, en stimulant par la même occasion l’être incarné que nous sommes. Pour moi, c’est ce qui apporte le bonheur et nous aligne, par le fait même, avec notre mission de vie. Personnellement, je ne vois aucune différence entre la joie profonde et le mandat d’incarnation. Les deux sont directement liés. 

À l’opposé, nous pourrions associer la dépression à l’écart qui existe entre ce que nous sommes réellement et ce que nous faisons de notre vie, la façon dont nous nous déployons. La dépression agit dans ce contexte comme un fusible qui disjoncte, ce qui coupe l’être de sa force vitale. C’est un signal qui indique que l’extérieur n’est plus en alignement avec l’intérieur. 

Plusieurs raisons humaines et sociales expliquent cette séparation d'avec l'intérieur et font en sorte que nous nous éloignons graduellement de notre essence. Mais comme je l’ai souvent mentionné dans mes écrits passés, la principale est liée à notre besoin fondamental d’être aimé et reconnu par nos proches, ce qui conditionne notre relation aux autres. Sans toujours le réaliser, cela nous conduit parfois très loin de ce qui nous procure une joie réelle, car notre envie de plaire nous fera confondre nos élans profonds avec ceux qui seront les plus «acceptables» socialement et aptes à nous procurer l’amour et la reconnaissance. 

Comprenons que plus l’amour que nous recevons est inconditionnel dès notre jeune âge, plus nous aurons envie de nous poser la question «qui suis-je» et de chercher la réponse? À l’opposé, plus cet amour sera conditionnel et plus nous voudrons nous adapter pour devenir ce qui aura le plus de chance de nous procurer la reconnaissance et l’amour de nos proches. C’est ce mécanisme qui façonne les humains que nous sommes et qui nous éloigne, ou nous rapproche, de nos pulsions profondes. 

Maintenant, ceci étant dit, lorsque cette étape de reconnaissance de soi est atteinte et qu’un être sait ce qui l’anime vraiment, la phase suivante de se mettre en mouvement pour concrétiser ses idéaux et se réaliser n’est pas toujours simple. Voilà le thème que j’aimerais aborder à travers cet écrit. 

La volonté de l’âme 
Dans ma pratique d’accompagnement, j’entends des gens me poser des questions sur «la volonté de l’âme». On me demande parfois «est-ce que mon âme veut que je sois en amour», ou «qu’est-ce que mon âme attend de moi»? Ce type de question provient d’une sensation de séparation qui est basée sur l’observation que la vie ne semble pas toujours aller dans la direction souhaitée. Certaines personnes ont l’impression que si elles ne parviennent pas à créer quelque chose qui leur tient à cœur, c’est alors que «la volonté de l’âme» est différente de la leur. Ces gens s’imaginent que leur âme possède une sorte d’agenda parallèle incompréhensible qu’ils associent aux mystères de l’incarnation. Et c’est ce mystère qui les amène à se demander ce que leur âme veut, comme s’il s’agissait d’un étranger avec lequel on doit composer. 

Les obstacles à créer nos idéaux, ce qui nous rend profondément joyeux, n’ont rien à voir avec les freins posés par l’âme. Celle-ci ne pose aucun frein, au contraire même. Elle nous aide plutôt à enlever les barrières en stimulant nos qualités profondes et en nous faisant ressentir de la joie lorsque nous nous y alignons. Son idéal est le même que le nôtre. Si un parcours nous apporte une joie profonde, il correspond nécessairement à «la volonté de notre âme». Comment pourrait-il en être autrement? 

Ceci étant dit, alors d’où proviennent ces sensations d’obstructions et les obstacles qui nous empêchent de créer ce qui nous apporte de la joie dans notre vie? S’ils ne proviennent pas de l’âme, quel aspect de nous les crée? En réalité, ce sont les mémoires – celles présentées plus tôt - et le regard que nous portons sur elles qui nous maintiennent dans une sensation de dette. «Je pourrai créer ma vie rêvée lorsque j’aurai remboursé mon dû, lorsque je me serai affranchi de mes obligations». C’est ce que certains ont nommé le karma. C’est lié à une impression de ne pas mériter ce que l’on souhaite, et cela vient saboter notre vie et repousse continuellement l’échéancier du bonheur. 

Le karma 
S’il est vrai que le karma existe dans le monde des humains, il est associé au défi de nous pardonner de nos inconsciences passées et non pas à une loi cosmique universelle qui nous impose de rembourser d’anciennes dettes. Cette résistance à nous offrir l’amour inconditionnel que réclame inlassablement «l’humain-en-voyage-sur-Terre» nous maintient dans la roue karmique. Sans ce regard de bienveillance envers notre être profond, celui qui fait son possible pour retrouver la paix et la lumière, nous avons l’impression que nous devons nous racheter d’un passé lourd et honteux en redevenant pur et parfait, à coup d’efforts et de démonstrations d’excellence. Nous croyons qu’ainsi, nous pourrons prouver que nous sommes «dignes de recevoir» la lumière de Dieu. 

Le karma est une illusion créée par le jugement de soi et la sensation qu’il faille payer pour se racheter d’actions passées qui ont eu lieu à un moment où nous étions inconscients. Aussi réelle que puisse paraître cette illusion dans notre vie, qui nous fait croire que nous devons mériter ce que nous souhaitons, c’est l’amour inconditionnel de soi qui permet de la déstructurer. Cela nous permet de transformer la sensation d’adversité en véritable mouvement de collaboration où le soutien extérieur devient le prolongement de notre monde intérieur qui nous rappelle que nous sommes notre principal allié. 

Ma propre quête 
Afin de manifester mes propres idéaux dans ma vie, j’avais évalué qu’une certaine quantité d’effort me serait nécessaire et j’étais prêt à investir beaucoup d’énergie pour y parvenir. Je me disais qu’il devait certainement exister une corrélation entre ces efforts mis en place et la concrétisation de mes rêves. C’est du moins ce que je croyais. 

Comme certains d’entre vous le savent, ces trois dernières années m’ont conduit aux quatre coins du globe pour découvrir différentes cultures et m’intégrer dans des milieux de vie variés. À chaque endroit visité, j’ai participé à des projets locaux, soit via l’intermédiaire d’une ONG canadienne ou directement auprès des organisations rencontrées. 

Dans l’ordre chronologique, ces projets m’ont conduit au Vietnam, au Sénégal, en Chine, en Inde et en Irlande, et chacune de ces «escales prolongées» m’a amené à vivre une forme ou une autre d’ajustement. Bien que ces aventures m’aient permis de découvrir des capacités d’adaptation insoupçonnées en moi, je dois admettre qu’à plusieurs reprises, surtout au début, je me suis demandé ce que je faisais là. 

J’ai longtemps pensé que pour atteindre les sommets de mon être, je devais conquérir la montagne de ma vie et «vaincre mes démons intérieurs». Je me disais que c’est ce qui allait permettre de laisser émerger mon être vrai. J’estimais que c’était dans l’adversité que je découvrirais ma détermination et mon engagement personnel, une façon pour moi de «faire mes preuves» à l’école de la vie. Cette vision m’a amené à vivre des expériences parsemées d’obstacles qui donnaient un sens à ma quête spirituelle. Je les voyais comme des trophées sur la route qui témoignaient des épreuves traversées. C’était pour moi le passage obligé qui me permettrait de parvenir à mes fins. 

En dehors de ma zone 
Durant les sept mois qu’a duré mon aventure au Vietnam, la première des cinq, j’ai vécu en dehors de ma zone de confort. J’habitais une ville de 10 millions d’habitants (Ho Chi Ming City) où, dès les premiers jours, j’ai dû composer avec des sollicitations de toutes sortes, trouver mes repères, apprendre à me déplacer en scooter (une première pour moi) et développer des liens dans une langue diamétralement opposée de la mienne (voir texte Le tourisme spirituel). J’ai donc passé sept mois en suradaptation. 

Par la suite, l’ONG avec laquelle j’œuvrais m’a proposé un nouveau projet au Sénégal. Bien que la vie y fût plus douce et agréable qu’au Vietnam, et que le peuple y parle le français, j’ai tout de même dû composer avec une nouvelle réalité en lien avec la sécurité. Les Sénégalais sont très accueillants et chaleureux, mais comme plusieurs pays en développement, l’état de survie que vivent certains citoyens les pousse à commettre des larcins quand ils ne risquent pas de se faire prendre. Et les blancs sont plus ciblés, puisqu’ils sont associés à la richesse. Donc dès que la noirceur tombait, je devais être plus vigilant et éviter de me retrouver isolé. Ce sont du moins les consignes que mon organisation m’avait transmises. 

