Les hauts et les bas de "Sly" qui, tel Rocky, son indestructible alter ego, s'est toujours relevé malgré les coups. Le portrait riche en testostérone d'un costaud attendrissant et non dénué d'humour.
Son regard tombant, qui lui valut des quolibets à l'école et des rôles de sale type à ses débuts, Sylvester Stallone le doit à une naissance aux forceps qui lui paralyse temporairement le visage. Cet enfant mal-aimé des bas quartiers new-yorkais se réfugie dans la rêverie et le sport. Le bodybuilder italo-américain Charles Atlas étant l'idole de sa famille, Stallone, alors gringalet, suera des années pour se construire une carrure. Après avoir frôlé la délinquance, il découvre le théâtre, enchaîne les petits rôles et accepte même, faute de mieux, un porno soft.
Scénariste doué mais acteur complexé, celui qu'on surnommera "Sly" va forger à la force du biceps et du stylo deux figures de héros ultrapopulaires : Rocky et Rambo. Malgré ses incursions dans des rôles moins caricaturaux, tournant souvent au fiasco, il reviendra toujours à ces deux icônes du film d'action que le monde entier a fini par confondre avec lui, pour le pire et le meilleur. Après avoir été adulé, il passera en effet pour l'incarnation bodybuildée de la bêtise américaine. D'extrait de films en archives d'interview, où Sly dégaine des punchlines pleines d'autodérision, ce documentaire montre comment l'acteur mord la poussière mais se relève infailliblement, y compris lorsque, après le succès de Rocky, il perd le sens des réalités et devient un habitué de la presse à scandale. Habile à recycler ses déboires, il racontera cette période bling-bling dans le deuxième épisode de la saga. Le portrait, riche en testostérone, d'un loser bodybuildé, mais également sensible et doté d'humour, que son besoin de reconnaissance et sa ténacité rendent attachant.
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