Dans le contexte de cette expérience et du couvre-feu que je m’étais fixé autour de 22h, j’ai fini par me créer une forme de routine qui, graduellement, m’a amené à m’intérioriser de plus en plus. Puisque l’extérieur m’était moins hospitalier et que j’avais accès à un balcon qui donnait sur la mer, j’avais pris l’habitude d’aller y méditer tous les soirs, transporté par les sons de la mer. 

La verticalité 
Mes méditations prolongées sur ce balcon m’ont permis de contacter des dimensions spirituelles nouvelles de mon être et plus cela évoluait, plus je vibrais à un rythme élevé. Cet état m’avait amené à percevoir mon être dans sa verticalité, unissant le haut et le bas à travers mon corps physique qui semblait agir comme un pont entre le ciel et la terre. À partir d’un certain état d’être, une période qui a duré environ deux ou trois jours, je ressentais une telle sensation d’union avec moi-même que tout mon corps physique vibrait. 

Au fur et à mesure de l’évolution de ces sensations, j’ai commencé à percevoir mon humain sous un nouveau jour. Déjà, cette impression d’hostilité extérieure avait créé en moi une nouvelle réalité qui m’amenait à ressentir de plus en plus de compassion pour l’être humain que je suis, qui était à ce moment captif de son environnement immédiat. Je me suis mis à contempler tous les efforts que j’avais investis dans ma vie pour réaliser mes rêves et je constatais l’impasse dans laquelle je me trouvais. J’avais continuellement la sensation que quelque chose était sur le point de se manifester, et pourtant, je voyais bien que ma vie ne correspondait pas à ce que je souhaitais. J’étais devenu prisonnier, à l’autre bout du monde, alors que je rêvais de magie et d’union. 

«Bientôt» était devenu le mot le plus récurent de mon vocabulaire intérieur. Je m’y accrochais pour éviter de ressentir ma désillusion. À un moment, j’ai eu un choc. C’était comme si j’étais sur le quai d’une gare et que j’attendais un train invisible. Je me suis vu devant ce mirage à espérer ma vie rêvée, d’un «bientôt» à l’autre, pour réaliser que cela ne se produisait jamais. Oui j’étais rendu au bout du monde, engagé dans un projet au potentiel de rayonnement international, mais dans des conditions de vie difficiles, en suradaptation et en isolement, avec un mandat qui ne me donnait pas la sensation de faire une différence dans la communauté où j’étais. Je me disais que ça ne pouvait pas être cela ma «vie rêvée». 

Après le choc passé à constater ma désillusion, j’ai été poussé intérieurement à contempler l’humain que je suis à partir de ma verticalité, de cet état d’être décrit précédemment. Je voyais tous les efforts que j’avais mis en place pour en arriver là, alors que je ne pouvais que constater le manque de joie profonde que je ressentais dans ma vie. Tout me semblait requérir des efforts et de la détermination, alors que je me sentais continuellement évalué sur mes intentions et mon niveau d’engagement qui me permettraient, selon ce que je croyais, de «gagner mon ciel» sur Terre. 

La perspective de Dieu 
Dans ce moment de lucidité accrue, alors que je rencontrais une dimension plus intime de mon incarnation, j’ai commencé à contempler mon humain avec un regard de plus en plus amoureux. C’était comme si je m’observais à partir de la perspective de Dieu. Je voyais tous les gestes que j’avais posés par le passé afin d’atteindre mes buts, tous ces efforts investis pour que ma vie concrète corresponde à mes idéaux. Je faisais mon possible pour retrouver la paix et la lumière, je trébuchais parfois, et me relevais invariablement ensuite. Et malgré ma détermination, j’étais motivé par une quête qui m’apparaissait de plus en plus illusoire. Je voyais les «bientôt» se succéder, et j’observais qu’à un moment, j’aurais atteint les limites de mes capacités. La solution devait nécessairement être ailleurs. 

Peu à peu, j’ai contemplé une idée qui émergeait graduellement en moi. Je voyais cette croyance qui me soufflait à l’oreille que je devais «mériter» ce ciel tant convoité sur Terre pour qu’il me soit enfin offert. J’avais fini par croire que mes efforts constituaient une sorte de banque de données, tel un système de pointage dont les unités pourraient un jour être échangées contre des points bonheur. 

J’étais là, complètement observateur de mon l’illusion, tout en ressentant mon être d’un point de vue universel. Et à ce moment, j’ai eu une envie irrésistible de me prendre dans les bras et d’accueillir cet humain que je suis : celui qui souhaite aimer et être aimé, mais qui parfois a peur d’être humilié et trahi, et qui se referme sur lui-même. Celui qui, enfant, tentait par tous les moyens d’attirer l’attention de son père pour être reconnu, et qui désespérait d’y arriver. Son père devenu «ses pairs» une fois adulte, je voyais celui qui cherchait continuellement les regards d’approbations des adultes qui l’entouraient. 

Cet être-là que je rencontrais, celui que je nomme l’humain-en-voyage-sur-Terre, me demandait d’être aimé et de retrouver sa place au cœur de mon voyage spirituel. Pour moi, c’était un aspect de mon incarnation qui voulait «réintégrer la maison de Dieu». Je comprenais que si je lui refusais mon amour, c’est tout l’Univers qui, à travers moi, le rejetait. Via cette expérience expansive, j’étais devenu l’Univers et c’est Dieu qui s’exprimait à travers moi, en tant que moi. J’assumais alors le rôle de m’accueillir moi-même, car il m’incombait de le faire si je voulais que l’Univers m’accueille. 

Revenir à la maison 
Pour moi, redevenir le Maître de sa vie veut dire «ramener tous les aspects de soi à la maison», ce qui implique nécessairement d’inclure l’humain et toutes ses expériences dans l’équation. Nous ne pouvons pas l’abandonner sur Terre dans l’espoir de retrouver enfin sa lumière, car l’illusion de nous croire ainsi épurés et allégés de nos ombres en les rejetant ne fait que les nourrir. Il n’est pas possible de retrouver sa lumière, si l’on choisit de rejeter des aspects de soi au passage. 

C’est cela qui crée les véritables drames de nos incarnations. Non pas le fait d’habiter sur une planète inhospitalière et inéquitable, mais la violence du regard que nous posons parfois sur notre propre humain qui fait son possible pour retrouver sa lumière, sa joie, et créer sa vie rêvée. Faire de cette planète le jardin d’Eden promis par tant de religions, c’est de comprendre et de ressentir que ce jardin est déjà ici, sur Terre, précisément là où nous sommes. Il correspond à l’amour et à la reconnaissance de l’être humain-en-voyage-sur-Terre, et de son parcours pour redevenir l’Homme-Dieu, le Dieu-Homme. 

Si nous ne nous offrons pas ce regard compatissant envers nous-mêmes et continuons d’entretenir l’illusion que nos limitations sont des obstacles à notre lumière, la vie nous le reflète en amplifiant ces obstacles dans notre vie. Et alors, nous évoluons sur un chemin de croix et nous nous accrochons à l’espoir que le prochain «bientôt» sera le dernier, ou l’avant-dernier, ou le précédent, et ainsi de suite. Cette illusion n’a pas de fin, elle s’arrête quand nous le choisissons. 

Évoluer à son rythme 
Partir réellement d’où l’on est dans la vie au lieu d’où l’on aimerait être est une clé qui, personnellement, m’a permis de développer un regard de compassion envers mon être humain-en-voyage-sur-Terre. Cela m’a appris à suivre et à respecter mon propre rythme d’évolution. Trop souvent, la comparaison nous éloigne de nous en nous faisant croire que nous devrions être ailleurs, que nous devrions être autre chose que ce que nous sommes. Et sans s’en rendre compte, cela nous amène à regarder nos limitations avec mépris, les voyant comme des obstacles à notre déploiement. 

Sur mon balcon en Afrique, j’ai réalisé que la sensation continuelle d’adversité et d’emprisonnement que je ressentais dans ma vie provenait de cette illusion que je nourrissais en moi. Je croyais que je devais conquérir mon être pour planter mon propre drapeau à son sommet, et ce faisant, j’avais fait de ma vie un chemin de croix qui me permettait de justifier ma conquête. Même si j’avais continuellement l’impression de me rapprocher de mon but, les «bientôt» se succédaient et j’étais toujours au même endroit, prisonnier de ma réalité. 

Quand j’ai compris cela, tout s’est éclairci. J’ai transformé mon regard intérieur pour créer une nouvelle réalité de douceur, de joie et d’expansion, et dans les heures qui ont suivi ma reprogrammation, j’ai entendu une voix en moi me disant qu’il était temps pour moi de revenir au Canada. C’est ce que j’ai fait, et plus rien n’a été pareil par la suite. Les voyages qui ont succédé cette expérience m’ont renvoyé une nouvelle image de mon être, à la fois beaucoup plus engagé dans des projets concrets, mais aussi vivant une grande légèreté sur un chemin où la joie et l’harmonie pouvaient maintenant m’accompagner. 

Expérience d’autoguérison 
Récemment, je me suis blessé en pratiquant un sport que j’aime beaucoup. Fort de toutes mes lectures sur la spiritualité et de mes années de méditation, j’ai effectué une expérience d’autoguérison afin de rétablir mon bras. J’ai élevé mon rythme vibratoire et j’ai visualisé / ressenti mon membre comme étant déjà guéri. Après les quelques minutes qu’a duré cette expérience, j’ai observé que ma douleur était tout aussi présente qu’avant l’exercice. Je suis alors entré en méditation profonde pour questionner mon être, et j’ai reçu que je n’étais pas encore rendu à ce niveau d’autoguérison, que c’était prématuré pour moi de chercher à obtenir des résultats instantanés. On me disait que ce serait éventuellement possible, mais pas en ce moment dans ma vie. 

Sans trop réfléchir, j’ai mis de côté cette expérience pour poursuivre mes activités, avec l’envie de guérir le plus rapidement possible, sachant que le temps serait mon meilleur allié. Après deux semaines de retrait de mon activité sportive, je constatais, à mon grand désarroi, que mon bras n’était toujours pas guéri et je ne voyais pas d’amélioration. Non seulement mon expérience d’autoguérison ne l’avait pas «réparé», mais rien n’avait changé depuis. Je ne comprenais pas ce qui se passait. 

Quelques jours plus tard, après l’une de mes méditations, j’ai posé la question sur la situation, et tout d’un coup, ça m’a frappé. Quand j’ai terminé mon exercice d’autoguérison deux semaines plus tôt et constaté mon incapacité à apporter une différence immédiate à mon état, j’ai jugé mes aptitudes de guérison et le rythme de récupération de mon corps. Je voulais que ça aille plus vite, et dès lors, je suis entré en dissonance avec mon être. Ça m’a sauté aux yeux que par ce simple exercice d’autoguérison et «l’échec» qu’il a représenté à mes yeux, je me suis jugé et aussitôt fait, j’ai alourdi précisément ce que je voulais stimuler. 

Après avoir réalisé mon erreur et la lourdeur du regard que j’avais posé sur moi, j’ai retiré les jugements et me suis rappelé l’importance de «partir d’où j’étais» au lieu «d’où j’aurais aimé être» pour mieux m’accompagner. Et magiquement, j’ai aussitôt ressenti l’énergie y circuler de nouveau et mon bras s’est remis à guérir. L’exercice d’autoguérison pouvait maintenant agir, au rythme parfait, sans le sable dans l’engrenage que j’avais ajouté. Quelques jours plus tard, j’étais presque rétabli, alors que la douleur avait auparavant duré près de trois semaines, sans aucune amélioration. 

Les ailes de l’amour 
En vérité, c’est l’amour et la compassion envers l’humain que nous sommes qui ouvrent la porte à nos pouvoirs sur Terre. Il n’y a rien à conquérir, nous sommes déjà rendus. Nous l’avons oublié, voilà tout. Et c’est sur les ailes de l’amour de soi – et de tout ce que cela implique – que le chemin du retour à la super conscience peut s’effectuer. 

S’aligner avec son plan de vie veut dire vivre des expériences qui nous apportent une joie réelle et profonde, peu importe ce qu’elles sont. Il existe autant de chemins de vie qu’il y a d’humains sur Terre et aucun parcours n’est similaire à un autre. Le but n’est donc pas de suivre le chemin des autres, mais de s’en inspirer pour découvrir le sien, celui qui nous apportera une joie réelle et qui nous rapprochera de l’Homme-Dieu, le Dieu-Homme que nous sommes. 

Les aventures que j’ai vécues dans les dernières années m’ont permis de réaliser que mon parcours spirituel pouvait être joyeux et agréable, tout en m’amenant à découvrir mes étonnantes (et très pratiques) capacités d’adaptation. Tous les projets que j’ai vécus ont présenté une gradation dans l’expérience de la légèreté et de la joie, mais c’est une fois rendu en Irlande que j’ai constaté comment la vie pouvait être à la fois douce et stimulante. 

Je comprends aujourd’hui que la joie, la douceur et l’harmonie peuvent faire partie du voyage et qu’il est possible de transformer le chemin de croix en jardin de fleurs où chacune des odeurs sur le parcours représente une nouvelle aventure à découvrir. Cette voie m’a appris à être bienveillant envers moi-même, et lorsque je m’éloigne de cet état, je me souviens de la douceur du regard de l’Univers en mon endroit. Par résonnance, lorsque je deviens ce regard et que je l’incarne concrètement, c’est l’Univers tout entier qui s’exprime à travers moi. Et la douceur que je rencontre dans ma vie me le rappelle continuellement. 

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel enseignement sur l’amour de soi qui, je l’espère, aura su éclairer votre chemin. Vous aurez compris que le but ici n’était pas de parler de moi, mais de vous présenter mon parcours pour inspirer le vôtre. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. 

Salutations à tous 

Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle 


L’essence et les qualités profondes - 9 mai 2018

 

Bonjour à vous tous, 

Je suis heureux de revenir vers vous aujourd’hui avec un nouvel éclairage sur un thème qui me touche particulièrement, soit celui de ce que représente notre «essence», ce que nous sommes en réalité. Comme vous le savez, j’aime partager ce que j’intègre, car en l’articulant de façon compréhensible, cela m’aide à y voir encore plus clair. J’évolue à travers les gens qui me lisent, qui eux, je le souhaite, apprennent à mieux se connaître via mes partages. Chacun y gagne. 

Comme plusieurs, j’ai investi beaucoup d’énergie dans ma vie à découvrir et déployer les plus belles qualités qui me définissent en tant qu’humain. Cela me permet d’offrir le meilleur de moi aux êtres qui m’entourent et me procure du bonheur. Presque toute ma quête spirituelle des dernières années a consisté à rechercher des réponses aux questions «qui suis-je?» et «comment puis-je le mieux offrir ce que je suis au monde extérieur?». Je croyais que ce que j’allais découvrir correspondrait à ma véritable essence. Cela est certes en lien avec la dimension unique de mon être, mais est-ce vraiment mon essence? 

Une sensation physique 
Les qualités que nous découvrons et déployons dans le monde nous apportent de la joie profonde, car elles permettent à l’énergie de vie de l’Univers (que certains nomment l’Amour) de circuler à travers nous. Le bonheur est cette sensation physique qui se manifeste au niveau du plexus et du cœur quand nous laissons s’exprimer la dimension unique de notre être. Cette sensation n’est pas en lien avec une forme ou une autre d’accumulation, mais bien avec l’offrande de nos qualités profondes. Uniquement connaître ces qualités n’est pas suffisant pour ressentir le bonheur. Il faut les laisser circuler à travers nous. C’est ce mouvement qui procure une joie réelle et durable. Mais est-ce là notre essence? 

Sur le chemin de la découverte de soi – de la dimension unique de notre être véritable –, il est naturel d’imaginer que ce que nous découvrons de nous-mêmes en cours de route correspond à notre essence. Les conditionnements humains qui nous ont fait nous éloigner de nous-mêmes pour être aimés des autres ont limité notre développement. Donc quand nous dépassons ces conditionnements et redécouvrons nos pulsions réelles individuelles cachées derrière, nous ressentons être alors en contact avec notre essence, car notre niveau de vitalité augmente et nous nous retrouvons «sur notre X» pour ainsi dire. Exprimer ces qualités est le moyen que nous utilisons pour laisser circuler l’énergie divine à travers nous et vivre une joie profonde, mais ce n’est pas notre essence. 

En vérité, notre essence correspond à la fibre universelle de notre être, et non pas à sa dimension unique. Dans le monde spirituel, il existe une confusion entre «qualités profondes individuelles» et «essence divine», car on imagine que c’est via ce qui nous rend uniques que nous accédons à notre dimension universelle. Mais en vérité, l’Univers se déploie à travers nous via la dimension «unifiée» de notre être. L’offrande de ce qui nous rend uniques apporte une paix et une joie profonde, mais c’est via l’énergie de vie en nous, qui est la même pour chaque être, que nous retrouvons nos pouvoirs spirituels et la conscience d’être uni à tout ce qui nous entoure. 

À l’origine 
Il faut comprendre qu’à l’origine, il n’existait qu’une seule énergie, sans aucune distinction de forme, de conscience et d’expression. Cette énergie de vie s’est contemplée elle-même à un moment de l’évolution, et cela a donné naissance à d’innombrables aspects de lui/elle-même, créés afin d’exprimer chacune des spécificités du Tout, dans des formes individualisées. C’est le mouvement qui a donné naissance à la vie telle que nous la connaissons, via les duos Âme-Esprit que nous sommes. 

La création de la vie individualisée via la naissance des duos Âme-Esprit est le seul mouvement créatif qu’a accompli le Grand Univers. Tout le reste a été conçu par les duos Âme-Esprit. Ces derniers portent en eux les mêmes pouvoirs créateurs que le Grand Univers, tout en ayant aussi des spécificités uniques qui les différencient les uns des autres. C’est donc à travers les duos Âme-Esprit que nous sommes que le Grand Univers s’expérimente, se découvre, se déploie et se ressent. Nous sommes donc les créateurs de vie de l’Univers. À notre échelle, nous avons été conçus avec les mêmes pouvoirs que la Source de vie, et c’est à travers nous qu’elle se déploie. Notre essence, c’est notre dimension universelle, c’est la fibre qui constitue ce que nous sommes à la base. 

Les qualités que nous découvrons en cours de route nous permettent de ressentir la joie, car c’est la serrure qui ouvre la porte à l’énergie d’offrande qui circule à travers nous. Mais nos pouvoirs créateurs spirituels ne proviennent pas de nos qualités uniques, ils découlent de notre dimension universelle. Il faut donc comprendre que le parcours spirituel ne se résume pas à découvrir ce qu’il y a d’unique en nous, mais bien à retrouver ce qui nous unit à toutes les formes de vie. 

La quête spirituelle 
Concrètement, comprendre cette nuance permet de recadrer la quête spirituelle. Sur le chemin de l’amour, nous apprenons à nous reconnaître et à aimer l’être que nous devenons. Cela est magnifique et est porteur de vie. Cependant, malgré toutes les découvertes lumineuses que nous effectuons, nous rencontrons aussi nos parts d’ombres que nous tentons tant bien que mal de ramener dans notre cœur. Comme un mirage, nous avons parfois l’impression de ne jamais en venir à bout, comme s’il y en avait toujours une nouvelle qui se terrait au prochain tournant. 

Bien que l’évolution nous permette toujours davantage de raffiner et de polir le diamant unique que nous sommes, à un moment, il faut faire un pas de plus et rechercher une autre dimension de notre être. La maîtrise ne consiste pas à tenter d’atteindre un niveau de perfection humain, mais à comprendre qu’il existe une autre dimension de notre être qui n’a jamais quitté la Source de vie et qui nous attend, paisiblement assis au cœur de notre être profond. Cet état naît lorsque nous nous désidentifions de l’humain que nous croyons être, pour laisser émerger l’être vrai, notre essence universelle. 

Tout le parcours psycho-spirituel apporte une paix profonde et nous aide à mieux gérer nos émotions. Cela permet une plus grande intégration des énergies universelles dans nos vies et crée de l’espace pour mieux contempler l’essentiel. C’est magnifique. Mais notre essence se situe au-delà de cela. Il s’agit d’une énergie qui nous unit à toutes les formes de vie et qui est la même pour chaque être humain. 

Deux mouvements 
J’ai réalisé qu’à travers la recherche de la dimension unique de notre être et la quête de bonheur, nous en venons à oublier notre fibre universelle, celle qui nous unit aux autres. À un moment ou un autre du parcours, dans cette vie ou une autre, le mouvement «qui suis-je dans ma dimension unique?» doit céder sa place à un autre mouvement plus expansif, dont la base est «qu’est-ce qui m’unit à toutes les formes de vie qui m’entourent?». Bien que ces deux mouvements s’inscrivent dans une recherche spirituelle, ils se présentent à priori comme opposés, car le premier vise à définir l’être de façon unique par rapport à son environnement, alors que le second cherche à nourrir un état d’unité avec toutes les formes de vie. 

Quand un enfant vient au monde, il veut être aimé pour son essence, et non pas pour ce qu’il deviendra un jour. L’enfant ne veut pas être reconnu pour les qualités qu’il développera une fois adulte, il veut être aimé pour ce qu’il est dès son arrivée au monde, soit un être universel en voyage sur Terre. Avant même d’être reconnu pour ses qualités uniques, l’enfant veut être aimé pour sa dimension universelle. C’est cette base d’amour inconditionnelle qui le stimulera à oser chercher à se découvrir, car s’il est ainsi aimé, il saura que peu importe ce qu’il rencontrera, l’amour ne sera jamais remis en question. Il est donc intéressant d’observer qu’à la base, notre premier mouvement n’est pas de vouloir être aimé pour nos qualités uniques, mais bien pour notre dimension universelle. C’est cette base spirituelle qui stimule l’enfant à rechercher le bonheur à travers ce qui l’anime individuellement, ce qui le fait vibrer dans sa dimension unique. 

Cela nous rappelle que nos qualités uniques ne sont pas notre essence. Elles correspondent sur Terre au moyen que nous avons de vivre le bonheur en laissant circuler l’Univers à travers nous. En soit, cette quête est au cœur du parcours de tout être humain et il est magnifique d’observer des êtres qui retrouvent leur état de vitalité. Ils sont paisibles, joyeux, vibrants et vivants. Mais cela ne fait pas d’eux des maîtres. Pas encore du moins. 

Le Maître 
Par définition, un Maître incarne totalement la dimension unique de son être et l’offre merveilleusement bien au monde qui l’entoure. Mais ce qui nourrit ses qualités profondes est sa dimension universelle. C’est l’énergie qui l’unit à toutes les formes de vie qui permet à ce que l’aspect unique de son être puisse ainsi émerger et rayonner. 

Exprimer la dimension individuelle de son être est à son optimum au moment où l’on s’unit en totalité aux êtres qui nous entourent. Et c’est précisément là que beaucoup d’humains s’empêtrent, car ils cherchent à se définir en se démarquant des autres pour être uniques et différents. Et plus ils le font, plus ils se comparent et se séparent. 

Le fait de vouloir découvrir son unicité ne doit pas s’opposer au mouvement d’union. Les deux pulsions doivent pouvoir se rencontrer, car il n’est pas possible d’être soutenus par les énergies universelles pour découvrir qui nous sommes, tout en cherchant à se séparer des autres pour se démarquer et être reconnus. Seul l’état d’union permet la véritable évolution et la découverte de son essence. 

Sur le chemin spirituel, beaucoup d’êtres, en mal de reconnaissance personnelle, cherchent à se définir par rapport à ceux qui les entourent, en se plaçant soit au-dessus, au-dessous, ou en compétition avec les autres. Dans nos sociétés, le fait de vouloir être unique est vu comme un mouvement de démarcation qui sous-entend une forme de compétition et, implicitement, de séparation. Notre fibre universelle peut difficilement s’exprimer dans ces conditions, car c’est à travers la dimension unifiée de notre être qu’elle prend de l’expansion. 

Dualité continuelle 
Le véritable défi que nous rencontrons en tant qu’humains est d’oser être nous-mêmes, tout en cherchant à nous unir aux êtres qui nous entourent. Mais nous sommes tellement conditionnés à la comparaison et la compétition que lorsque nous voyons les autres rayonner, nous nous sentons menacés. Et nous ne voyons pas que notre façon de voir nous alourdit. Nous croyons même que cela nous pousse à nous dépasser. 

En vérité, la comparaison et la compétition nous maintiennent dans une dualité continuelle, car nos pulsions vers l’avant deviennent motivées par nos réactions face aux autres, et non par nos élans profonds. C’est sur ces bases stériles que nous créons notre réalité. Au lieu de manifester ce que nous souhaitons vraiment, nous cherchons à dominer l’autre qui nous fait réagir, et nous attirons alors davantage de ces situations dualistes, car c’est ce que nous contemplons. 

Il est intéressant de comprendre qu’à la base, ces pulsions de comparaison et de compétition sont motivées par le mouvement d’amour conditionnel que la majorité d’entre nous avons reçu à la naissance. Voilà en quelque sorte la réponse conditionnée de notre être face à notre «comité d’accueil» terrestre. En ressentant à travers nos parents que l’amour est limité et qu’il augmente en fonction de certains comportements ou attitudes, nous développons aussitôt le réflexe de percevoir les autres comme des obstacles à cet amour qui est disponible en quantité limitée. 

L’idée ici n’est pas de juger ces réflexes ni d’entretenir du ressentiment envers nos parents qui les ont éveillées, car ces derniers nous ont offert ce qu’ils connaissaient de mieux, à partir de ce qu’ils avaient reçu de leurs propres parents. Mais il est important de comprendre les enjeux qui sont soulevés ici et de chercher à les dépasser. 

J’ai appris que lorsque l’on ose reconnaître vraiment ce qui est – aussi lumineux ou ombrageux que cela puisse être –, et que l’on accepte de le ressentir pleinement dans son corps, cela devient une connaissance et une sagesse pour notre Âme. Elle peut alors l’inscrire en nous comme un nouveau livre dans notre bibliothèque intérieure. Une fois cette étape franchie [voir le texte Le Pré-Secret], il est ensuite possible de créer une nouvelle réalité où les êtres autour viennent stimuler notre mouvement vers l’avant, au lieu de nourrir la comparaison, la concurrence et la compétition. C’est cela qui, pour moi, correspond à un véritable mouvement d’évolution. Au lieu de répéter des patterns, on apprend d’eux et on grandit en sagesse et en amour de soi. Cela ne peut qu’évoluer vers l’amour de la vie et des autres qui nous entourent. 

Nos pouvoirs spirituels 
Lorsque nous comprenons que nous ne sommes pas nos qualités profondes – aussi magnifiques puissent-elles être – la quête spirituelle prend un tout autre sens. Oui, ces qualités uniques font partie de nous et nous permettent de goûter la vie de façon intense et joyeuse. Mais ce n’est pas à travers elles que nous développons nos pouvoirs spirituels et notre conscience élargie. L’état de maîtrise provient de la reconnaissance totale et absolue de notre dimension universelle, de ce qui nous unit à toutes les formes de vie. 

Nous ne sommes pas notre corps, mais celui-ci nous appartient. Ce parallèle est le même pour nos qualités profondes. Elles font partie de nous, mais ne définissent pas notre fibre universelle. À la base, nous avons tous été créés avec la même substance de vie, à partir d’un mouvement universel qui s’est individualisé en d’innombrables duos Âme-Esprit afin d’incarner chacune de ses spécificités dans le but d’explorer la vie. Pour découvrir notre essence, il faut retourner à cette énergie source en nous, celle qui constitue notre matrice première. C’est ce que le maître Jésus nommait «le Christ» en chacun. 

Quel est ce Christ qui réside en nous? C’est notre essence, notre fibre universelle. Pour le reconnaitre vraiment, il faut se percevoir comme faisant partie d’un tout unifié. C’est une énergie non différenciée, non individualisée, similaire en chaque être humain, qui constitue la base de notre ADN spirituelle. Ce mouvement ne peut s’exprimer que par un véritable élan d’union avec la vie en nous et autour de nous. 

Vouloir être unique dans le but de se démarquer des autres nous affaiblit et assèche notre Âme. Être soi-même ne veut pas dire «faire de l’ombre aux autres», mais montrer le chemin et stimuler chacun à l’emprunter. 

Retour à l’unité 
Les structures de nos sociétés encouragent les mouvements de comparaison, de concurrence et de compétition qui sont incompatibles avec l’évolution de la vie. Il n’existe pourtant qu’une seule énergie Source de vie et bien que celle-ci s’exprime individuellement sous d’innombrables formes, ces dernières sont unies. C’est la compréhension limitée de l’homme qui a créé la compétition et la séparation. Ces mouvements reduisent l’évolution et conduisent tôt ou tard vers la dépression et la dévitalisation. Ce n’est que dans l’état d’union que l’amour véritable peut s’exprimer et que la vie peut s’étendre. Le mouvement associé au Nouveau Monde correspond précisément au retour de cette unité ressentie. 

Quand nous comprenons cela, nous devenons stimulés par la véritable quête spirituelle qui consiste à reconnaître et à contempler l’énergie Christ en nous, symbolisée par le chakra du cœur. C’est le centre de notre être, le symbole de la rencontre de tout ce que nous sommes, dans le corps physique. 

Lorsque nous contemplons l’énergie de vie qui circule en nous – notre fibre universelle –, nous devenons cette énergie, car c’est l’Univers à travers nous qui la contemple. Et lorsque nous comprenons que cette énergie est la même qui anime la vie de tout ce qui nous entoure, visible et invisible, notre état de conscience englobe cette vie. Nous ne voyons plus de séparation, tout nous apparaît unifié et porteur de la même force de vie, celle dont notre véritable essence est constituée. 

Plus nous nourrissons cette essence, plus nous nous désidentifions de notre dimension humaine. Mais nous ne devenons pas moins sociables pour autant, au contraire. Nous n’avons plus rien à prouver, à convaincre, à démontrer pour exister et être. Nous sommes, tout simplement. Et cela permet à nos qualités humaines de se déployer sans obstacle, car elles ne visent plus à nous permettre «d’être quelqu’un» ou de «prouver notre valeur». Elles servent de pur canal pour que l’Univers s’exprime à travers nous, nous procurant alors une joie profonde et un réel bonheur, tout en stimulant les autres à en faire autant. Et lorsque dans une société, chaque être se reconnaît et offre le meilleur de lui à ceux et celles qui l’entourent, c’est toute l’humanité qui grandit et se déploie en amour et en conscience unifiée. 

La Source de vie 
Toutes les découvertes psycho-spirituelles que nous faisons pour nous aider à mieux nous comprendre nous permettent de retrouver la paix en notre être. Cela nous donne de l’espace afin de pouvoir contempler l’essentiel, soit notre essence universelle, ce que nous sommes en réalité. Et plus nous y accordons notre attention, plus nous devenons cette énergie en conscience, en sensation et en puissance. C’est cela qui constitue le véritable parcours spirituel, la quête du Saint Graal de notre essence véritable. 

L’énergie Source de vie est tellement unie à nos cellules qu’elle nous paraît inaccessible, un mouvement d’union trop simple pour être reconnu pour ce qu’il est. Et puisque notre quête d’identité nous pousse d’abord à vouloir nous démarquer pour retrouver la dimension unique de notre être, nous oublions que celle-ci s’exprime dans un état d’union, et non de séparation. Mais peu importe si les structures sociales limitent ce mouvement de retrouvailles avec soi-même, l’idée ici n’est pas d’attendre que notre monde change pour nous transformer en profondeur, mais de «sortir des sentiers battus» pour découvrir un chemin parallèle. C’est une voie qui permet à «tous les sentiers uniques» de coexister paisiblement, dans un état continuel d’union et de collaboration, afin de découvrir à un moment que l’énergie derrière tout cela est la même. 

Le but du voyage 
Il n’existe qu’une seule Source de vie qui compose l’ensemble du Grand Univers et qui anime toutes les formes de vie. Le chemin pour la reconnaître et en faire l’expérience concrètement implique deux mouvements complémentaires. D’un côté, il y a la quête de connaissance de soi, de ce qui nous rend uniques, et de l’autre, c’est une invitation à contempler en nous la fibre universelle qui a donné vie à ce que nous sommes. Si le premier mouvement nous aide à définir notre incarnation et nous apporte une joie profonde, c’est le deuxième qui réveille nos pouvoirs spirituels et nous conduit vers la conscience d’être Un avec tout l’Univers. Ce rendez-vous est celui pour lequel nous nous préparons depuis toujours, c’est la destination ultime de notre voyage. Tôt ou tard, nous nous y retrouverons tous. 

Pour certains, l’état de Maîtrise est une utopie, car ils perçoivent toujours de nouvelles ombres au tableau de leur évolution et ressentent leur impuissance à tous les transmuter. Mais lorsque nous apprenons à nous désidentifier de l’humain pour nourrir notre être vrai, notre essence, ce que nous nommons «nos défauts» s’estompent d’eux-mêmes, car ils deviennent secondaires. Nous n’avons plus peur d’être démasqués, car nos ombres et notre lumière cohabitent pacifiquement. Nous ne nous prenons plus au sérieux. Et puisque nous nourrissons notre essence en parallèle, cela soutient le meilleur de nous pour qu’il puisse s’exprimer dans un mouvement de simplicité et de joie profonde. Et par notre exemple, les êtres autour de nous sont stimulés à faire de même. C’est toute la vie qui en bénéficie. 

À travers ce message, j’ai tenté de présenter une dimension élargie de ma compréhension de ce que j’appelle le «véritable parcours spirituel». C’est un défi pour moi que d’essayer d’expliquer avec des mots humains une expérience intangible et immatérielle. J’espère y être parvenu, en partie du moins. Je ne prétends pas non plus avoir atteint l’état de conscience que je décris dans ce texte, mais j’ai découvert en moi un monde intérieur fleurissant que je choisis de nourrir à chaque jour. 

Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. 

Salutations à tous 

Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle 
 


Le détachement et l'identité humaine - 16 octobre 2018

 

Bonjour à vous tous, 

Je suis heureux de revenir vers vous en ce jour afin de partager un nouvel éclairage sur ce chemin qui nous rapproche toujours davantage de l’unité recherchée avec nous-même. En fait, quel est ce «nous-même» qui à la fois nous intrigue et nous fascine? Lorsque l’on comprend que le but du chemin spirituel est de fusionner complètement avec notre essence, de la devenir en totalité, la véritable question devient «qui suis-je donc vraiment, au-delà de ce qui est visible; quelle est mon essence»? 

Bien sûr, nous avons développé une perception sociale de nous-même qui a débuté par nos relations familiales. Cela nous a appris à nous découvrir dans une dynamique qui a d’abord été motivée par notre envie d’être aimé. Comme je l’ai souvent mentionné, dès notre arrivée au monde, notre première pulsion de vie nous pousse à vouloir être aimé de notre «comité d’accueil», et ce à n’importe quel prix. Si cet amour reçu est inconditionnel, nous apprendrons dès le départ à développer une reconnaissance profonde de notre être, de notre essence, car nous serons alors rassurés sur le fait que peu importe ce que nous découvrirons de nous, cela sera accepté et aimé. Dans ces conditions, la quête de soi devient grandement facilitée. 

L’amour extérieur 
L’autre chemin, le plus courant, est celui de venir au monde avec un «comité d’accueil» carencé. La plupart des parents, ayant eux-mêmes appris à s’adapter à l’amour conditionnel qu’ils ont reçu de leurs propres parents, ont retransmis la même chose à leurs enfants. Naturellement, ils vont alors considérer que cette façon d’aimer est le meilleur moyen de stimuler leur enfant à devenir un bon citoyen adapté et aimé de tous. Mais en réalité, ils lui transmettent les balises qu’ils ont eux-mêmes reçues étant jeunes et qui leur a procuré l’amour. Même si celui-ci était conditionnel, il a été une nourriture essentielle à leur développement. 

Puisque tous les compromis qui étaient nécessaires ont été faits pour obtenir l’amour, les parents auront donc l’impression que c’est ce même «héritage» qu’ils doivent à leur tour retransmettre à leur enfant s’ils veulent s’assurer que ce dernier soit un citoyen bien outillé pour vivre dans le monde. Ce faisant, l’être ainsi socialisé n’arrive plus à savoir qui il est en dehors du regard des autres, et la quête de l’amour extérieur devient alors le seul but de sa vie. 

Ceux et celles qui s’engagent sur la voie de la conscience réapprendront progressivement à s’aimer et se reconnaître en dehors du giron familial. Une quête sincère de sens apporte graduellement des réponses concrètes à des questions de plus en plus élaborées. Mais là encore, le vrai du faux n’est pas toujours simple à départager, car les parents deviennent éventuellement la société, et ce qui semble être acceptable et valorisé collectivement forme alors une balise qui oriente la quête de compréhension de soi. On pense parfois qu’une pulsion est profonde, mais elle peut être motivée par ce besoin intense de reconnaissance extérieure, la nécessité de nous comporter de façon acceptable pour être aimé. 

Le premier défi de notre vie est donc de découvrir nos qualités profondes, au-delà de notre besoin d’être aimé et accepté des autres. Et par la suite, c’est de mettre en place des moyens concrets pour les déployer dans le monde. Cette démarche est en lien direct avec le bonheur, car plus nous offrons nos talents réels, pas uniquement ceux qui nous ont apporté l’amour de nos proches, plus l’énergie de vie circule à travers nous. C’est cette sensation d’offrande qui crée la joie intérieure. La définition la plus simple que j’ai du bonheur est de savoir qui l’on est et de faire en sorte de l’offrir aux autres. 

Un piège potentiel 
Lorsque nous nous connaissons bien, savons ce que sont nos qualités réelles et avons mis en place des moyens pour les offrir au monde, nous sommes en lien avec une énergie de vie qui nous nourrit. Mais paradoxalement, même si c’est un but en soi, cela devient aussi une identité qui peut éventuellement nous piéger. Car même si notre mouvement est sincère et vibre profondément en nous, il nous procure aussi de l’amour et de la reconnaissance extérieurs, et cela devient grisant. Si nous n’en sommes pas conscients, cela peut nous faire perdre de vue l’essentiel. Il faut se rappeler que cette démarche vise d’abord à extérioriser notre essence et à la laisser circuler pour nourrir la vie et inspirer chacun à en faire autant. Le piège ici est de nous nourrir des bénéfices collatéraux extérieurs que ce mouvement de vérité avec soi nous procure. 

Personnellement, je dois reconnaître que l’un des plus grands défis sociaux que j’ai eu à rencontrer dans ma vie a été de savoir comment entrer en relation avec les gens, sans présenter le spiritualiste que je suis. C’est comme si je ne savais plus qui être en dehors d’un être spirituel en cheminement de conscience. Je me suis longtemps senti comme «un extra-terrestre» et dès que je devais retirer mon chapeau spirituel, je perdais mes repères. Ce processus m’a amené à vraiment me questionner sur ma façon d’être dans le monde afin de revenir à l’essentiel, à ma raison d’être sur terre. Car si je n’avais plus l’aspect spirituel à présenter au monde, c’est comme si je n’étais plus «présentable». 

Je sais que nous ne sommes pas incarnés pour créer un groupe restreint d’individu vivant en autarcie les uns avec les autres, mais pour éclairer ce qui cherche à l’être, pour éveiller les consciences, un pas à la fois. Oser être soi-même veut dire «se connaître, se reconnaître et s’offrir». 

S’offrir au monde 
Dans ce contexte, la quête spirituelle consiste d’abord à s’extraire des besoins de reconnaissance extérieure pour laisser émerger, enfin, notre essence. Oui, les talents font partie de cette essence, mais ils ne la définissent pas. Ils en sont le prolongement, la partie visible. En même temps, ils ne sont pas le seul moyen que nous employons pour nous «offrir» au monde. Laisser vibrer notre essence, sans rien avoir à démontrer ni à prouver, est un magnifique moyen de répandre la conscience et l’amour autour de nous. Cela éveille la nature universelle en chacun. 

Quand une essence éveillée en rencontre une autre endormie, cette dernière se met à syntoniser la fréquence de l’éveil, comme un poste de radio, et cherche à insuffler ce nouvel état à la conscience. Cette dernière ne le nommera pas ainsi, mais elle ressent une effervescence dans la rencontre, sans vraiment comprendre pourquoi. En fait, ce rendez-vous crée un effet de résonnance qui pousse chacun vers sa propre lumière. Parfois, les gens sont simplement touchés par une présence, un regard ou un sourire, sans geste ni parole. 

Être dans le monde ne veut donc pas dire de continuellement offrir nos qualités aux autres. Savoir qui l’on est, l’assumer et le laisser vibrer à travers nous est souvent beaucoup plus aidant que toutes les interventions concrètes que nous pouvons effectuer dans le monde. Lorsque nous sommes réceptifs à l’amour, la vie se charge de créer des prétextes pour que nous puissions toucher les êtres autour de nous, sans besoin de comprendre ce qui est réellement en jeu. C’est l’amour dans son expression la plus pure. 

Dieu à travers nous 
Sur mon chemin, j’ai compris qu’il y avait un piège à associer mon essence à mes qualités. Car si ces qualités n’étaient pas «sollicitées», je ne savais plus comment me présenter. Comme si toute ma vie humaine tournait autour de ces qualités et que sans elles, je n’étais plus rien. Comment pourrais-je alors circuler incognito dans le monde, si mon seul moyen d’être moi-même est de rechercher les tribunes qui permettront à mes qualités profondes d’être utiles et bénéfiques? 

Mon travail d’accompagnement en individuel est un magnifique moyen que j’ai dans ma vie pour me désidentifier de mes qualités de guide-accompagnant, tout en les présentant au monde. Car la seule façon pour que le processus de réception fonctionne est d’accepter que je ne le contrôle pas. C’est ce que je nomme la « Grande Main » qui gère l’ensemble de la transmission et je ne fais que communiquer ce que je reçois. Je dis toujours que je suis en contact avec l’intelligence cellulaire de la personne que je rencontre et c’est elle qui me guide. 

Beaucoup d’artistes ont perdu l’inspiration due à une réappropriation personnelle du processus créatif qui leur permettait de communier avec la «Grande Main». Ils n’ont pas compris le fragile équilibre qui existe entre humilité et reconnaissance profonde de soi. Comme le disaient les Maîtres dans le magnifique livre La Vie des Maîtres de Baird Thomas Spalding: «Seul je ne peux rien, c’est Dieu à travers moi qui accomplit tout le travail». Ce n’est pas Dieu, ce n’est pas moi, c’est «Dieu à travers moi» qui est le grand magicien. C’est l’union des deux. J’adore cette citation. 

Personnellement, je comprends que le processus de réception qui me permet d’accompagner les gens me dépasse complètement. En même temps, pour qu’il fonctionne, je dois assumer ma part. Je ne peux donc pas me présenter au rendez-vous sans reconnaître mes qualités, mais en parallèle, je dois comprendre que c’est mon essence, ou Dieu, qui est le véritable artisan derrière tout cela. Si je cherche à m’approprier le processus, tout va s’arrêter et je ne recevrai plus rien. 

Le détachement 
C’est en ce sens que j’observe qu’au-delà des qualités profondes, il existe une autre réalité intérieure, encore plus vaste et importante, qui laisse émerger un être universel qui SAIT qu’il fait partie du tout. Cet aspect de nous n’a rien à faire, il EST. Et pour moi, le processus qui conduit vers cette essence est associé au détachement, à une forme de désidentification. 

Je comprends qu’il n’y a pas qu’une seule couche qui recouvre notre essence et que ce processus requiert plusieurs étapes de désidentification. Car si on laisse aller ce que l’on croit être, ce à quoi nous sommes identifiés et attachés, cela ne nous amène pas instantanément à contacter notre essence. Une sorte de vide, de vertige, prend d’abord place. 

Sur mon propre chemin spirituel, j’ai compris avec le recul que toutes les étapes qui m’ont amené à me détacher des éléments qui donnaient un sens à ma vie sont arrivées à un moment où j’étais prêt à les laisser aller. Je me suis rendu compte que mon Âme a judicieusement orchestré ce processus pour me faire conscientiser mes attachements lorsque j’étais prêt à me désidentifier d’eux. Autrement, je ne les voyais pas. 

Avoir des ailes 
Plusieurs personnes associent le détachement à une sorte de gouffre. Ils s’imaginent que s’ils laissent partir ce qui les définit, ce qui meuble leur identité, la vie va tout d’un coup perdre son sens. Mais en réalité, l’attachement est lié à notre identité humaine, à une quête de sécurité qui nous fait sentir en terrain connu et nous protège du «méchant inconnu» souvent source de peur. Par définition, l’inconnu cherche à devenir connu, et lorsqu’il l’est, il n’éveille plus de crainte. C’est ainsi que nous apprenons à vivre, en faisant UN avec la vie et sa créativité infinie, sans avoir besoin de nous démarquer pour exister. 

Si je ne suis plus un guérisseur, un communicateur, un organisateur, un enseignant, etc, qui suis-je? Que me reste-t-il de moi? Il me reste l’essentiel, soit l’essence de mon être. 

Le détachement donne des ailes, car il nous prédispose à l’aventure humaine en nous faisant apprécier tout ce qui est, ce que nous rencontrons, sans jamais avoir besoin de l’accaparer, car nous savons qu’il y a toujours plus à découvrir. Nous n’attendons plus rien des autres, car la reconnaissance véritable provient de l’intérieur. 

En se détachant de notre identité humaine, la vie ne devient pas fade, au contraire. Elle est encore plus savoureuse, car elle nous fait ressentir notre essence véritable en mouvement. L’aventurier en nous peut alors se déployer sans aucune limite ni contrainte, car son offrande devient multiple. Parfois, ce sont des mots ou des actions, et d’autres fois, c’est une présence amoureuse, un regard, une écoute, etc. 

Il n’y a rien à faire. C’est une invitation à être, tout simplement. 

Je ne prétends évidemment pas avoir intégré l’ensemble du partage de ce jour, mais c’est mon chemin spirituel que je vous présente en toute simplicité. Ce faisant, cela me permet aussi de mieux l’articuler. J’espère qu’il résonnera avec vous et saura se frayer un chemin jusqu’à votre conscience. 

S’il vous est difficile de le comprendre, demandez à votre sagesse intérieure de vous le représenter avec vos propres mots. Demandez d’en faire l’expérience. Cela deviendra alors une sagesse pour vous. 

Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. 

Salutations à tous 


Redevenir complet - 19 décembre 2018

 

Bonjour à vous tous, 

Le sujet que je vous présente aujourd’hui germe en moi depuis un bon moment, mais ce n’est que tout récemment que j’ai ressenti l’élan de vous le partager. D’abord, parce que je ne savais pas par quel angle l’aborder, mais aussi parce que je me questionnais à savoir s’il était de nature «publique» ou uniquement destiné à mon univers personnel. Dernièrement, quand j’ai commencé à percevoir la façon de vous le présenter, l’inspiration m’est venue et j’ai ressenti l’élan d’écrire le texte. 

La recherche de la joie et du bonheur dans mon quotidien a toujours fait partie de ma quête spirituelle. Mais j’observe également que la vie, à travers différentes expériences, m’a aussi amené à vivre des situations qui m’ont permis de rencontrer des mémoires importantes en moi, et cela a aussi fait partie de mon cheminement. Ce sont des thèmes qui recherchent ma lumière et qui se présentent sous la forme d’éléments à pacifier (provenant de cette vie ou des précédentes). La plupart du temps, ce sont des situations qui éveillent des jugements ou des réactions et qui, lorsque l’on comprend leur signification, deviennent des messagers de notre Âme (voir le texte: Les messagers de l'Âme). 

Tout cela pour dire que les mémoires – les miennes et celles des autres – ont aussi occupé une place importante dans mon parcours spirituel. Un élément à la fois, j’ai toujours cherché à les pacifier, car je comprenais qu’elles étaient des chemins de libération. Et cette quête de sens a constitué une partie de ma quête spirituelle. C’est d’ailleurs à partir de mon propre parcours de vie et de mes expériences de guérison / reprise de pouvoir que j’ai développé l’approche d’accompagnement individuel que j’utilise actuellement avec les gens. 

Je suis parfaitement en accord avec l’idée qu’il faille laisser le passé derrière et ne pas le ressasser continuellement. Mais quand les mémoires se présentent et qu’elles génèrent des contractions et des inconforts, on doit s’en occuper, car autrement, elles accapareront tout l’espace. Nous ne sommes effectivement pas nos mémoires, mais lorsqu’elles se révèlent, qu’elles proviennent de cette vie ou d’une autre, il faut comprendre qu’elles cherchent à «retourner à la lumière» à travers nous. C’est notre responsabilité de leur accorder une attention adéquate. 

Des incarnations linéaires 
J’ai longtemps conçu la suite des incarnations de façon linéaire, en imaginant qu’il n’y avait qu’une seule expérience évolutive qui se poursuivait d’une vie à l’autre. Pour donner un exemple simple, imaginons le niveau de conscience et d’amour d’une personne sur une échelle de 100: 100 correspondrait à l’état de parfaite union avec «Tout ce qui est» en soi et autour, et 0 correspondrait à l’état de séparation et de rejet absolu de soi et des autres. En utilisant cette analogie, j’ai toujours cru que si une personne avait un niveau X dans une vie, elle aurait nécessairement un niveau X + quelque chose dans sa prochaine, et ainsi de suite. C’était ma compréhension linéaire du concept associé à l’évolution. 

Graduellement, j’ai été amené à rencontrer des mémoires qui me paraissaient très éloignées du parcours évolutif linéaire décrit précédemment. Que ce soit pour les gens que j’accompagne ou pour moi-même, quand je regardais dans des vies passées, je voyais des scènes relativement contemporaines, mais avec des personnages ayant des états de conscience très contrastés. Cela me questionnait, car je ne comprenais pas comment on pouvait être si «allumé» spirituellement dans une vie, et si «éteint» dans la précédente. Je me disais qu’il s’agissait probablement d’une très ancienne incarnation présentée avec un «habillage» plus contemporain, mais j’avais quand même un doute. Mon intellect n’arrivait pas à vraiment accepter cette hypothèse. 

Une rencontre révélatrice 
Un jour lors d’une rencontre individuelle, j’ai reçu une «vieille Âme» dont le vécu ne correspondait pas du tout à ce que je captais intuitivement. En fait, je recevais qu’elle en était à sa première incarnation, alors que de toute évidence, cet être avait accumulé beaucoup de sagesse sur Terre. J’étais tellement intrigué par l’écart entre l’information et la sensation que j’en ai parlé avec la personne, insistant pour qu’elle conserve son discernement, puisque je doutais beaucoup de ce que je recevais. 

Le lendemain matin, cette personne m’a appelé pour me raconter son rêve. Durant sa nuit, on lui avait clairement montré qu’un «aspect d’elle était bel et bien sur Terre pour la première fois», et que cet aspect venait cohabiter avec d’autres, plus anciens. C’est comme si ce «nouveau venu» s’était ajouté à l’ensemble pour bonifier l’état de conscience global. La personne m’a aussi raconté son rêve parce qu’elle ressentait que ça me concernait également. J’ai compris plus tard que plusieurs humains conscients vivent la même chose. Je dirais même que ce sont ces «nouveaux venus» qui ont contribué le plus à créer l’éveil massif que nous vivons actuellement sur Terre. 

Tout cela pour dire que si des aspects de nous plus conscients peuvent venir nous «rejoindre» en cours de route pour stimuler notre évolution vers la lumière, il est aussi envisageable que d’autres facettes moins conscientes en fassent autant. Et nous nous retrouvons alors à composer avec des mémoires qui nous paraissent être diamétralement opposés de notre état de conscience actuel, mais qui font tout de même partie de notre voyage sur Terre. 

L’interconnexion 
Il est important de se rappeler que notre Être est multiple. Cela veut dire que nous existons sur plusieurs plans de conscience à la fois et dans plusieurs dimensions. Aussi «vertigineuse» que cette information puisse nous paraître, il faut savoir que nous n’avons pas à gérer ces autres aspects parallèles, puisque tout comme nous, ils sont eux aussi «accompagnés» par notre Âme-Esprit et sont en évolution. Ces aspects ont chacun des niveaux de conscience différents et en même temps, ils sont interconnectés les uns avec les autres. C’est ce dernier élément qui est au cœur de la réflexion que je vous partage aujourd’hui. 

D’une certaine manière, la vision linéaire évolutive de la vie est juste, mais elle doit tenir compte des aspects «parallèles» de notre Être et du fait que le temps soit très différent dans les autres dimensions. Personnellement, j’ai observé que mes plus récentes incarnations ne semblaient pas s’inscrire dans une continuité évolutive progressive. J’ai plutôt vu que j’avais effectué un saut d’évolution dans le temps, pour passer d’une vie de conflit, d’errance et de perte de sens à une vie où la quête d’union spirituelle avec le tout était le cœur de ma vie. Je me suis même demandé comment j’avais pu passer d’un extrême à l‘autre. Et cette information concernant les «nouveaux venus» m’a ouvert les yeux à une compréhension nouvelle de la vie et des mémoires rencontrées. 

Il faut savoir que chacune des expériences terrestres que nous avons vécues, qu’elles aient été linéaires ou parallèles, a apporté son lot d’enseignement et d’évolution. Nous résistons parfois à intégrer les connaissances qui y sont associées, mais tôt ou tard, dans une vie ou une autre, nous guérissons et grandissons en sagesse et en conscience, lorsque nous ouvrons notre cœur à accueillir ce qui a été vécu. Notre Âme acquiert alors la sagesse recherchée, et la paix revient (voir le texte: Les sensations et leur pouvoir de transformation). 

Un pont de lumière 
Maintenant, revenons à ces mémoires interconnectées en quête d’évolution. D’abord, il faut se rappeler que tout comme chacune des particules de vie de l’Univers, les mémoires recherchent elles aussi le chemin de la lumière. Et plus nous sommes conscients de la dimension divine de notre Être – étant partie intégrante d’un Univers d’amour et de conscience -, plus nous devenons un phare pour d’autres facettes de nous en quête de libération. C’est alors que ces mémoires parallèles viennent nous solliciter, parce qu’elles perçoivent en nous le «pont de lumière» qu’elles recherchent. À première vue, cela peut paraître accablant, mais il faut se rappeler que ce ne sont pas des envahisseurs extérieurs, mais bien des facettes de nous qui cherchent à évoluer. 

J’aime concevoir les mémoires que nous rencontrons en cours de route comme des aspects «orphelins» de notre Être qui se sont séparés de nous, parce qu’à un moment ou un autre, nous les avons jugés et rejetés. Ceux-ci recherchent la lumière de notre essence à travers nous et ils nous font grandir en sagesse et en conscience lorsque nous les réintégrons. Nous évoluons ainsi via les expériences vécues que nous acceptons de ressentir. Et puisque nous sommes des êtres multiples et que nous nous sommes engagés sur le «chemin du retour à la maison» (intérieure), différentes facettes de nous utilisent notre couloir de lumière pour retrouver leur chemin. Ces aspects se présentent sous des formes variées pouvant parfois paraître éloignées les unes des autres, mais ils font tous partie du même voyage. 

Les orphelins 
Un Maître a dit un jour que les prochains humains qui ascensionneront seront les premiers à le faire en emportant la totalité de ce qu’ils sont avec eux. Ce changement se serait produit vers la fin des années 1960, alors qu’un apport de lumière et de compréhension considérable serait survenu dans l’aura de la Terre. Cela a permis au collectif humain dont nous faisons partie de comprendre que les ombres ne sont plus des éléments à conquérir ni à dompter, mais des orphelins qui recherchent notre lumière. Peu importe que ces ombres se présentent sous une forme extérieure ou intérieure, elles sont attirées à nous afin que nous les réintégrions dans la lumière de notre cœur sacré. Nous permettons alors à notre Âme d’en extraire la sagesse, ce qui nourrit notre évolution. 

Le Maître expliquait qu’anciennement, ceux qui atteignaient l’illumination devaient laisser derrière eux certains aspects qui n’avaient pas complété l’expérience de la dualité. C’est comme s’ils avaient ascensionné sans avoir réintégré tous leurs orphelins. Aujourd’hui, chacune de nos expériences de vie cherche à revenir à la maison, et ce processus de rapatriement est essentiel afin de «redevenir complet». Il n’est plus possible d’occulter ni de dominer nos ombres pour retrouver la paix. Il faut les rencontrer, les accueillir et les ressentir. C’est le seul chemin possible, du moins c’est le seul que je connaisse. 

Sagesse pour notre Âme 
Ce processus n’a pas besoin d’être difficile ni dramatique, au contraire même. J’aime rappeler que c’est la résistance qui crée les tensions, et non pas les situations en tant que telles. Peu importe ce que nous vivons / ressentons, si nous accueillons ce qui est en le laissant bouger en nous, sans résistance ni tentative de le modifier, cela se transforme en sagesse pour notre Âme. Après quelques instants de rencontre intime, une forme d’allègement s’installe et graduellement, la lumière revient. Mais quand il y a résistance et tentative «d’embellissement» de ce qui est, cela est reçu comme une sorte de rejet et la mémoire s’amplifie au lieu de s’atténuer. 

Ce mécanisme de domination intérieure, préconisé par un ensemble de la population, est source de beaucoup de problèmes personnels et collectifs, car plus on se bat contre nos ombres, plus on les renforce. Et inversement, plus on les accueille et accepte de les ressentir, plus elles s’apaisent et se transforment en lumière. 

À cause de la honte ou du déni, nous avons créé beaucoup d’orphelins de nous-mêmes au cours de nos différentes expériences de vie (actuelles, passées, parallèles). L’évolution consiste donc à réintégrer en soi l’ensemble des connaissances acquises en cours de route. C’est ce que je nomme «redevenir complet». 

Réintégrer en soi 
De plus, en faisant cela, les orphelins que nous réintégrons élèvent l’aura de la Terre en général, car ils cessent d’errer dans les plans de conscience plus denses. Nous ne les voyons pas, mais plusieurs entités du «bas astral» sont en réalité des énergies orphelines appartenant à des Êtres plus évolués qui les ont jugés et rejetés. En les réintégrant, les égrégores d’ombre se dissipent et l’énergie de lumière circule alors plus librement. 

Si nous souhaitons retourner à Dieu (qui vit en nous), nous ne pouvons le faire en laissant derrière ces aspects qui ont aussi fait partie de l’aventure terrestre. Certaines expériences peuvent nous paraître moins nobles ou lumineuses, mais elles ont toutes servi notre évolution. En les rejetant, c’est là que nous créons ces aspects orphelins de nous-mêmes qui, à leur tour, viennent nourrir les égrégores de la Terre. 

Il ne s’agit pas de courir pour arriver le premier à la ligne d’arrivée, mais plutôt d’avancer à notre rythme, un pas à la fois, en tenant compte de notre réalité personnelle. C’est une invitation à «partir d’où nous sommes», plutôt que «d'où nous aimerions être». Le chemin spirituel n’est pas une course au premier rendu ni un chemin de vertu. C’est un parcours d’amour de soi. 

Au fond, peu importe l’angle d’où nous observons l’évolution, nous revenons toujours à l’amour de soi. C’est la seule voie qui permet d’ouvrir toutes grandes les portes de l’Univers, pour que nous puissions enfin nous rappeler que nous faisons UN avec lui. 

Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent. 

Salutations à tous 


Écrit par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com) 

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